OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

31.12.19

alerte

deux jours de perdu
cela ne se rattrape
pas facilement

ou si ?

30.12.19

la trentaine

j'ai vécu ma trentaine
dans un lycée
debout en talons hauts
trente-cinq heures par semaine

j'ai retrouvé la France
après dix ans
j'ai approfondi 
mes études

mais je n'ai jamais
retrouvé mes vingt ans

heureusement

29.12.19

de la triche

Je cherche  la réponse à cette devinette :

Quand on vous la vole, vous perdez votre liberté. Que suis-je ?

28.12.19

dernier défi de l'année : 2020 voeux

🧨

Je vous souhait’ de la dynamite

Je vous souhait’ de la dynamite

Je vous souhait’ de la dynamite

Et un bon nouvel an !

👨‍🔬 

C’est grâce à ce monsieur Nobel

C’est grâce à ce monsieur Nobel

C’est grâce à ce monsieur Nobel

Il mérite un prix !

 🏆

Parce que le français

Parl’ de s’éclater

Avec d’ la dynamite

Ça risqu’ d’arriver !

 💥

Je vous souhait’ de la dynamite

Je vous souhait’ de la dynamite

Je vous souhait’ de la dynamite

Et un bon Nouvel An.

 

La nitroglycérine

N’est point du tout stable

Faut fair' gaffe avec

Si vous êtes biodégradable.

☠️ 

Je vous souhait’ de la dynamite

Je vous souhait’ de la dynamite

Je vous souhait’ de la dynamite

Et un Bon Nouvel An !

🥂  

À la St-Sylvestre

Ne faites pas atchoum !

À moins que vous ne vouliez

Faire une bonn’ boum !

💥 

Je vous souhait’ de la dynamite

Je vous souhait’ de la dynamite

Je vous souhait’ de la dynamite…

Elle inspire ma chanson !

 🎵

Si vous n’aimez pas ma chanson

Si vous n’aimez pas ma chanson

Si vous n’aimez pas ma chanson

Vous aurez du bâton !

🧨

 

 

26.12.19

24.12.19

23.12.19

21.12.19

comiques

je ne veux pas
qu'un gros
mal-rasé
laid

me parle
de sa bite

c'est bien de la comédie,
je vous
l'accorde

19.12.19

18.12.19

destitution

à la poubelle
grosse selle

17.12.19

je sais pourquoi la vioque ne chante plus

ma voix
m'abandonne

elle n'est plus

soprano
ni alto

plutôt
mezzo-mémère

16.12.19

15.12.19

bataille

il arrivera
de la neige blanche
comme tes cheveux
et du feu crépitant
comme tes os
tu sentiras le froid
 s'approcher
et la chaleur s'en aller
doucement

tu maudiras
ton sort
sans te rendre compte
que c'est le prix
qu'on paie

pour la vie

mais tu n'entendras pas
l'assaut dans la nuit
tu sentiras seulement
les cendres

si tu te réveilles
le lendemain


14.12.19

soluce

si je vois une snob
dans un bob
je la décoiffe
dans ma tête

13.12.19

toubib or not toubib

rendez-vous
ou
consultation

je hais les toubibs
depuis toujours

bon, sinon les toubibs
sûrement l'angoisse
d'attendre

12.12.19

haïr est un verbe dangereux

haïr
est un verbe
dangereux qui reluque
dans le cerveau
et
qui s'installe ailleurs
au cerveau
au coeur
et
aux tripes

toutefois
il est nécessaire
lorsque les tyrans
essaient
de
nous avoir


10.12.19

c'était un mardi

le jour est venu
danser sur la pointe
des pieds

mais on a oublié
d'applaudir
son grand jeté
à midi

9.12.19

l'automne fait ses adieux

le mois de décembre 
est visiblement
imprévisible


8.12.19

rideau

vieillir
n'est pas un crime
c'est très beau

ce sont les rides
de l'arbre qui
nous protègent tous




7.12.19

en regardant par ma fenêtre

un samedi
légèrement
givré
mais le soleil
tout chaud
susurre

ça va, toi ?

6.12.19

minceur

la saint-nicholas
passa
inaperçue


sont
les
chocolats
d'antan

???

5.12.19

y a des jours avec, mais aussi des jours sans

aujourd'hui,

j'écrirai un poème
sans parler

des étincelles
sans éclairs
sans éclats

non, non,
ne regardez pas
ces mots

vous les avez
imaginés
au moment où

vous avez vu
le mot

poème

4.12.19

motivations

qu'est-ce qui fait rêver :

le désir, la jalousie,
le besoin, le manque

ou est-ce simplement
la possibilité de perfection

qui nous fait
soupirer et glapir

devant
les vitrines

3.12.19

Work in Progress

Je transcris les paroles, s'il y a quelqu'un qui veut essayer la main...la première partie, c'est bon, je crois...



