Comme une touriste qui défait sa valise
Elle déballe sa vie, tristesse acquise.
Les dessous sont un peu effilochés
Les dentelles un peu jaunies et débauchées,
La trousse de toilette maussade,
Ses fards un peu plus que fades.
Après tout, c'est une vie qui a servi,
Sévi, lessivé, dévalisé, enséveli,
Pas très glamour, quelque peu banale.
Elle enveloppe la passagère comme un châle
De prière hurlée dans la nuit sans réponse,
Mais honni soit qui mal y pense.
Au crépuscule, avant que la ville ne se rallume,
La visiteuse s'esquive aux ombres dans la brûme
Les lampadaires vacillent, hésitant
Entre chien et loup. Le coeur palpitant
Fait un grand saut et s'arrête.
Si j'osais me vanter, je dirais que celui-là, j'aurais pu l'écrire. Il me parle beaucoup.
RépondreSupprimer"J'aurais voulu écrire cela" est un grand compliment. "j'aurais pu" aussi, pour une étrangerophone.
RépondreSupprimerMerci beaucoup, Berthoise !!!
J'aime vraiment beaucoup les poèmes que tu mets ici, très profonds... et au niveau de la forme aussi, que dire ? Bravo, merci, encore !
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