OUATE ET VERRE
26.12.08
22.12.08
20.12.08
AU SECOURS DU PERE NOEL
À dix-huit heures, c'était formel,
Mais le bonhomme était nulle part
Et c'était l'heure de son départ !
Où il était ?! Noël, le père,
A pris, à tort, un somnifère
Pensant que c'était antalgique
Et lui en manque de viatique !
Or, il dormait déjà son plein
Couché par terre, sous le sapin.
Au Pôle Nord régnait la panique.
Que ferait-on sans vieux "St. Nick" ?
Les rennes attendaient patiemment,
(Les lutins juraient bruyamment)
Mais moi, sa femme, m'y connaissais
Alors, très vite, je les rassurais !
J'ai jeté une sceau d'eau bien froide
À sa figure, et puis l'escouade
De lutins chantaient « Tintez cloches » !
Mais lui flanquait de grosses taloches
Et même Rodolphe a pris une claque
Car Papa N. était patraque
Et commençait à ronfler dur
Sous le sapin, parti, pour sûr.
Alors, j'ai eu la bonne idée
De mettr' ses robes, et, malmenée,
J'ai crié en partant « Motus ! ».
Avant que sonne l'angélus
Du matin du vingt-cinq décembre
(Car j'étais la tout' premièr' membre
Du club qui aide le Père Noël
Une fois par an dans son bordel).
Oui, ça m'est arrivé depuis
De rappeler à l'epoux exquis
À qui il doit sa renommée ?
À sa douce et tendre. Assommée.
14.12.08
Pieux
Il s'agit de faire un poème avec les strophes de la longueur des premiers nombres de pi.
(Dieu, que j'essplik mal, va voir, de préférence, chez Obni).
Bon, où en étais-je ?
Ah oui, je m'lance... (3.1415, avec le 1 qui sert de renvoi ou de refrain) :
Calendrier, réveil, graines de sable haineux
Tout passe dans le temps, tout passe, besogneux,
Les moments et les jours, les instants délirants.
Ne retiens pas ta joie, ne retiens pas le temps.
Car la vie avance, bien immuablement,
En dépit de tes voeux, d'un génie impétueux,
Elle affirme, têtue, tes défauts malchanceux
Qui te feront sombrer, pleurant abjectement.
Ne retiens pas ta joie, ne retiens pas le temps.
Et sans trêve, sans glaive, elle mène son combat
Fort impitoyable, contre toi, son passe-temps
Et elle te vaincra, sans pleurer ton tourment
Alors, tu céderas devant un tel constat :
Ne retiens pas ta joie, ne retiens pas le temps.
2.12.08
À refaire
Je n'aurais pas laissé tomber la hâche
Sans au moins te prévenir.
Compter une vie
Je ne sais pas.
Je demande à Google.
Il me répond : Did you mean: "computer une vie"?
Oui, Goog’, computer une vie !
Sauf que computer n’est pas un mot en français.
Mais je regarde quand même sous computation,
Et je trouve : Méthode de supputation du temps.
Ah, supputation, c'est joli.
Rien à voir avec suppurer, j'espère,
Car suppurer, c'est mal, c'est la mort.
La plaie suppure.
(C'est le cas de le dire !)
Mais bon, peut-être Google plaisantait-il ?
Ces Ricains ne sont jamais trop sérieux.
Voyons voir ce qu'en dit son cousin en France :
Allez, je tape.
Compter une vie.
Allez, je clique.
J'ai de la chance.
(Ça aussi, c'est le cas de le dire) :
Leçon 13 : Faites compter notre vie.
Études bibliques.
Ayeh.
Mathusalem, tu m'entends ?
969 ans de vie.
Mais pas de chance.
Le bougre est mort dans le Déluge !
Son petit-enfant Noé
N'aura pas laissé de place
Pour son papy
Dans l'arche.
Pour lui
Ta vie
Ne comptait pas.
Partout autour
C'est pareil.
T'es dingue ou quoi ?
- Quoi ?
- Tu as marché sur mon pied !
- Oui, et ?
- Ben, t’as pas vu mon pied ?
- Si.
- Et ben ?
- Et ben quoi ?
