OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

24.12.12

C'est inzuste !!

Pour Un mot. Une image. Une citation. :

Au zénithe de son numéro - Petit Papa Noël - interprété sur le xylophone - la foule a commencé à jeter des oeufs à la tête de l'ex-fan des sixties, Lola La Louve.
Son frère, propriétaire du yacht-club, a tout de suite emprunté le micro pour annoncer un tournoi de Mah-Jong dans le grand salon à côté, mais pas avant de remarquer les coquilles qui luisaient joliment dans les cheveux de sa petite soeur.

Lola, toujours philosophe et bonne pâte,  souriait tout grand.

- On ne fait jamais de Tino Rossi sans casser des oeufs ! a-t-elle gloussé, béate de son triomphe.

Car elle avait misé gros sur le tournoi de Mah-Jong.

22.12.12

dans ton voisinage

dans ton voisinage
j'emprunte une rue
je te la rendrai
demain

14.12.12

Désespoir

Bah oui, quand je vois tousseux qui se foutent de ma gueule, j'ai du mal à respirer.

13.12.12

HEURES DE POINTE

Pour Mil et Une :



Il était une fois un gentil taille-crayon travailleur. Toute la journée, il taillait les crayons, les rendant pointus et superbes. Il taillait tous les crayons, les bleus, les verts, les rouges, les noirs, tous les crayons sans exception, même s’il pensait que les crayons rouges faisaient trop pleurer les élèves et les écrivains. Quand ils passaient, c’était comme si toutes les compositions saignaient du nez.

Mais le taille-crayon, égalitaire, voulait bien aider tous les crayons à faire bonne mine, et c’est ce qu’il faisait toute la journée.

Malheureusement, les crayons ne pensaient pas aux efforts du pauvre taille-crayon. Ils laissaient leur copeaux partout.  C’était toujours lui qu’on blâmait pour les petits morceaux qui trainaient, comme s’il pouvait faire quoi que ce soit, n’ayant pas de mains et juste des lames pour tailler, tailler, tailler.

Les crayons coloriés, très flirts, laissaient aussi des couleurs sur ses lames, et puis, en rentrant le soir, le pauvre taille-crayon avait du mal à expliquer à sa femme ce qui s’était passé au bureau ! Ah, la belle affaire !

Mais le taille-crayon faisait son devoir, il taillait sans plainte, jour après jour.

Et puis, un jour, une grosse machine a pris sa place au bureau. La machine allait vite, on faisait entrer les crayons et puis zing ! en deux secondes, des points impeccables ! Et sans copeaux qui trainaient partout.

Le pauvre taille-crayon ne se sentait plus du tout utile. Il a fait une grosse dépression, et même sa femme n’osait plus l’importuner pour l’emmener au ciné ou chez la papeterie.

Le pauvre taille-crayon ! Plusieurs de ses copains avaient trouvé du boulot dans des trousses à maquillage et taillait des bâtons de rimmel pour des show-girls. 
Mais il ne voulait pas, il ne pouvait pas faire ça ! Son métier était de tailler des crayons, des vrais, mais personne ne voulait plus de lui.

Jusqu’au jour où l’EDF a fait grève…

8.12.12

UBIQUITEUX

Pour Un mot. Une image. Une citation :


Ubiquiteux, ubiquiteux,
Te faire rimer, c'est chichiteux !
Ça donne des vers
Très graniteux,
Mon très, très cher
Ubiquiteux.

Ubiquiteux, ubiquiteux,
Mon cas devient calamiteux !
Je crâne comme un
Pituiteux,
Mon très, très cher
Ubiquiteux.

Ubiquiteux, ubiquiteux,
Tu rends le jeu nécessiteux !
Si tu étais 
Moins vaniteux,
Mon très, très cher
Ubiquiteux ?

30.11.12

CE BAISER ME HANTE

Pour Mil et une...

Carolus-Duran, Le Baiser, 1868
 

Il m'a volé
Un baiser ardent

Et depuis

Je ne dis

Que 

« Oh ! voleur !