Yah Mon

We’re truckin’ straight into sumpin’, Tommie

Ahhhhh good gosh

Here’s enough

Uh-hunh, yah, mon, don’t try it

Yeah

Un deux trois quatre

Mon cœur est un obstacle

Je fus comme un mille-pattes

J’y retourne à quatre pattes


Moi, j’adore le rififi

Mais je me sens tout riquiqui

Et je prends le maquis

Mais seulement juste un jour ou deux

Et je bois du whiskey pour être plus courageux

Avec ou sans toi, c’est déjà mieux

Avec ou sans toi, c’est déjà mieux

Je pourrais pas être plus heureux


Y a personne dehors

Yo, people want more for sure!

That’s right!

Ya, mon


Cinq six sept huit

Car l'ivresse est ensuite

Je respond aux épisodes

Dans mon panoramique

Je me fixe aux antipodes


Je me referme comme une huître...

Et je ne mange pas à personne

J'ai la tête qui résonne...

Dormons dans un aquarium

Passez comme l'uranium

Passons pour les femme-iomes


Ya ya

Avec ou sans toi c’est déjà mieux

Avec ou sans toi c’est déjà mieux

Je pourrais pas être plus heureux

Tu me donnes ?


But tell me why she wants it

But tell me why she wants it

Avec ou sans toi, c’est déjà mieux


Avec ou sans toi, c’est déjà mieux


Uh hunh

Y a personne dehors


Neuf dix onze douze

Je colle comme une ventouse

J’ai la fibre jalouse

Mais je voudrais pas qu’on me fouse (?)

C’est ton amour elle parle pas

Mais tout juste un peu mal

...

Tu deviens trop désirable

...

Je te prends et je m’en veux

Tu es trop adorable


2.12.19

endormie

la fatigue
me délave
les yeux
me mouche
et
me bouche
et joue aux bouts
de mes doigts

1.12.19

Dans trois semaines

le soleil fera son chant d'égalité,
et le printemps reviendra
lentement

30.11.19

Une évidence

« Un zombie (emprunt à l'anglais bien que plus usité en français ou zombi (terme utilisé à l'origine en français, dérivé de zonbi en créole haïtien ; nzumbe ou nzambé en kimbundu/kikongo) est
 zombie de mes deux 
une personne ayant perdu toute forme de conscience et d'humanité, au comportement violent envers les êtres humains et dont le mal est terriblement contagieux. » -Wikipedia

29.11.19

les ventes en poupe

c'est aujourd'hui
le vendredi
noir

cela nous fait
une économie
bleue

au lieu de
rouge

car consommer
sans cesse
maintient
les hématomes
pourpresques

28.11.19

thanksgiving

j'ai bien voyagé,
beaucoup vu,
j'ai la peau du cerveau
bien tendue
merci, merci, merci

27.11.19

ventouse

le vent,
le vent gémit,
et grogne,
et hurle,
et démolit

26.11.19

laissons de vie

la chose la plus utile qu'on puisse apprendre,
c'est qu'on n'est pas le centre de l'univers connu :
jusqu'alors
on ignorera les étoiles et le mouvement
partout autour

25.11.19

jurisprudence

la stupidité
n'est pas un crime
et alléger l'ignorance
m'a gagné
ma croûte

mais maintenant
que je suis
à la retraite
je trouve
qu'en certaines
circonstances

on devrait
rétablir
la peine
de mort
pour
les bêtes-et-volontiers-
méchants


23.11.19

Rite du samedi

CAT FIGHT


NB : "Cat fight", en anglais américain, c'est une bagarre, verbale ou physique ou les deux, entre deux femmes.

22.11.19

la fin d'une liaison

pourquoi 
dit-on 
soirée
journée
nuitée
mais
jamais
après-midinette

21.11.19

Wyatt

Mon aigle est de retour !


20.11.19

Question existentielle (eh oh, je l'ai lu ailleurs)

Quelqu'un qui ne vous prête pas son briquet est-il un Zippocrite ?