- Ben, pourquoi as-tu marché sur mon pied ?
- Parce que. Si cela ne te plaisait pas, t’avais qu’à le bouger !
- Ça va pas, non ?
- Oh, mais tu m’emmerdes ! Arrête ton cinéma, hein ?
- Donc, c’est de ma faute ?
- Bah, oui, t’avais qu’à bouger ton pied.
- Ah, d’accord, je pige.
- Hey ! Ouille !!!
- Quoi ?
- T’as marché sur mon pied à moi !
- Bah oui, c’est chouette, non ?
- T’es dingue ou quoi ?
- Quoi.
28.11.08
CHEZ MADAME CASSOU
Vous êtes des cerfs dans un champ dénué.
[Écriture ludique n°73]
25.11.08
Une dinde au Thanksgiving
Pour acheter de quoi gaver tout’ gueule de fine fibrille,
Invita tous ses vieux voisins pour goûter au festin,
Prenant de beaux légumes goûteux, des patates et du pain
(Commanda même cann'berges de l’Amérique du Nord !)
Pour épater ces fins gourmets, à nourrir comme des lords !
Arriva le jour du repas, arrivèrent invités,
Reniflèrent tous les bonnes odeurs, les verres furent vite trinqués.
Mais s’installant à table, avides, examinant les plats
Quelques voix vite furieuses crièrent « Oh, ça va pas ! »
-- Quoi donc ? interrogea la dinde. « Qu’est-ce qui manque à cet’ fête ? »
-- Amie la dinde, reprit le chien, ce n’est pas un casse-tête !
-- Alors, dis bien, gloussa la dinde, qu’est-ce qui manque aux palais ?
Le chien polissait son assiette, ses yeux devinrent épais.
--Ma belle amie, dit-il tout fin, il manque la résistance !
Nous sommes bien le Thanksgiving, mais on ne fait bombance
Qu’avec une dinde bien farcie toute dorée dans ses jus,
Allez ma belle, jolie hôtesse, c' sera pas du refus ! »
La dinde vit trop tard son erreur, mais elle n’était pas garce
Et donc se servit à ses hôtes, la dinde de la farce.
Moralité :
Celle qui se tue pour ses invités regrettra bien le jour
Où l’on fait de la lèche-babine comme preuve de son amour.
[Pour Écriture ludique n°71, écrire une fable au style de La Fontaine]
22.11.08
MADAME SUZANNE
Car elle était moîte.
La boîte, pas Suzanne.
C’est vrai, je fais l’âne.
Je recommence.
Madame Suzanne garda le colis
Qu’elle eût acquis
Mais comment ?
C’est vrai, c’est trop lent.
Je recommence.
Madame Suzanne garda le paquet,
Mais quel caquet
Que ça provoquait !
Pardon ? Okay,
Je recommence :
Madame Suzanne n’a rien gardé
Comme quoi, rien ne va barder
Donc pas d’histoires
Blasphématoires.
Et par paresse
Je laisse.
Pour le Défi du samedi n°36
18.11.08
Substitutions
- présence, compagnie, fraîcheur, régularité
- compas, boussole, jambe, règle
- gémir, murmurer, réclamer, ronchonner
- fidèle, adepte, constant, immuable
- convaincant, décisif, persuasif, péremptoire
- loup, bête, masque, rusé
- rapide, chute, éphémère, fugitif
- parallèle, clandestin, recoupement, tranchée
- courbe, arabesque, cambrure, diagramme
- tendre, converger, graviter, écarteler
-
Dans ta douce présence, aucun compas ne pourrait me faire gémir.
Fidèle, convaincant, jeune loup, tellement rapide que tu ne connais pas de parallèle.
Je t’offre cette courbe en attendant ton cœur que tu voudras me tendre.
Dans ta douce compagnie, aucune boussole ne pourrait me faire murmurer.
Adepte, décisif, jeune bête, tellement en chute, que tu ne connais pas de clandestin.
Je t’offre cette arabesque en attendant ton cœur et tu voudras converger.
Dans ta douce fraîcheur, aucune jambe ne pourrait me faire réclamer encore.