Oh ! voleur ! »

23.11.12

Fatiguée

je suis fatiguée
d'être fatiguée
ça me fatigue

19.11.12

Do You Remember par Ane Brun



Te souviens-tu de cette fin de matin
Quand on s'est recouchés et 
L'on a trouvé cette première position
Et chaque muscle s'est reposé

Je m'en souviens bien
Mais je savais déjà que ce serait la dernière fois
La dernière fois pour les premières positions
La dernière fois que tu serais à moi

Aaaaoo aoo aoo ao Aaaaoo aoo aoo ao 

Te souviens-tu des cicatrices que je t'ai montrées
Des histoires que je t'ai racontées,
De comment je répondais toujours « Pour toujours »
Quand tu me demandais de te rester fidèle,
Te souviens-tu de quand nous avons oublié
Comment sourire l'un à l'autre
Et de croire que l'autre ne voulait que
Ce qui était pour ton propre bien

 Aaaaoo aoo aoo ao Aaaaoo aoo aoo ao Aaaaoo aoo aoo ao Aaaaoo aoo aoo ao

Te souviens-tu de cette fin de matin
Quand on s'est recouchés et
L'on a trouvé cette première position
Et chaque muscle s'est reposé

Je m'en souviens bien
Mais je savais déjà que ce serait la dernière fois
La dernière fois pour les premières positions
La dernière fois que tu serais à moi

18.11.12

minables

j'aime pas les minaBleS
~

11.11.12

Peut-on dire d'un poème mauvais...

...que c'est une cata-strophe ?

10.11.12

rougeole bleue


atteints d'une rougeole bleue
ils ne sortiront pas 
demain
pour jouer avec
leurs copains

les cieux
contagieux


4.11.12

l'heure d'hiver

éteins la lumière
baisse le chauffage
et la tête en même temps

emballe ton coeur
dans ses laines
qui grattent

prépare tes mains
et tes lèvres
pour les gelures
qui viendront

guette l'arrivée
du monde blanc
à ta porte

mais surtout
ne lui ouvre pas

3.11.12

DIEU ET MA DROITE

Pour Mil et Une :

Image par Doisneau


- Psst ! Dieu ! T’es là ?

- Bah oui, Jojo, c’est encore toi ?

- Oui.

- Qu’est-ce que tu veux ? C’est l’heure de mon feuilleton, tu sais.

- Ben, comme d’hab’, j’ai besoin de Ton aide, Dieu.

- Eh oui, naturellement.  Que puis-je pour toi ?

- Je voudrais savoir…

- Oui ?

- 23 + 38, ça fait combien ?

- Euh, voyons, 23 + 38, ça fait…ça fait…

- Oui ?

- Ça fait longtemps que je ne fais plus de calcul !

- Comment, Dieu, Tu ne sais pas ?

- Oh, si, si, Jojo, je sais…c’est que je ne sais plus où j’ai mis mes lunettes !

- Dieu, s’il Te plaît, Tu ne peux pas Te grouiller un peu ?  Tu sais…sœur Bernadette et sa férule…

- Sœur Bernadette ? Elle est encore vivante, celle-là ?

- Eh oui, Dieu, et elle nous frappe encore, comme elle frappait mon papa, mais parfois, elle ne vise plus très bien et elle frappe le gars à côté.

- Ah, oui, je vois. Et c’est Pierrot Dubois à côté de toi, là ?

- Oui.

- Tu sais qu’il zieute ton ardoise, là ?

- Hein ?  Oh ! Le fumier !   Oups, pardon, Dieu, maman dit que je ne devrais pas dire « fumier ».

- Oh, pas de problème, Jojo, tu sais bien que lorsque j’ai créé les animaux, j’ai aussi créé le fumier !

- Sans blague ?

- Sans blague.

- Ça alors ! …  Mais… Dieu ?

- Oui ?

- 23 + 38, ça fait combien ?

- Ah oui, j’avais oublié.  Hmm…Mettons 51.

- T’es sûr ?  Ce n’est pas 61 ?

- Ben si, Jojo !  Tu vois quand tu veux…

- Alors, pourquoi dis-Tu de mettre 51 ?

- Parce que Pierrot zieute encore ton ardoise et je vois que Sœur Bernadette vient de se réveiller. Regarde, elle se lève et elle a sa règle cachée dans sa manche… Dès que Pierrot pique ta réponse, efface la fausse et mets la bonne.

- Eh eh, Dieu ! La belle farce !

- Bah, oui c’est pour ça qu’on est copains, non ?

- Bah oui ! Merci Dieu !