19.11.19

malodo

la serviette
que je cherchais
m'a cassé le dos

qui a fait
« tooooooooooooooouing ! »
comme une flèche

dans l'archet
d'un assassin
éméché

18.11.19

Sommeil

la Bataille de la Somme
a été bien moins ardueuse
que la Bataille du Sommeil

16.11.19

on est samedi, on reste défiant

CHUCHOTEMENTS DANS LES COULOIRS DE L'AL-JAHEBRA

OnlineAlgebraClass 
x,
C’est l’inconnu qui chante dans la nuit
Qui te murmure dans tes rêves.
Un jour, son parfum t’engouffra.
Tu seras son apprenti.
x,
C’est l'inconnu qui t’attend dans la tombe,
Qui te guette au coin de ta jeunesse éphémère.
Un jour, son allure te fera froid dans le dos.
Tu seras son adjudant.
x,
C’est l’inconnu hurlant dans le vide,
Qui portera plainte contre toi
Un jour, si tu ignores ses cris.
Tu seras son bourreau. 
x,
C’est l'inconnu se promenant dans l’univers
Qui te propulsera vers l’infini
Un jour, si tu le lui permets.
Tu seras son maître.

15.11.19

si le papillon ne nous montrait pas ses ailes

si le papillon ne nous montrait pas ses ailes
tout en nous demandant notre admiration
serait-il aussi beau, aussi délicat, aussi fin
ou serait-il comme tous les autres égoïstes
qui flottent devant nos yeux ?

14.11.19

metro metro

au bout 
du ventre
de Tokyo
se trouve
la grande chenille
propre
et silencieuse




13.11.19

le rhythme des roues dans le cul-de-sac d'indifférence

patati
patata

empathie
en pâte, ah

je ne peux
compâtir

avec ceux
qui en veulent

mais qui ne
m'ont jamais

montré
leur

empathie
en Pathé

patati patata
empathie

elle partit
pathétique

pas tata
pas Tati

12.11.19

en français comme en anglais

il faut
payer
ses douzes

qu'aux tisées
quoi

11.11.19

Veterans' Day

mon papa était soldat
mon grand-père était soldat
mon beau-père était soldat
mes oncles étaient marins
mon frère était Marine américain

ma mère bossait comme un mec
ma grand-mère bossait comme un mec
ma belle-mère bossait comme un mec
mes tantes bossaient comme des mecs

la soeur de mon frère contemple la différence
et elle est guerrière

10.11.19

des restes

la nature nous laisse ses restes
et nous les savourons
jusqu'à en être 
repus



8.11.19

gerçures

à travers
les crevasses gerçures

j'entend des cris
je vois du sang
je capitule

et je brandis
le drapeau blanc
qui dit
à l'hiver

tu as gagné,
sale bête

7.11.19

Avantage comparatif (jojo lit l'économie)

faisons l'analyse

je peux écrire
trois poèmes
à deux sous
ou
un seul
qui vaut six sous

c'est ainsi
qu'on voit
dessous

1.11.19

C'est le pied

Tu sais 
que tu t'amuses
à marcher
quand les
ongles de tes orteils
veulent rester
au pays
que tu
visites.

31.10.19

octobre

octobre fut orphelin
je priais à l'automne
de lui faire un berceau

l'automne a ri
et puis pleuré
et puis m'a fait
froid
aux yeux

30.10.19

bougie

la bougie
bougea
allumée
sa flamme
tituba
tout bas
elle versa
des larmes
de cire
beau
et 
chaud

29.10.19

l'ai-je vécu ou l'ai-je imaginé

ce cri 
lointain
de la solitude

qui émane
de la forêt
d'oubli

c'est ça
un souvenir
muet

28.10.19

analpha mais pas bête

combler les vides
qui vrombissent
c'est un boulot
destiné
aux abeilles
cédaires

27.10.19

la malchance des polyglottes

ces sentiments
surnois
se cachent
dans tous les coins
escondidos

comme un mot
d'espagnol
qui s'y insère
lorsque tu penses

en français

26.10.19

signer homme

si chaque femme
signait son oeuvre
« Homme »
les hommes
lui serreraient
la main
et les femmes
couvriraient
ses pieds
de baisers

mais trop de femmes
jalousent les femmes
qui osent
signer
« Moi ».

25.10.19

Chez Kspire

...une certaine douleur montre beaucoup d'affection; mais beaucoup de douleur montre toujours un défaut de jugement. - Roméo et Juliette, Acte III, scène 5

24.10.19

arou

répondre
aux coyotes
en leur
chantant
leur chant

c'est le propre
des chiens
qui vivent
à la campagne

23.10.19

tous des poseurs

c'est en passant
qu'on pause
c'est en posant
qu'on passe
on est tous des
passants
tous des
poseurs
car
c'est en posant
qu'on passe
et
c'est en passant
qu'on pause

22.10.19

abominable

la haine est un phénomène curieux
on dit que c'est le contraire de l'amour
ce qui n'est pas vrai
parce que la haine que
je ressens pour les menteurs
n'a même une seule milligramme
d'amour