Constant, persuasif, jeune masque, tellement éphémère que tu ne connais pas de recoupement.
Je t’offre cette cambrure en attendant ton cœur et tu voudras graviter.
Dans ta douce régularité, aucune règle ne pourrait me faire ronchonner.
Immuable, péremptoire, jeune rusé, tellement fugitif que tu ne connais pas de tranchée.
Je t’offre ce diagramme, en attendant ton cœur que tu voudras écarteler.
[Écriture ludique n°58 : Choisir un dans chaque groupe de synonymes pour rédiger un texte]
Situation à développer
-- Hansel, j'ai froid.
-- Oui, Gretel, t'as froid, je sais, moi aussi, tiens, donne ta main.
-- Tu penses qu'elle est vraiment morte ?
Hansel pensa au sang noirâtre qui giclait des oreilles de la vieille femme.
-- Oui, fit-il. Je pense bien qu'elle est morte.
-- Et elle ne nous retrouvera pas ?
-- Non, elle ne nous retrouvera pas.
-- Alors, pourquoi pas rentrer, frérot ? J'ai faim, moi, et froid, si froid !
Hansel repensa à son acte.
-- Ce ne serait pas une bonne idée de rentrer, murmura-t-il. Pas pour le moment.
Gretel continua alors à pleurnicher, les petites larmes sur sa joue sale brillaient dans les reflets de la pleine lune.
Hansel continua dans l'obscurité luisant, perdu dans ses pensées. La lune passa sous un nuage, et il s'arrêta. Il ne sentait plus la petite main tremblante de sa soeur dans la sienne.
-- Gretel ! cria-t-il. Gretel, où es-tu ?
Quelques feuilles mortes et tenaces rouspétaient dans la brise, mais sa soeur n'était nulle part. Et le silence révéberait dans les oreilles gelées de son frère.
D'un coup, la lune réapparut et illuminait les bords d'une petite clairière au milieu de laquelle se trouvait une petite boîte.
Hansel frotta ses yeux, sûrement qu'il hallucinait, mais en se rouvrant les yeux, il revit la petite boîte qui luisait sous la lune revenue. Oh, peut-être qu'il y avait de la nourriture dedans, ou quelques pièces...de quoi acheter à lui et sa soeur du pain, un logement...
Le gamin avança, trébucha sur une pierre cachée et retomba à genou devant la boîte. Avidement, il l'ouvra et là-dedans vit les boucles blondes et ensanglantées qui appartenaient juste il y a quelques minutes égarées à sa petite soeur.
Avant que le cri d'horreur ne pût s'échapper de sa petite bouche gercée, Hansel entendit les cris et la malédiction qui furent les derniers mots de la vielle, celle qu'il avait tuée plus tôt cette soirée-là. Jusqu'alors, il n'avait pas cru que c'était vraiment une sorcière mais juste une vieille suspecte qui offrait des bonbons aux enfants qui passaient...
15.11.08
Non, rien
Je perds mes vers dans une brume.
Petit visage aux yeux de bleu
Me rend muette, me parle si peu.
Oh, s'il y avait juste un oiseau,
Ou un mouton au pastoureau !
Si on y voyait juste le ciel,
Je ferais mille mots existentiels !
Mais cette tête parmi ces feuilles
Ne m'aide pas à franchir le seuil.
Je n'ai rien à vous offrir.
Rien, rien à découvrir !
Petit visage aux yeux de bleu
Me rend muette, me parle si peu,
Aucun chemin à parcourir.
Je n'ai rien à vous offrir.
[Pour le Défi du samedi n°35]
8.11.08
Chez brige
À la faveur d'automne
ce serait ce dernier que l'on fait
à l'amant avec qui on vient de passer
des nuits chaudes d'été,
celui que qu'on quitte tristement
en traînant, sans le vouloir,
sachant tout de même que c'est
mieux de partir juste avant
que la passion
refroidisse.
Si l'automne était un homme,
il serait toujours beau et encore chaleureux,
spectaculaire et généreux dans ses gestes,
subtil et circonspect,
un peu de gris joliment
séduisant à ses tempes.
