OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

30.9.10

Haut les mammaires

Lorsque tes PIP feront pop
Tes tifs, pas au top,
Seront
Rembourrés,
Remblayés,
Et surtout remboursés,

En bonne rombière
Tu repartiras les ballons devant
Et chair
Payée top
Quand tes PIP feront pop

29.9.10

Y en a marre, je dis

Qu'est-ce qui est pire : la femme en pleine drague ou l'homme qui court à l'attrape de ses os ?

28.9.10

Gaffe

Faute d'inattention
Elle a dit 
Le mot.
La langue a fourché, ça lui arrive en parlant aussi.
A l'attaque, les petits esprits !
Tous des tordus...
Ils ne s'attendaient qu'à ça !
On avait bien ri et puis d'ailleurs, on savait déjà qu'elle était salope,
N'est-ce pas ?

27.9.10

Hmm

Lundi mal
L'autre Di Bien
Et toi, tu ne dis rien du tout

26.9.10

Tatouages

Deux, trois cicatrices
Des rides coquines
Quand mon visage oublie d'arrêter de sourire
Après que ma bouche le cesse, sans rire.

Des veines bleues
Qui traversent le doute
De mes poignets sans laisser
Tomber goutte.

Un silo de grains
De beauté
Récoltés sous le soleil.

Ce sont mes tatouages
Qui disent tous, en choeur :
Celle-ci a du coeur !
Elle a vécu

Et elle voudrait que ça
Continue.

25.9.10

Age

Le temps, laboureur,
A patiemment creusé
Ses sillons sur mon front

24.9.10

Veuvage

un jour, son homme est tombé,
inconscient,
et n'a jamais revu le monde
son coeur battait encore
mais son cerveau était noyé dans le sang

papa a déménagé à une autre ville
et il ne peut pas rentrer
c'est ce qu'elle a dit à la benjamine

peut-on donner son coeur, son foie, ses yeux,
sa peau
c'est ce qu'elle a demandé aux médecins

je regrette nos disputes, j'aurais voulu au moins 
te dire au revoir
c'est ce qu'elle a expliqué à son mari
après être rentré de l'hôpital

il est maintenant fantôme
et vit encore à leur maison

l'autre jour, elle l'a vu
de ses propres yeux

23.9.10

Pragmatisme

La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe.
Mais portez tout de même des Kleenex, au cas où.

22.9.10

Amazone au Land's End

fidèles
dans leur correspondances,
les vendeurs n'oublient jamais
de m'envoyer un petit mail
pour prendre de mes nouvelles
(et mes dollars)
il y a du Réconfort
dans la réalisation
que, pour eux, je serai toujours
jeune, et belle,
et, surtout,
riche

21.9.10

Concours

Si c'est vrai que la vie est un concours,
Soyons les plus coriaces.
Courons loquaces.
Aimons-nous tous les jours sans recours.

Faisons de la musculation du cerveau
En l'utilisant, long et fort.
Ignorant l'inconfort,
Aimons-nous sans pitié, haut niveau.

Sautons, grimpons, brassons, sans secours,
Aimons-nous sans remords
Jusqu'au bout et puis un peu plus encore,
Si c'est vrai que la vie est un concours.

20.9.10

Le temps des ardoises

Pour une photo de chez sebarjo

Quand tu en seras au temps des ardoises
Si tu as peur des grisantes toitures
Évite les vieilles !
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai pas sans écrire un jour...
Quand tu en seras au temps des ardoises
Tu auras aussi des chagrins d'écriture !

19.9.10

DLFL (IV)

Courage : Légume qui a retrouvé un as (cf courge)

18.9.10

Pour Houellebecq, le plagiaire

Tel un voleur
Dans la nuit
Qui dévalorise
Les croûtes au moindre foyer du village,

Le prétendu boulanger
Ouvre ses portes le lendemain
Pour les revendre aux affamés salivants.

Qu'est-ce qu'ils peuvent en savoir ?
Répond-il, arrogant, dédaigneux.
Ils mouillent mes pains avec leur bave !

17.9.10

La retraite à soixante-deux mille mètres

Où vont les vieux nuages ayant terminé leur service ?
S'achètent-ils un camping car pour aller explorer des terrains inconnus,
Ou rendre visite aux cousins d'Amérique, ceux qui vivent frileusement aux Rocheuses ?