21.10.19

de quelle hauteur

les stances
à distances
de sophie-
stiquée

m'éloigne
de l'auteure
qui
aura vécu
à
Rochefort,

paraît-
il

20.10.19

à bas les impolis

politesse
sans cesse
vaut bien
Paris
ou même
une messe

19.10.19

hauteur

écrire,
c'est un échange
entre le soi
et
son imagination

18.10.19

jules verne était-il ivrogne ?

et si l'on accordait
62 jours pour l'octobre
au lieu de 31 ?

j'échangerais volontiers
le janvier contre
encore quelques semaines
d'automne

17.10.19

combler octobre

me semble
comme un but
noble

16.10.19

boum

comme Alfred
je fourre
mon nitro
dans la
sciure
afin
que cela
attende
calmement

15.10.19

rumspringe

entre le 5
et le 16
il y a
9

orphelins
sans
chaperon

14.10.19

à volonté

faire
ses 
valises
et
partir
est
la
définition
même
de...
[y insérer le mot que vous choisissez]

13.10.19

Souhaits

Quand je serai aveugle,
tu seras mes yeux.
Quand je serai sourde,
tu entendras pour moi.
Quand je serai vieille
tu seras mon prisonnier

12.10.19

si christophe était vraiment une colombe

il aurait pu voler
au lieu de
prendre le bateau

11.10.19

le camion qui faisait vroum-vroum-ouille

ce camion grommelle
comme un lion âgé
qui veut que son petit-fils
aille chercher le pain
et que ça saute

10.10.19

l'anniversaire de Hergé

c'était
le 10.10
car
ten-ten

ou
c'était
le premier
jour d'été
car
teint-teint

ou
c'était
le jour
où on jouait
aux
mi-louves

9.10.19

boulangère rit

mettre de la cannelle
en poudre
sur le sucre de tes mots
on s'en fera
un petit pain
au raisins

8.10.19

sermon pétrolier : parfois faut mettre le feu

à qui se lève le matin
dieu prête la main
qui travaille la nuit
s'ennuie
pendant que le bon dieu
pique de sacrés roupillons

7.10.19

maxime le bucheron

on n'arrête pas les progrès
on les kidnappe

6.10.19

six

si
sicce
size

voilà
un
chiffre

qui
se déguise
selon
son humeur

six
ferait
un
bon
agent
secret

5.10.19

Défiante d'octobre

Une richesse d'Anna Scie-Clique


À Noël,

Léon

(nom laid

mondial)

a ciré

Érica.

Un rupin nu

(ni pur

ni bas

Sabin)

lia

l’ail

des

sodas ados,

et

l’animal

lamina

le gitan

antigel !

Le trac

cartel :

léger regel…

Tresser

ressert

un port

trop nu.

Ici,

émir

rime,

non ?

Ris,

Sir.

Non ?

Si !

Sinon,

Le rut, Luc,

culturel !

 

Anna

En obi ibo

(mmm)

ne serait

en tiares

pop.

Les fins,

le sel.

Snif.

Amène

l’énéma !

Le bon

gag

Nobel !

Aha !

 

 

~  NOTES SETON ~

Anacyclique : un mot qui se comprend comme un autre ou d’autres mots si on l’écrit à l’envers. Oui, un peu comme un palindrome, mais pas exactement.

Je tiens à remercier Olivier Miakinen, le roi des astucieux, qui a eu la gentillesse de me proposer une liste impressionante des paires d'anacyliques en français. 

4.10.19

s'orienter après

le lendemain
d'une fête
est
toujours
lundi,
n'est-ce pas ?

3.10.19

crise

la diva
avide
avala
dix
valiums

2.10.19

les crimes de Cheeto

acheter
lacheté

1.10.19

haute couture

laisse-moi te tricoter
des histoires
de longues à laines

je te racommoderai
les chaussettes
de ton ennui

et je mettrai
des rustines
sur les pneus
de ton malheur

et des écussons
sur le gilet
de ton courage

6.9.19

philo 101

le lendemain de l'anniversaire
c'est toujours un bon moment
pour réfléchir

que regretter,
c'est perdre le peu de temps
qui nous reste

3.9.19

chez moi


mon lac
n'est qu'un étang
mais c'est tout
ce dont j'ai
besoin

1.9.19

À noter

Le temps passe
Prenons-en note
Dans un cahier
Bordé d'or
Afin que les souvenirs
Se reposent
Sains et saufs
Dans un tiroir
Quelque part

5.8.19

agenda

il y aura un moment
un de ces deux trois quatre
il y aura un moment
tôt et ou tard

4.8.19

c'était un dimanche

c'était un dimanche
endormi par le soleil
où les bourdons grommelaient
leurs prières
comme de gros curés habillés
de jaune et de  noir
dans l'autel du jardin

3.8.19

carbon

le diamant sera moche
ou il ne le sera pas

2.8.19

Traduc

JE NE VEUX PAS EN PARLER

Je peux voir de tes yeux que tu pleures depuis toujours
Et les étoiles au ciel ne veulent rien te dire ; ce sont un miroir

Je ne veux pas en parler
Comment tu m'as brisé le coeur

Si je reste ici encore un peu
Si je reste ici, n'écouteras-tu pas mon coeur ?


