OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

17.8.07

Braises

De loin, je vois des flammes vivement jaunes, propres, intenses, je sens presque leur chaleur à un kilomètre de loin, ineffaçables contre le ciel qui se noircit. Sans doute, c'est un bâtiment qui brûle, une vieille dépendance quelconque, perdue, abandonnée à la brousse. Curieusement, il n'y a aucune fumée. Ce feu est propre, contenu, correct. Il se surveille, il se retient. C'est un incendie maniéré qui consomme ce qui est à lui, pas plus, pas moins, nettement, délicat mais formel dans son travail, précis : une conflagration qui se garde à elle, évitant la promiscuité des champs desséchés attendant la verdure du printemps. Devant cette beauté impérieuse et efficace, je frémis en rentrant pour me blottir contre une peau rugueuse qui me rallume.
(2005)

2 commentaires:

  1. Anonyme4:34 AM

    "C'est un incendie maniéré qui consomme ce qui est à lui, pas plus, pas moins, nettement, délicat mais formel dans son travail, précis : une conflagration qui se garde à elle..."

    J'adore !!

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  2. Thanks, Bugs, j'apprécie que tu le dises.

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