Où vont les vieux nuages ayant terminé leur service ?
Restent-ils à la maison, à bricoler, faire des bridge avec les voisins,
Ou somnoler sur le sofa devant la télé et les feuilletons de l'après-midi ?

Où vont les vieux nuages ayant terminé leur service ?
S'intallent-ils dans une maison de retraite pour les anciens cumulo-nimbi,
Dégonflés, désséchés, désintéressés par leur vie de nuage ?

Où vont les vieux nuages ayant terminé leur service ?
Croient-ils à la réincarnation ? au recyclage ? à l'immortalité ?
S'inscrivent-ils aux cours de portugais pour rester alertes ?

Ou s'envolent-ils doucement vers le paradis du nuages,
Où le ciel est rempli de leurs compères
Et où personne ne s'en plaint ?

16.9.10

Amour

Crapaud crépi au crépuscule
Couaque et couine et crâne,
Crache et croasse, se croit coquin,
Craquant, se couche, couard.

14.9.10

Aux bords du temps, version sonore

Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.

Pan ! Pan ! Pan !

Craaque !

Ouilleyouille !

Riiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip !

Riiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnn !

Chouipe ! Chouipe, chouipe, chouipe !

Crrrrrrrooooooooooooooooouiiiiiiiiiiiiiiic !

Le lendemain, Il a dû se payer des Boules-Quiès.

Et depuis, Il n'entend plus personne.

12.9.10

DLFL (III)

Excessive : Cessive d'avec qui on s'est divorcé.

Dico loufoque de la frange lancée (II)

Zippocrite : Individu qui prétend être votre ami mais qui refuserait de vous prêter son briquet.

9.9.10

L'Air des vocables

Victoire !
Victime :
Victuals...

Curée...
Cure ?
Curé.

Nausée !
Usée...
Us ?

Pragmatique,
Emblématique
Qui tique.

Victime :
Victuals...
Victoire !

8.9.10

Non.

Non.

Je m'en voudrais de ne pas le dire, mais non.

Non. Non.

Je ne suis pas triste lorsque le violeur est écrasé sous un camion, je ne verse pas de larmes quand un vicieux se casse la gueule, je ne suinte pas la compassion quand les pédophiles se font faire la peau dans un coin noir quelque part.

Non. Non. Non.

Si tu me gifles, je retiens pour toujours la trace de ta main.

Non. Non. Non.

Le glas ne sonne pas pour moi.

Non. Non.

Je m'en serais voulu de ne pas l'avoir dit.

Alors, non.

Non.

7.9.10

Maîtrise

Sans chaise,
Sans fouet,
Sans pistolet,
Elle tend la main
Et la bête
Vient
Manger dans sa main
Et s'endort, lovée
À ses pieds.

6.9.10

Navire négrier

C'est le bateau que tu n'es pas triste à voir repartir. Tu as hâte que l'horizon l'avale, ce navire qui était ton prison, où tu mourrais en manque de civilité et le gros sadique passait battre tous ceux qui ramaient, riant lorsqu'il voyait le sang suinter sur les dos nus.

Et maintenant, tu es libre. Courbé, ampoulé, cicatrisé, mais libre, libre comme l'albatros, libre à crever de faim sous tes propres termes, libre à hurler ou rire dans le vent qui transporte tes cris silencieux, libre à te briser le coeur comme tu veux.

C'est le bateau que tu n'es pas triste à voir repartir, chargé du sel des larmes, des sueurs, du sang, de la mer inexorable, impardonnable, sans merci.

Tu n'es plus qu'un squelette tapissé d'un bout de cuir rayé. Tes os, à peine cachés, érafleront les autres peaux qui ne se doutent de rien. Tes yeux - arrachés depuis longtemps, jetés sur le sable, desséchés par le soleil, le vent, le souvenir du fouet - et ton coeur scanderont longtemps les vagues.

C'est le bateau que tu n'es pas triste à voir repartir.

5.9.10

Un coin tranquille



Photo (c) par FAbrice


Jaloux
Du papier
Les arbres espionnent
Un admirateur égaré
Par d'autres feuilles
Où dansent des araignées
Noires sur blanches

Infidèles

Fidèles au rendez-vous :
La gifle, le coup de poing,
Le coup de pied dans le cul.
Caresses, bisous
Portés disparus
Ils sont déjà loin,
Infidèles au rendez-vous.