Si je reste encore toute seule,
Est-ce que l'ombre cachera la couleur de mon coeur ?
Bleu pour les larmes
Noir pour les peurs dans la nuit
Et les étoiles au ciel ne veulent rien te dire ; ce sont un miroir

Je ne veux pas en parler
Comment tu m'as brisé le coeur

1.8.19

Roman d'apprentissage : Épisode un

Voici les huit épisodes de mon opus estival,  « pondu » cet été pour le Défi du samedi.

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Mon premier amant était artiste-performeur et s’appelait Titus Lepérilleux.  Non, je ne mens pas.

Je l’ai rencontré à la Foire aux Lumas, où il faisait son one-man show, « Gerbant-la-Gerbe », un commentaire retro-avant-gardiste (son mot, pas le mien) sur la politique de Greenpeace. Hélas, oui, c’était avant que Tonton n’envoie ses agents pour couler le guerrier multicolore. Non, non, ne le nions pas, le président en était eau courante, sinon à La Nouvelle Zélande.

Mais bon, revenons à mon agneau… À cette époque-là, à cette foire,  il n’y avait rien de glamour comme aujourd’hui,  pas de vols en montgolfière à gagner, non, seulement des vendeurs de machines à coudre, quelques tristes manèges, et des plats et des plats et des plats en papier alu des escargots à déguster. Oh, pardon, non, des lumas, pas des escargots, il faut préciser – et aussi des téméraires comme mon Titus, qui aurait reçu plus d’un luma en plein gueule lors de son spectacle, craché par des petites garnitures haineuses qui s'y ennuyaient comme des ratons morts.

Comme quoi, vous voyez déjà sa gueule d’atmosphère.

Tomber alors sur Titus, qui savait se transformer en bonhomme crachant des feuilles sur les pierres, était comme une trouvaille. C’était le fou de coudre (bah oui, son stand était juste à côté de celui des Singer, c’était le destin, voyez-vous !)

Je savais que Titus m’emmènerait, moi, sa petite Romane, loin de Vauchrétien (béni soit son nom) pour nous installer dans une grande ville – comme Angers, par exemple, ou encore, Saumur - et où, parmi des gens un tantinet plus mondains que nous, je me voyais déjà, sur son bras, vivant ma vie de jetsetteuse commençant enfin, fricotant avec Mick et Bianca, trinquant avec des coupes de champagne, grignotant de vrais escargots…

Hélas, tout n’est pas bien qui commence bien. Tout de suite après notre mariage à la mairie, seulement quelques petites semaines d'extase conjugale où je lavais ses soquettes crades dans le ruisseau derrière notre vieille caravane rouillée mais toujours glamour où il ronflait tous les jours, Titus est décédé lors d’un accident tragique, attaqué par une bande de chiens sauvages qui se nourrissait des lumas.  

Non, non, je vous le jure c’est l’histoire officielle, vérifiée et tamponnée par un petit inspecteur drôlement meugnon à la gendarmerie locale.

Je ne sais pas qui a lancé les rumeurs affreux à propos d’un malfrat quelconque qui aurait un jour échangé les feuilles de son costume pour des orties auxquelles mon homme était fatalement allergique. Ça, c'est un MENSONGE, je vous dis.

Parole de jeune veuve tragique !

31.7.19

Romane d'apprentissage : Épisode deux

ristorante

Ayait fui quitté l’Anjou après la mort inexplicable du pauvre Titus, je me retrouvai à Bordighera. Ah Italia ! Ses bonnes ! Ses pâtes !  Ses bonnes pâtes ! Avec les quelques euros que je volai sécurisai en lavant les soquettes crades de fou feu mon amour, je trouvai un squat appart’ dans la Via Romana - ouais, appelée presque comme moi, votre héroïne estivale et jeune-veuve, Romane !

Or, bien que majeure et vaccinée, je n’avais que vingt-deux dix-sept ans, et je me rendis tout de suite compte qu’on ne vit d’amour et d’eau fraîche que dans les romans sirupeux où la fille tombe amoureuse des hommes musclés mais peu poilus, ne portant jamais de chemise…Bon, c’est pas mon truc à moi que j’ai. Et moi, quelque déesse féerique que je fus, il fallait tout de même que j’eusse de quoi manger. Il me fallait donc une Taf Quelconque, histoire de pouvoir me payer des gelati de temps à autre.