Si l'automne était une femme,
ce serait une de ces rares beautés
séduisante dans ses robes de rouge
et d'or, ses rondeurs gentiment adoucies,
toujours jolie, encore alléchante.
Si l'automne était nous,
en toute bonne connaissance de cause,
on ne se refuserait vraiment
jamais plus rien.
[Écriture ludique n°67]
Manglophonie
Ah oui, illesse, illesse, illesse, c'est très sympa que tu veuilles m'aider à mettre la table, oui, merci !
Ok, oui, je t'essplique.
La t'es-belle se trouve dans la salle à manger. Tu trouveras tout ce qu'il te faut dans cette petite armoire. Prends la t'es-belle-clausse que tu veux, ma favorite, c'est celle de couleur ivoire. Ou si tu préfères, on peut utiliser les plaicemattes, c'est toi qui vois. Et puis, oui, il y a des nappequinzes en tissu ou en papier, comme tu veux. On met les fourques à gauche de la pléte, les çaladeforques à gauche des autres forques, et les naillèves à droite de la pléte. Les spounzes, je les mets à droite de la pléte, à l'américaine, oui, et puis la soupespoune, oui, le plus loin à droite. Oui mettons les les ouaïneglassèze à droite et puis, à côté, une ouatèreglasse pour chacun. Oui, les keuppes, on les garde pour le café à la fin du repas, c'est ça.
Et oui, au centre de la t'es-belle, des flauouèrzes si tu veux, mais j'aime aussi mettre des petites tilaillètezes sur une mirreure, ça fait très joli le soir.
Pardon ?
Qu'est-ce qu'on mange ?
Bah, je ne sais pas ! je n'y ai pas encore pensé !
Des qualdequeutze, ça te dirait ?
[Pour le Défi du Samedi n°34]
6.11.08
Y a d'la rumba dans l'air
Bon,
Qui traversait un mur,
Dur !
Chassé par une hermine.
Fine.
Qui eut l'obligeance
Rance
De faire un kidnapping.
Bing !
Et dans le tiraillement
Lent
Eut honte de sa rousseur.
Leur
Progrès fut très hâtif,
Pif !
Mais pas icarien !
Bien !
Arrivant dans l'enclave-
Cave
Trouvèrent un fût de bleu.
Euh !
L'effet fut bien lytique,
Chic !
Il fit donc encombrer,
Et
Gâcha tout le début.
Hu !
[Écriture ludique n°7 : Choisir au moins 10 sur 15 mots imposés :mur / début / icarien / bleu / tiraillement / germon / obligeance / enclave/ encombrer / hermine / pif / lytique / kidnapping / progrès / rousseur]
Mon pays
[Pour Écriture ludique n°44 : Mon pays]
2.11.08
1.11.08
Pour un défi de chez mariev
Ah, que j’aimerais être grenouille
Au lieu d’un gecko, ça me fout la trouille !
Un gecko, sans écho, ne rime à rien !
Si j’étais un chat ! Ou un bouc ! Ou un chien !
On rimerait donc mon bon nom à merveille
Si j’étais une truite ! Ou même une abeille !
Mais gecko, c’est nul, c’est un nom à pleurer !
Un truc de l’art déco, bidule à jeter !
Si tu m’appelles gecko, je refuse de venir !
Ou même El Greco, chuis plutôt Vermeer !
Arrête de rire ! Espèce d’andouille !
Ne m’appelle pas gecko ! Je suis une grenouille !
(merci pour le défi, mariev)
31.10.08
Minuit
C'est l'heure d'aller réveiller mon Edgar, assoupi sur ses livres tout près du feu mourant. Dehors, les branches du vieux sycomore dénué gratteront contre les carreaux. La pluie, poussée par le vent qui la gronde, fera sa tape-tape-tape nerveuse. De loin, la cloche du beffroi sonnera mornement l'heure.
Je glisserai le long du couloir familier et, comme d'habitude, j'irai mettre une main blanche sur l'épaule de mon amour.
- Virginie, murmurera-t-il, est-ce toi ?
- Oui, mon amour, susurrerai-je, selon notre rite.