- Pas de quoi, Jojo.  À la revoyure !

- ‘Voir !

Le coeur veut ce qu'il veut

Le coeur veut ce qu'il veut
Surtout quand c'est de la paix.
Mais, souvent, 
Il bat
Férocement
Pour nier son désir secret.

2.11.12

Voisine

Cindy est repartie hier pour rejoindre la planisphère. 

Ses atomes sont repartis, on ne les reverront jamais sous la même forme. 

Certains retrouveront la terre pour la nourrir.

D'autres formeront une étoile.

Et encore d'autres voyageront loin où seulement l'imagination peut les suivre.
 
Douce Cindy, au revoir, bien qu'on n'aille jamais se retrouver.

Je t'envie vraiment ton aventure immortelle.

~ ♥ ~

30.10.12

Light at Two Lights

Pour Mil et Une :

Light at Two Lights par Edmond Hopper


Cet été, tu avais huit ans.
 
Ta maman était jeune et jolie et ton papa mourrait d’un cancer aux poumons qui lui volait peu à peu la lumière qui brillait dans ses deux yeux bleus.
 
Les gens rouspétaient tout bas en voyant maman porter la plus grosse valise et ton petit frère pendant que papa marchait les bras vides. Maman fronça les cils, les gens détournèrent les yeux.
 
Jamais ils ne comprendraient, ils ne méritaient pas son mépris, murmura papa en toussant. Maman lui jeta son sourire éclatant et Papa sourit. Tu te souviens encore de ce sourire, comme un phare qui vous guidait tous sur des chemins périlleux.
 
Et c’est ainsi qu’il faut que tu les rappelles, c’est ainsi qu’il faut les garder dans ton coeur, blancs et chaleureux, s’aimant purement, sûrement, sans faille, sans nuages, sans pierres qui taillent.

27.10.12

tiens

ce chat-là griffe
ses victimes
 en secret --

je préviens
ou est-ce que
je les laisse
à leur propre 
découverte

?

9.10.12

Pour brige

Parfois, les mots sont comme un essaim, on s'émerveille de la pause où l'on peut observer une seule abeille en train de vivre sa vie entre la ruche et le nectar.

Pour Heather

Sans vallon, une montagne n'a pas de sens.

2.10.12

CHAT

Pour Mil et une :



Et si la mort
En venant nous chercher
Avait deux beaux yeux de lynx
Bleus comme le ciel
Immortel,
Est-qu'elle nous ferait
Aussi peur ?
 
Allez, va,
Trouillard,
Souris.

24.9.12

OUI, VOUS POUVEZ ME CITER

Les niveaux des compétences dans une langue :

- innocent
- flingueur
- guet-apens
- assassin

« maître » ne s'y trouve pas, car même le meilleur assassin en guet-apens
peut se faire flinguer par un innocent.

Décidément, cela ne s'arrange pas

Où tu iras
On te jugera
Sur la taille
De ta taille.

Liberté, Éternité, Égalité

La maîtrise d'une langue est un diplôme, pas un niveau.

Pour chaque maître, il est forcément un esclave, un inférieur, un quelque
chose qui s'incline devant lui en obéissance.

Une langue, par sa nature, ne s'incline aux pieds de personne.

Elle est libre, mais raisonnable : elle fait ce qu'elle veut mais comme elle
veut.

Parfois, elle sert aux hommes, parfois, elle les commande et les transforme.

Pour emprunter à Montaigne :

« Sur le plus beau trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul. »

Parfois - souvent, même -  le trône d'un « maître » n'est qu'un seau
renversé.

23.9.12

rien ne presse la presse


de quoi parlent-ils, les journalistes
quand ils ne sont pas en train de nous parler ?

voudraient-ils qu'un assassin se faufile sur lieu
afin qu'ils aient un bon scoop ?

ou se disent-ils qu'il faut acheter, en rentrant,
des croquettes pour le chat ?

22.9.12

Brouillard

Il regardait le sable et moi aussi. Je vis que le bout de sa chaussure avait un trou.

 - Où tu iras ?
  - Je ne sais pas. 

Encore un de nos silences de gouffre passa entre nous. Quelque part le cri d'une mouette portait plainte contre le vent qui ébouriffait ses cheveux.

 - Tu comptes revenir ?
 - Je ne sais pas. 

