Le 18 août 2050, je me réveillerai lorsqu'une petite brise soufflera quelques-unes de mes cendres et les fera traverser les Champs-Elysées ou encore la Grand-Place à Bruxelles et même la surface de mon étang, à la nage. Quelques-uns de mes atomes arrêteront sur un grand café crème, d'autres sur la tartine d'une autre Américaine qui déjeunera sur la terrace d'un hôtel avec son amoureux. Leurs yeux se souriront calmement, et cela me rappelera toute la joie que m'ont apportée des reflets dans les yeux que j'ai connus dans ma vie. Mon fantôme ira gratos au cinéma, je me sentirai bien dans la salle obscure devant la lumière vacillante devant l'écran, je savourerai les mots, les gestes, les images, des échos du temps où j'étais en vie. Tard dans l'après-midi, quelques-unes de mes molécules iront s'installer devant l'horizon, guettant encore un de ces épatants couchers de soleil, me rafraichissant et me réchauffant à la fois par leur beauté changeante mais éternelle. La nuit, mes restes -- atomes, molécules, cendres, fragments -- se coucheront où ils pourront, se félicitant de la parfaite liberté qu'ils ont enfin de se promener partout dans le monde, dans le vent.
En regardant la date, j'ai eu la même pensée au départ …
RépondreSupprimerQue la vie est longue …
Toi, ma belle, tu seras à bord d'une ravissante caravelle !!!
RépondreSupprimerNon, non, la vie n'est pas longue, c'est l'éternité qui est longue. La vie ne dure que le temps d'un clin d'oeil, d'un soupir, d'un bisou, d'un petit sourire dans des yeux bleus comme l'horizon.
Moi, j'irai dans la fosse entre le Château du Taureau et l'Île Louet, situes-tu ?
RépondreSupprimerBenjamin, se fera un plaisir d'attacher l'urne derrière sa planche à voile et de m'y balancer d'un coup de pied !
Quant aux plongeurs débutants du GSMT, ils viendront faire un petit coucou à la dame de nage pour leur premier 40 mètres !
J'adore cette pensée.