Mon souffle éteindra le bout de la bougie qui aura pleuré tard dans la nuit ses chaudes larmes de cire. Et nous irons, tous deux, lui et moi, retrouver notre lit étroit et refroidi, tout comme nous avons fait chaque nuit depuis la nuit de nos noces, depuis cette nuit où je suis morte dans ses bras, voici déjà deux cent soixante ans.
[pour Le Défi du samedi : Écrire un texte fantastique dans le style d'Edgar Allan Poe ou Guy de Maupassant]
28.10.08
Je manque d'air
Je ne suis pas un bouton.
Tu ne sauras pas me défaire.
Je ne suis pas une couverture.
Je ne veux pas passer l'été dans un placard.
Je ne suis pas un dictionnaire.
Souvent, je n'ai pas de mots.
Je ne suis pas une éllipse.
Je vais droit au bout.
Je ne suis pas une fleur.
Je garde mes pétales et mes secrets.
Je ne suis pas un gaufre.
Les gens ne s'arrêtent pas dans la rue pour me croquer.
Je ne suis pas un hangar.
Je ne stocke rien, je redistribue.
Je ne suis pas une incision.
On ne recoudra pas mes bords.
Je ne suis pas du jazz.
Ma musique à moi est classique.
Je ne suis pas un kamikaze.
Je tiens à rester en vie.
Je ne suis pas une lumière.
Je brûle mais je n'éclaire rien.
Je ne suis pas une momie.
Je ne traîne pas dans mes pansements.
Je ne suis pas un nénuphar.
Étalée sur l'eau, j'ai moins d'élégance.
Je ne suis pas un opéra.
Personne ne meurt pendant que je chante.
Je ne suis pas un papillon.
Des fois, je veux rester dans mon cocon.
Je ne suis pas de la quinine.
Je ne mettrai pas fin à ta fièvre.
26.10.08
Témoinage
20.10.08
Brisures
Si nous nous leur donnions,
Si nous nous promenions
Main dans la main sur ces rudes pavés ?
Aux ombres rafraichissantes de ces murs,
Aux courbes rassurantes de ces chemins,
Nos vies feraient une fresque, toujours brillante.
Nos moments ensemble feraient une mosaïque
Pour nous rappeler la splendeur de notre amour
À la terre des dieux, avant que ne vienne le volcan.
[Pour Écriture ludique n°64]
Avis de recherche
Deux portes...
C'est ça le blues, changez tout.
Derrière deux portes
La vie sans mort
Ou le cabaret tzigane.
À chque saison qui passe
Y a rien qui dure toujours.
Derrière deux portes, changez tout.
De l'amour qui s'évapore mais
Je ne veux pas que tu t'en ailles.
En v'là du slow, en v'là
Derrière ces deux portes
Une voix se fait entendre.
Ne changez rien.
Changez tout.
17.10.08
12.10.08
Boeing 767
c'est lourd, un moteur
à 865 km à l'heure
c'est rapace comme vitesse
propulseront
les 304 passagers
comme des sardines dans une boîte
qui n'ont pas eu le temps de se rendre compte de leur sort entassé
avant de se retrouver à nager
dans la sauce à moutarde
un maximum
de 10.454 kilomètres
c'est loin, 10.454 kilomètres
à travers la planisphère
c'est grand, une planisphère
les 51,9 mètres d'ailes
les 61,4 mètres de longueur
ne sont rien
d'où je te vois
à 11.887 mètres
au-dessous de toi
je te fais signe de la main
que c'est petit, une main
quand tu t'en vas dans un Boeing
Pour Écritures ludiques n°33 : Écriture sur image
10.10.08
Crise mondiale
si
un
non
donnait
à
y croire...
loving
until
november:
delicious
iniquity
ma,
attendete,
ragazzo,
tristezza
e
silenzio
mentiras
escondidas
regresan
cuando
oígo
la
elocuencia
del
italiano :
du
oder
nicht,
niemann...
eine
Rasse
sagt
tchuss --
anderes
gut.
vaguely
ending,
nothing
deserves
resolution.
everything
decides
itself
souvent,
autrui
trouvera
une
raison,
désespérément,
à
y perdre haleine
8.10.08
Palin, paline
palin, paline [palẽ, -in] adj.