Vous n’allez pas le croire, ou peut-être si, mais je trouvai tout de suite un boulot al Ristorante Bottigle, à deux pas de mon pieu dans la Via Romana !  Che buona fortuna !

Mon patron, Otto Luoghi, était un homme corpulent, comme tutti les bons restaurateurs italiens au prénom allemand (à cette époque-là, on ne se posait toujours pas trop de questions, hein), mais son fils Gieuseppe-Gomberto était un jeune Adonis. Il avait une gueule à faire pleurer les pierrines, comme on dit nulle part sauf dans ce Bildungsroman, mais c’était quand même vrai. Ses yeux noirs comme des olives, son nez droit comme une baguette, sa bouche rouge et pulpeuse comme une tomate…

Allora, vous voyez bien que j’avais trouvé mon métier idéal, servant des pâtes étouffe-chrétiens al ristorante. Si je versais du chianti parfois sur les clients au lieu de dans leurs verres, ce n’était pas de ma faute, on voyait bien que j’étais inamorata pizza pazza et l’on me pardonnait rapidement. Sinon, Signor Luoghi venait tout régler avant que les baffes ne se perdent, n’oubliant pas d’apporter aussi son couperet impressionnant pour le seconder si besoin était. 

Vous vous demandez sans doute si je devins la belle-fille d’Otto ? Hélas, non, ce n’était pas mon destin !  Mon pauvre Gi-Go, comme j’aimais l’appeler, était gay comme un pinson et quand son papa le sut (je n’ai pas le temps malheureusement de vous dévoiler qui le lui trahit), Otto le botta dehors et fit de moi sa héritière unique quelques heures avant de m’épouser et encore quelques jours avant de mourir dans une bagarre tragique avec des clients et où il avait oublié d’apporter son couperet, peut-être parce que je l’avais mal rangé dans un tiroir dans l'armoire derrière la cuisine, amoureuse-dingue comme j'étais en ce moment, hélas !  Mais bon, tout est bien qui finit bien, non è vero ?

Cíao, cíao, alla prossima settimana, saluti a tutti…

30.7.19

Romane d'apprentissage : Épisode trois

Eh oui, deux fois veuve dans la même histoire, c’est pas la veine !  Je quittai donc ma Bordighera adorée à la recherche de nouvelles aventures, mais pas avant de vendre le resto et me transformer en modiste.  Les bouteilles qui pendaient du plafond me servirent d’inspiration et mes nouvelles créations faites de paille firent de moi une célébrité – jusqu’à ce que l’ancien amant de mon beau-fils me traite de copiste. Comment pouvais-je savoir que ce stupide panier tissé de paille qu’il portait sur la tête était son idée à lui, je vous le demande ?

Bon, fatiguée par une telle épreuve – ce n’est pas tous les jours qu’on soit traitée d’assassine et de fraude en même temps, hein ? – je décidai de changer de climat.

Alors, c’est à Edinburgh, une ville très cool, que j’établis ma boutique tout près de la cathédrale St Gilles, dans une close (non, la rue, pas la maison ! OH !) qui s’appelait « Coquelanne ».  Oui, non, je ne vous mens pas ! 

C’est là où je créai mon plus grand succès, que j’appelais la Kret’,  un chapeau rigolo fabriqué des gants en caoutchouc que j’avais gardés de mes jours à laver les plats à l'établissement de mon pauvre Otto défunt.hail a cab

Je ne sais pas pourquoi ces petits chapeaux étaient si populaires, mais j’étais bien contente que tant de touristes deviennent « Krétins ». Superbement utiles pour héler un taxi ou un bus ou attraper le bouquet quand la mariée le jette. 

Et puis, si l'on n'a plus de sous lors d'un voyage, extra pour trouver un petit boulot comme plongueuse, quoi. On ne sait jamais où cela mènera...moi, Romane, votre héroïne estivale, en suis la preuve !

Allez, je sais, personne ne meurt dans cet épisode…à part un lecteur ou deux qui en meurent de rire ? Non. Bon. Peut-être à la semaine prochaine.

Jusqu’alors, une petite compil’ par une touriste ricaine qui passa ici à Edinburgh l’année dernière, et non, elle ne fut pas Krétine…fallait qu’elle garde ses sous pour le transport, l'entrée au château, les cartes postales, et du haggis…

29.7.19

Romane d'apprentissage : Épisode quatre

Ah oui, mes jours de chapelière à Edinburgh étaient bien joyeuses, jusqu’à ce que ma rencontre avec le photographe célèbre Lens-Michiel Schoutpixx de Kleding qui m’invita à Bruxelles pour son expo au BOZAR.