Alors, voilà. Il n'y avait plus rien à dire. Je me retournai pour partir.

 - Enfin, tu sais... 
 - Oui ? 
- Je ne compte pas revenir, hein ? 

Je lui fis un petit sourire.

Et notre briève histoire d'amour mourut telle qu'elle était née, sur une plage avec des vagues.

16.9.12

de temps en temps

de temps en temps
il faut arrêter de cogner
ma tête contre des murs

ça aplatit trop
mon front

4.9.12

Un jour

On pensera à vous dire qu'on avait pensé à vous dire
Qu'on a loupé l'occaze de penser à vous.

On s'excusera de ne pas s'en être excusé,
la liste des raisons sera longue, très longue.

On s'embêtera à dire qu'on est embêtés,
Voici l'embêtant.

On prendra le temps de vous dire
Qu'on n'a pas pu prendre le temps
De vous le dire.

Allez, circulez.
Il n'y a plus rien à voir.
Pourquoi y tenez-vous ?

Souvenir

De l'enveloppe est tombé
Un muguet desséché :

Un moment
Crystalisé 
Qui revient
Avec son petit
Retintissant


30.8.12

Citation tronquée

Toutes ces bêtises, tous ces remords [...]

Tout ça et plus encore.
Assez pour ne pas s'abîmer l'âme.
Assez pour ne pas essayer de discuter avec les abrutis.
Qu'ils crèvent.
Ils crèveront de toute façon.
Ils crèveront seuls pendant que nous serons au cinéma.

Voilà ce qu'on se dit pour se consoler [...]

-  Anna Gavalda, L'Échappée belle

26.8.12

Cul de goujatte

Sa copine était à l'hôpital. Elle en a alors profité pour raconter ses chirurgies à elle qu'elle a eues à tout le monde qui est venu rendre visite à la malade.

25.8.12

RIP Phyllis Diller


Faire le ménage ne tue pas, mais pourquoi prendre le risque ???

23.8.12

Dans ma prochaine vie, je me planterai

J'aime comme les géraniums savent pardonner.
Face à l'indifférence, la négligeance, l'oubli,
Ils fleurissent.

22.8.12

Alchimie

As-tu déjà remarqué,
me demanda-t-elle,
que le présent est fluide
au contraire du passé ?

Si le passé est la pierre
Et le présent est de l'air
Comment font les deux
Pour leurs participes qui errent

Là et ci ?
C'est de l'alchimie.

19.8.12

Snobée bis

Mais encore ?
C'est une épidémie !
Sinon une épidémie et demie !

7.8.12

L'esprit critique

Quand je serai impératrice (au Riz), je demanderai des peines sévères pour chaque personne refusant habituellement de voir, relever, et priser le positif. 

Pour ceux qui n'ont jamais su offrir un mot sympa, ou qui ne savent plus ce faire, j'arracherai personnellement tous les ongles de leurs orteils. Ensuite, je les enfermerai tous dans une chambre avec un seul lit dur et six mille moustiques.

Je réserverai la peine la plus horrible pour ceux qui trahissent une amitié. Je les attacherai devant un miroir et je mettrai des cure-dents pour fixer leurs paupières grand ouvertes, afin qu'ils soient obligés d'examiner la laideur de leur âme. 

6.8.12

Courage

Le courage, c'est comme un ballon. Tu le rattrapes, et tu le tiens bien, mais il faut parfois le lâcher, le lancer à quelqu'un d'autre et espérer qu'il te le relancera.  - traduit de "A Pailful of Air" par Fritz Lieber

3.8.12

Beulah

Épluche-moi un raisin.

1.8.12

♫ Vioquera ♫

Para bailar la Bamba
Faut pas avoir mal aux jambes
Necesita un poco de baume aux mollets
Un poquito de baume et puis s'en aller...