• 2008 ; p.-ê. de Palin, nom de la gouverneure incompétente de l'Alaska élevée à tort à une position intenable par un vioque désespéré qui voulait devenir Président des États-Unis
1♦ Qui montre de l'incompétence, surtout dans une arène politique => palinant.
2♦ Creux. « Les mots palins, mon lapin, feront pâlir les lapereaux... » (Homilie Nopouce, Comptines pour une campagne)
3♦ [Informatique] Se dit d'un logiciel ou d'un robot qui débite continuellement des truismes et qui sert aussi de générateur de lapalissades.
4♦ [Mechanique] Qui clignote absurdement. « Ses yeux palins inquiétaient ses collègues. » (Wellbeck)
Le miracle était un faux
Écriture ludique n° 59 : Écrire un texte inspiré par cette photo. Mon texte est inspiré aussi par un roman que j'ai lui il y a longtemps qui s'appelait "Judas, My Brother" par Frank Yerby...
7.10.08
5.10.08
État de Grâces
Écriture ludique n° 3
Tout est pur pour qui est pur, nous bourdonnait continuellement Sœur Agathe. Nous l’appelions Dablouze, et une de ma bande, Alice, osait le dire à chaque fois encore plus fort. Alice était une petite chipie, certes, mais puisque son papa était riche, la surdité des bonnes sœurs du couvent ne risquaient pas de guérir miraculeusement un soir aux Vêpres. Alors, Alice, dans ses jupes de laine, leurs hauts enroulés plus que permises afin qu'on voie ses cuisses, expliqua-t-elle, jouissait d’une liberté inouïe.
Il n’y avait que le vieux père Sabertin qui semblait garder une envie de dompter Alice, de lui apprendre qu’elle irait vite à l’Enfer si elle ne se repentait pas vraiment, et sincèrement. Nous avions toutes peur de lui, de sa bouche remplie de dents pointues, de ses lèvres maigres et ascétiques. Toutes sauf Alice, qui, un jour, avait oublié de baisser sa tête lorsque le vieux saint lui faisait ses reproches rancunières. Elle lui regarda droit dans les yeux, et j’aurais juré, en dépit de la mauvaise lumière, que le vieux prêtre rougissait. Et je sais que c’est lui qui avait baissé ses yeux le premier.
Oui, je me souviens très bien de ce soir-là. Après le dîner, Alice avait mis une culotte de dentelle noire qu’elle avait piquée à sa sœur Jackie qui avait presque vingt ans et qui allait avec les grands, comme Alice aimait dire. Ce soir-là Alice est venue nous faire voir comment la culotte lui allait. Elle nous a fait admirer ses deux fesses rondes et roses, caressées par les traces noires de la dentelle. Du devant, elle était moins jolie, à mon avis, mais les autres filles, envieuses de son ventre plat et ses cuisses rondes, ne semblaient pas être d’accord avec moi.
Et puis, comme ça, c’était fini. Alice était revenue quelques heures plus tard de sa mission secrète, ses yeux humides, ses lèvres plus roses et plus larges que d'habitude. J''aperçus au clair de la lune qui filtrait par la fenêtre que où qu’il fût qu'Alice put se rendre ce soir-là, elle avait oublié de rapporter la célèbre culotte en rentrant. Pendant qu’elle se déshabillait silencieusement devant son lit, sur une de ses fesses parfaites, je vis, luisant, dans la lumière froide, une marque obscure et noire, comme une morsure égarée qui faisait pourrir une jolie pêche. Je n’en comprenais rien, et j’étais heureuse de me rendormir, sachant qu’Alice nous raconterait le tout le lendemain matin.
Mais personne ne revit Alice. Même avant la fin des prières matinales, une grande Rolls noire attendait devant la grille du jardin ; cette voiture repartit avec ma copine, celle qu'on sut faire disparaître, miraculeusement, de ce petit monde du couvent.
Sans le mauvais exemple d’Alice, j’appris rapidement à me calmer, à céder à ma douceur naturelle, et je finis par devenir bonne sœur. C’est demain que je fêterai mes vingt-cinq ans de mariage avec Jésus.
Aujourd’hui, je confesse mes Grâces.