Malheureusement, pendant que j’attendais le feu pour traverser le Konigstraat, quelqu’un qui criait « C’est pour Rubino ! »  me poussa devant le tram 92, direction Schaarbeek !

Comment pouvais-je savoir, chers lecteurs, que le nouveau petit-ami de mon ex-beau-fils italien dans l’épisode deux était descendu du célèbre assassin manqué du roi Léopold II ? Ben non, voyons !  Je ne pouvais pas le savoir, pas plus que je peux maintenant vous raconter comment je pus me retrouver, votre fidèle Romane, saine et sauve suivant ce tram-drame-trauma (oui, hein, c’est du bon belge !) au toit du musée des instruments, à siroter une Zoevel restaurative.

Tout ce que je sais, c’est que l’addition avait été payée par une bonne Samaritaine belge, à ne pas confondre avec le grand magasin défunt et maintenant japonais à Paris. Quand je lui demandais son nom, la serveuse me passa une feuille de tilleul sur laquelle était écrit « Bisous ! »

Waouh, hein ?

Surtout puisque je me rendis compte que mon assassin manqué à moi que j’avais avait volé mon sac et, pire, mon jump, le saligaud !

Je descendis alors dans la rue afin de chercher je ne sais pas quoi, au juste, quand je vis l’atelier d’un photographe – non, pas celui de Schoutpixx de Kleding, hélas, mais bien un autre, le célèbre Lange Nie-Gheziegn. J’entrai dans son studio où je vis une jolie photo d’une toffamille en train de fêter quelque chose.

-          Mais qui c’est ? criai-je, impatiente de savoir qui c’était.

-          Vous ne les reconnaissez pas ? me répondit Nie-Gheziegn. C’est « Arthur », son épouse « Pépita », et leurs petites-filles Élisabeth, Éléonore, et Maria Laura.

Et puis le photographe me fit un grand clin d’œil, tout comme le prétendu « Arthur » sur la photo.

-          Non ! Mais ! Vous voulez dire que c’est … ?

-          Bah oui, hein, et savez-vous pourquoi la petite-fille à gauche est tellement heureuse ?

-          Parce que c’est elle la prochaine reine des Belges ?

-          Exact !  Vous ne croyez pas que je photographie n’importe qui, hmm ?  

28.7.19

Romane d'apprentissage : Épisode cinq (pour le dissout)

Avec l’aide de Lange le photographe, je portai plainte contre la ville de Bruxelles pour mon attaque et gagnai un gros règlement punitif qui assouvait un peu le grand heurt de me faire voler sac, jump, et l’occaze de voir l’expo au BOZAR, et tout cela sans parler d’un assassinat manqué, oh !

Je décidai alors de me reconvertir en Luxembourgeoise, c’est-à-dire Luxembourgeois belge, œuf corse…

Ah, la vie en province !  L’air frais ! Les vaches ! Les bouses ! Les poules ! Les crottes ! Les mouches ! Les moustiques ! La promenade quotidienne à la recherche de son cramique ! Ouais ! Après trente petites minutes de marche sur la pente qui menait à ma cabane de paysanne, j’étais bien prête à me reconvertir en cosmopolite.

Mais, exactement au moment où je pris cette grande décision, je passais devant une petite chapelle et décidai d’aller admirer son décorchapelle intérieur.

Bien sûr que le petit bossu obligatoire dans chaque roman d’apprentissage et qui m’ouvrait la porte s’appelait Glen-Glen. Tout le monde le connaissait et dirent tous « Ah, Glen-Glen, c’est un saint ! » Mais puisque je n’avais pas de monnaie sur moi (eh oh, le cramique, c’est pas donné !) pour lui faire un pourboire, il laissa claquer la grosse portière lourde dans mon gentil petit dos, et la douleur que cela provoqua aux fesses me fit crier très fort.

Heureusement, les trois vieilles dames qui y faisaient leur culte étaient toutes des sourdes, sinon, j’aurais eu encore des ennuis, mais là, devant l’autel, je fus tellement éblouie par une vision que je faillis laisser tomber mon cramique…eh oui, sieurs-dames, l’homme qui s’y trouvait en soutane était superbe…grand, beau, brun, barbu, des yeux noirs qui brillaient... Il sentait l’encens et le sacré. Et il s’appelait Louis…

Bon, je vous laisse deviner ce qui se passait après ce coup de foudre passionnel, mais il suffit de vous dire que Glen-Glen le bossu chassait les sourdes, peut-être parce que je trouvai, par tout hasard, encore un billet ou deux dans ma poche, et je pus faire ma confession en privé.