Aïe, yaïe, yaïe
Aïe, yaïe, yaïe

30.7.12

damn 3

okay, celui-ci, c'est juste pour le plaisir

29.7.12

damn 2

je déteste les cons

26.7.12

damn

je déteste être snobée

14.7.12

Jake's: A True Story

Pour le Défi du samedi :

elsie_the_cow
L’épicerie en ville avait la tête gigantesque d’Elsie la Vache, celle qui assurait elle toute seule le lait, le beurre et la glace qu’on pouvait y acheter. Maman n’en achetait pas, nous avions du lait chez nous qui venait de nos vaches qui ne ressemblaient point du tout à la belle Elsie. Les nôtres vaches étaient noires et blanches. Elsie était blonde. Elle souriait. Nos vaches ne souriaient pas, mais il y en avait une ou deux qui aimaient que je leur gratte la couronne, cet os bizarre qui se trouvait entre leurs oreilles.
Quand on passait devant Elsie à l’épicierie, elle nous saluait. Je ne me souviens plus de ce qu’elle disait, ce n’était pas « moo ». Je me souviens parfaitement de son collier de marguerites et du tablier qu’elle portait parfois. Nos vaches à nous ne portaient pas de tablier, ni de collier de marguerites. J’ai décidé que c’était normal parce que nos vaches à nous habitaient à la campagne, et Elsie habitait en ville. Normal. Tout en ville était différent de chez nous à la campagne.
Captain Kangaroo and Mr Green Jeans
Mais plus qu’Elsie, l’épicerie en ville avait aussi mon premier amoureux qui s’appelait Jake. L’épicerie portait son nom. Je trouvais très chouette que l’épicerie porte son nom. C’était un homme grand et mince. Il n’avait pas beaucoup de cheveux. Je pensais qu’il ressemblait très fort à Mr. Green Jeans, l’ami de Captain Kangaroo à la télé. Lui aussi portait un tablier blanc, mais un tablier pour hommes. Maman ne portait pas de tablier. Papa non plus. Jake était exceptionnel.
J’étais toujours heureuse de le voir et il me rendait le compliment. Il avait toujours une sucette pour moi. Ce n'était jamais une sucette verte ou jaune, je ne les aimais pas. C'était toujours une sucette violette ou rouge. Elles étaient les meilleures. J’étais sûre que les autres enfants ne recevaient pas de sucette, après tout, Jake n’offrait jamais de sucette à ma maman. Seulement à moi. Chez moi, s'il n'y avait pas de sucettes pour tout le monde, personne ne recevait de sucette. C'était différent en ville.
saftpopsingle

Jake était célibataire et moi aussi. L'homme de mes rêves avait la quarantaine, et moi, deux ans et demi.

8.7.12

Fait divers

Les Égyptiens ont inventé la paille afin de goûter de la bière sans troubler la couche de graine qui reposait sur la surface du liquide.

28.6.12

miniscule

Je n'ai jamais signé avec majuscule, pourquoi est-ce qu'on me l'impose ?

25.6.12

Loyauté

c'est encore venir frapper à la porte qu'on t'a refermée au nez parce que tu vois encore de la lumière aux fenêtres, même quand tu sais qu'on ne va pas t'ouvrir, qu'on restera à la fenêtre pour te voir repartir toujours espérant

24.6.12

coupe

dans ce champagne
j'ai entendu ta voix
et j'y ai vu briller
les mêmes bulles
qu'on retrouve
dans tes yeux
souriants
si
tu
t'y
reconnais, alors moi aussi

20.6.12

bouder correctement

la lèvre inférieure ne doit pas dépasser sa soeur supérieure, 
c'est stupide et puis on risque de la faire excommuniquer 
ou bien la faire gercer par un mauvais temps
pour bouder correctement, il faut que tout soit horizontal : 
les sourcils, la bouche, les bras, l'attitude
bouder correctement n'est pas donné à tout le monde, 
il faut travailler sa méthode

avis : ne pas bouder plus de six ou huit jours
sinon, ta gueule figera
et tu ne pourras plus
la nous faire


3.6.12

Y a un trou

Y a un trou
Dans mon pot
De sirop

Tant pis pour
Les mouches
De coche

(sans parler
des moches
de couche)


Photobucket

2.6.12

CAROLYN

Pour Mil et Une :

On dirait ma belle-mère.
  Nous la croyions morte,
  Mais la voici, pieds nus,
  Sur un banc au Paradis,
En train de se la couler 
Douce.

