OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

31.12.05

Dernier coucher du soleil 2005

Merci à tous ceux qui ont rendu ma vie plus lumineuse. Posted by Picasa

28.12.05

[soupir, tourne, chachacha]

[Intro :
mets la 'zik bien fort,
mon nounou,
et viens danser]

« Elle vit sur l'île du dédain
Voilà l'histoire... »

oui, oui, oui Alain,
raconte-moi encore une histoire

« Une jupe rouge,
des bottes en daim
Dans un manoir... »

tes mots viennent dans un essaim
je t'écoute de mon perchoir

« Un manoir noir... »

chez moi ce soir

« Avec des tours, des tours
Dont je fais le tour
Par amour... »

(fais-moi l'amour)

« J'ai mis mon coeur dans un canot-automobile... »

je sens un engin d'amour
dans ta whisky-voix tactile

« Et je tourne, je fais des anneaux
Autour de l'île... »

c'est bon mon agneau
tu tombes toujours dans le mille

« Et je tourne,
autour de l'île où elle vit
Je tourne de toute ma mélancolie... »

[soupir, tourne, chachacha]

« Elle-est-mon-chou-chéri
Elle-ignore-tout-de-ça
Elle-est-mon-sugar-baby-love
Elle-le-sait-même-pas... »

mais si, je sais

« Elle-le-sait-même-pas... »

mais si, je sais

[soupir, tourne, chachacha]

« J'écris je t'aime sur les panneaux
Elle ne les voit pas... »

mais je ne savais pas
que c'était pour moi

« J'écris des tubes internationaux
Elle entend pas... »

sisisisi

tes gesticules

sisisisi

je les vois
et puis je me perds
dans ton rythme
dans ta voix
que je sirote
depuis de longues années

« L'amour c'est pas marrant tous les jours
C'est moi qui vous le dis... »

mais Alain
faudrait que tu danses
plus souvent
with me

[soupir, tourne, chachacha]

26.12.05

Carte des voeux

Deux personnes qui vont ensemble font un monde. -- Hans Margolius Posted by Picasa

On danse ?

Si tu
Étais une
Danse, tu serais
Un tango slow ponctué par des
Coups de
Talons flamenco, ¡olé!
Inoubliables, et un chachachachachacha
Onctueux pour
Nacrer la révérence profonde à

La fin.

24.12.05

Les traces


Ce n'était que le vague souvenir d'un homme qui s'était transformé de sa chair et ses os en squelette moribond.

-- Je souffre, me fit-il.

-- Raconte. Je te tiendrai tout près s'il le faut.

-- Non, je souffre.

-- M'en fiche. Viens.

-- Non.

Et le dommage qu'il faisait, ce squelette, avec ses os qu'il trainait partout, qui laissaient des traces sur mes os à moi.

-- Je souffre, lui répondis-je.

-- Vraiment ? M'en fiche.

-- Non, je souffre. Vraiment.

-- Ne me touche plus, ne me parle plus. Je te défends de prononcer mon nom.

-- Pardon ?

Et le dommage qu'il faisait, ce squelette, qui m'en voulait mes courbes, ma peau, ma douceur qu'il ne supportait pas.

-- On souffre, nous nous dîmes.

-- C'est le cas de le dire, simple constat.

-- Non, mais oui, mais non.

-- On s'en fiche.

-- C'est le cas de le dire.

Et le dommage qu'il faisait, ce squelette, j'en porte toujours les traces.

19.12.05

Écrire, c'est...

Écrire, c'est se foutre à poil sous la pluie.

et plop !
les mots comme ça
sur la page
éclaboussant la foule

Écrire, c'est nouer ses lacets de fil-rasoir.

et paf !
une bonne juste là
dans l'œil de celui
qui te regarde
par le trou de la serrure

Écrire, c'est craquer une allumette près d'une tente à oxygène.

et pif !
une petite tâche
aux bajoues du vieux
qui se tient nerveusement
au coin de la rue
en imper

Écrire, c'est essuyer un plancher crasseux.

et ploc !
tout un gros jet
aux jupons grisâtres
de celle qui a été autrefois
princesse

Écrire, c'est partir en safari-parole
sans guide
pour danser délicatement
autour des pieds
des éléphants.

16.12.05

Tu me connais

Tu me connais.

C'est moi qui me retrouve
tous les jours
accroupie devant toi
la tête baissée,
les yeux aussi,
la main tendue.

Je mets à nu ma nuque.

Je défais mon collier de douleur
qui devient une parure.

Je t'expose ma paume
afin que tu me tendes
ton coeur,
et je garde la tête baissée
pour cacher
ces diamants qui coulent,
suivant la courbe
de ma joue.

Néruda # 83

[ma traduction]

C'est bon, mon amour, de te sentir près de moi dans la nuit.
Invisible dans ton sommeil, sérieusement nocturne
Pendant que je démêle mes préoccupations
Comme si elles étaient des filets confondus.

Absent, envers les rêves ton cœur navigue
Mais ton corps ainsi abandonné respire,
Me cherchant sans me voir, complétant mon sommeil
Comme une plante qui se redouble dans l'ombre.

Érigée, tu seras autre que celle qui vivra demain.
Mais des frontières perdues dans la nuit,
De çà, être et ne pas être dans nos rencontres.

Quelque chose reste auprè de nous dans la lumière de la vie
Comme si le sceau de l'ombre signalait fougueusement
Ses créatures secrètes.

15.12.05

Néruda # 94

[Ma traduction]

Si je meurs, survis à moi avec tant de force pure
Que tu attendras la furie livide et froide.
Du sud jusqu'au sud se leveront tes yeux indélibles,
De terre en terre résonnera ta bouche de guitare.

Je ne voudrais pas que ton rire ou tes pas vacillent.
Je ne voudrais pas que mon testament de joie se meure.
N'appelle pas mon coeur, je suis absente.
On vit dans mon absence comme on vit dans une maison.

C'est une maison tellement grande, l'absence,
Que tu passeras en elle à travers les murs
Et tu pendras les carreaux dans l'air.

C'est une maison tellement transparente, l'absence,
Que moi, sans vie, te verrai vivre,
Et si tu souffres, mon amour, je mourrai encore.