Malheureusement, tout n’est pas bien qui finit bien (et puis, non, c’est pas fini, on en a encore trois samedis avant la fin de ma saga, hein ?).

Hélas, oui, le lendemain, je me réveillai à la vérité…que ma nouvelle dévotion avait vendu la chapelle et fui aux Seychelles, mais pas avant de vider mon compte bancaire aussi !

Je sus aussi, grâce à son complice, le saint Glen-Glen, que ce n’était même pas un curé !

Non, hein ?

Voyez-vous, ce voyou de protestant, Louis, était - eh oui - un Pasteur et, tout comme son homonyme,  c'était un adepte de la piqûre...pécuniaire.

27.7.19

Romane d'aprentissage : Épisode sixtus (comme le pape)

Eh non, ce scandale luxembelgeois n’était pas la fin de mon saint supplice amoureux.

J’avoue que j’avais du mal à me débarrasser du bossu Glen-Glen, qui aimait visiter les églises à travers l’Europe, mais les pièces qu’on nous jeta sur chaque parvis m’aidèrent à vite rétablir mon indépendance financière.

J’étais bien son Esmeralda, je lui payais à boire, nous étions contents…bon, moi, j’étais quasi-contente jusqu’au jour où Glen-Glen m’abandonna et s’enfuit avec un gnome qui s’appelait Mon.  Ce gnome Mon, qui aimait l’astronomie, était un pilier de sa communauté.

124380158Bref (c'est le cas de le dire), je vis la lumière.

Je savais qu’ils ne se feraient pas prier, Glen-Glen et sa stupide Rosslyn qui descendèrent en ce moment-là au Méridien.

-          Arrête ton cinéma !  me crièrent-ils avant de se sauver à Houbois (voui, « Hollywood » en v.o.)

-          Merde ! leur répondai-je.

Alors, grâce à moi et mon souhait, ils vécurent heureux à tout jamais.

Et moi ?

Ben moi, j’ai encore deux épisodes à vous raconter, moi, votre Romane d’été.

Je garde la poire pour la fin, quoi.

***

Post-scriptum : Oui, c’est un peu court cette semaine, en raison de fêtes.

Normal.

J’assume.

26.7.19

Romane d'apprentissage : Épisode sept (in stone)

Non, ce n’est pas chaque femme qui peut vivre une telle vie : veuve d’un artiste et d’un restaurateur, chapelière et star, amante d’un faux-curé et d’un vrai-bossu ! Et tout cela dans l’espace de six semaines…

…normal alors que je cherche un peu de répit en faisant des études.

Je m’inscris alors au programme docte et oral à l’Université des Sciences métaphysiques en Californie sur le campus à Dubrovnik, Pas-en-Californie.

Là-bas, mon prof préféré, un grand Irlandais qui s’appelait Phil O’Saufy était un amour. 

Après tout, c’est quoi la philosophie sinon l’amour du savoir, comme disait ma tante Kafère ?

Et qu’est-ce qu’il savait ! Ce fut bien mon Phil qui m’apprit la magie. Voyez-vous, ce n’était pas sorcier.

Je publiai plusieurs sortilèges aussi (disponibles pour 25 euros chacun chez Amazone e-bouquins), dont je vous livre un extrait gratos icitte :

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Oui, je sais, impressionnant, n'est-ce pas ? Et ça se prononce exactement comme c'est écrit. Je vous en prie.

Vous n'allez pas le croire, peut-être, mais avant la fin de mon cursus, je sus mettre la tête d’un enfant au milieu d’un mur, en murmurant  !124433339

Malheureusement, j’eus mes diplômes seulement avec mention assez bien, parce que je ne pus jamais remplacer cette stupide tête en plâtre avec la tête de l’enfant vivant. Je dis à mon comité que cela ne fut pas mon intention, mais ils choisirent méchamment de ne pas me croire. Est-ce de ma faute qu'ils sont tous maintenant des crapauds ?

Bon, à la semaine prochaine pour la fin scintillante de ma saga estivale.

Oscula magna acadabracantim,

Romane.

1D’Aprentissage, Romane. Sortilèges qui marchent super bien. Université de Métaphysique à Dubrovnik, 2019. eBooks en vente (Amazone).

24.7.19

22.7.19

ceci de chez moi hier, la vie est belle...

au bord de mon petit étang
les lis sauvages sont fleuris
au bord de mon petit étang
les lis sauvages sont fleuris
tous les oiseaux du monde
ne sont point surpris…