14.5.12

croissants au four

deux croissants au four
bonheur

5.5.12

comment font les menteurs

comment font-ils
ces menteurs

pour glisser
leur main
dans nos poches

nous sursurrant
des mots sucrés

comme une abeille
qui raconte des tendresses
à l'oreille du lilas
mais qui repart
quand même
avec son butin

3.5.12

cynicisme

c'est le moustique
qui te pique
lors d'une prise de sang

la morsure du chien
que tu essaies de sauver

c'est la larme qui fait
déborder la tasse
d'où fuyait déjà 
le café

le cure-dent
qui devrait te servir
de cuirasse

c'est le bleu
qui prend toutes les couleurs
de l'arc-en-cil

le cafard
qui vit en dépit
des fumigations
qui te font
tousser
à mort

2.5.12

A TRUE STORY

Pour Mil et une :


La classe ricana.

Mr. Johnson venait bien de dire « Flying BUTTresses ».  Hahaha, butt, c’était les fesses, on voulait bien les voir s’envoler, hahaha.

Moi, je les entendais vaguement.

Je pensais à la merveille que le prof de français venait de présenter.

J’imaginais mal ce que c’était, que le poids de toutes ces pierres repartait par ces structures que je trouvais absolument – envoûtants, quoi.

Il me fallut encore deux ou trois ans pour apprendre qu’on les appelait, en français, des arcs boutants.

Un arc boutant ! Même leur nom était joli, ces filaments de dentelle en pierre.

Fascinant, l’idée du poids reparti dans l’air, grâce à des arcs-en-ciel de granit.

Des arcs boutants !

Deux ou trois années plus tard,  j’étais, pour la première fois à Paris. 

Je pensais encore à Mr. Johnson, qui nous disait toujours « WHEN you go to France. » et non pas « IF you go to France ».  Jamais « Si vous allez en France ». Toujours « Quand vous irez en France ». 

Je le trouvais bien naïf. Ma famille était pauvre. Nous ne voyagions jamais. Je savais que je n’irais jamais à Paris, ou bien, peut-être un jour quand j’étais trop vieille pour l’apprécier.

Mais bon, c’était moi la naïve.

Je m’en rendis compte ce premier jour où j’étais à Paris.

Puisque je m’étais promptement perdue dans le métro, je ressortis vers le jour et le chauffeur de taxi me dit qu’il voulait bien m’emmener où j’allais, mais qu’il s’agissait juste de quelques petits kilomètres. Je lui dis que s’il voulait bien m’y emmener, je voulais bien lui payer pour le privilège…

Et dans quelques secondes, le taxi passa juste devant ces étonnants arcs boutants.

Je ricanai de fatigue et puis de joie en voyant le miracle du granit et de la dentelle, celui du poids distribué à travers de quelques petites années et de plusieurs longs siècles.

Merci à Google Images pour la photo.

29.4.12

Six cent façons

Il y a six cent façons de se faire mal, et elles reviennent toujours à la même erreur : regretter le passé.

19.4.12

n'est-ce pas chers amis ?

drame drame drame drame
drame drame drame drame

tu sais bien que je suis la seule au monde à qui ça arrive 

drame drame drame drame
drame drame drame drame

alors, j'en profite, faudrait pas qu'on m'en prive

drame drame drame drame
drame drame drame drame

je suis le centre de l'univers connu, tout tourne autour de moi

drame drame drame drame
drame drame drame drame

c'est encore juste un bout de calvaire, de ma croix

drame drame drame drame
drame drame drame drame

et puis d'ailleurs, c'est le mien, ce qui le rend intrigant

drame drame drame drame
drame drame drame drame

après tout, ce qui t'arrive, c'est vraiment peu intéressant

drame drame drame drame
drame drame drame drame

17.4.12

JOURNÉE

Pour Un mot. Une image. Une citation :

Entre tristesse et joie
Nous avions le choix : 

Rester là et mourir
Ou partir pour souffrir :

L'agonie 
De la survie.

Alors, nous sommes repartis

Vers l'horizon, vers le parc du soleil
Qui ne daignait pas nous réchauffer.

Mais nous sommes partis en chantant,
Dans ce froid tourmentant

Car c'est tout ce que nous avions 
À partager dans les environs
Contre le froid, contre la mort,
Contre cet invraisemble sort

Qui a fait de nous des cadavres
À la recherche inutile d'un havre,

Tristement morts gelés,
Mais chantant sous le soleil.

IMPASSE

Pour Mil et une :



Là, devant les murs
Où l’on tient à voir des portes
On risque ses pieds