C'est l'heure d'aller réveiller mon Edgar, assoupi sur ses livres tout près du feu mourant. Dehors, les branches du vieux sycomore dénué gratteront contre les carreaux. La pluie, poussée par le vent qui la gronde, fera sa tape-tape-tape nerveuse. De loin, la cloche du beffroi sonnera mornement l'heure.
Je glisserai le long du couloir familier et, comme d'habitude, j'irai mettre une main blanche sur l'épaule de mon amour.
- Virginie, murmurera-t-il, est-ce toi ?
- Oui, mon amour, susurrerai-je, selon notre rite.
Mon souffle éteindra le bout de la bougie qui aura pleuré tard dans la nuit ses chaudes larmes de cire. Et nous irons, tous deux, lui et moi, retrouver notre lit étroit et refroidi, tout comme nous avons fait chaque nuit depuis la nuit de nos noces, depuis cette nuit où je suis morte dans ses bras, voici déjà deux cent soixante ans.
[pour Le Défi du samedi : Écrire un texte fantastique dans le style d'Edgar Allan Poe ou Guy de Maupassant]
j'avoue que je me perds (pauvre sotte) sur le site du défi du samedi et ne pige pas comment ça marche
RépondreSupprimerjolie ton histoire
Vas-y maintenant, tu verras le défi du samedi (à propos de ta cuisine cette semaine) qui est toujours publié dimanche. ;-)
RépondreSupprimerIl faut que tu rendes ton texte avant samedi (minuit vendredi, quoi) et puis tous les textes sont publiés en même temps samedi, dans l'ordre inverse de leur envoi. Si je suis la dernière à envoyer mon texte, il est publié en première position.
Je ne sais pas si tu me comprends ?
bbrbbrbrbrrr ... parfait !
RépondreSupprimer;)
Etonnant à quel point tu parviens à installer une ambiance (qui colle idéalement à la consigne, d'ailleurs) en si peu de mots.
RépondreSupprimerEt puis, j'adore le lit "étroit et refroidi".
C'est superbe!
ekwerkwe