Un jour j'apprendrai à me taire.
Mais range ton calendrier :
C'est pas pour demain.
OUATE ET VERRE
OUATE ET VERRE
29.6.07
28.6.07
Souvenir do Brasil
Estou esperando visita, tao impaciente e aflita
Se voce' nao passa no morro
eu quase morro eu quase morro
Estou implorando socorro
ou quase morro ou quase morro
Vida sem graça
Se voce' nao passa no morro
Ja' estou pedindo
27.6.07
Crise d'angoisse
[pour Impromptus littéraires, dont le consigne était : nous vous proposons un thème digne de Sir Alfred Hitchcock. Qui n'a pas connu un de ces moments de doute, d'angoisse, de peur voire même de terreur ? ]
Mélanie tenait la boîte qui venait d’arriver entre ses deux petites mains.
-- Puis-je, Maman, oh, puis-je ?!?
Nathalie sourit devant l’enthousiasme de sa fille. Elles ne passaient pas beaucoup de temps ensemble. Ses heures sur la scène empêchaient qu’elle parte après le réveil de sa fille et souvent, l’actrice rentrait très tard le soir, après que sa fille était déjà couchée depuis longtemps.
Cette semaine avait été différente. Il y a six jours, Nathalie avait dû passer aux urgences, faire soigner la coupure sur sa paupière. Son visage portait encore des griffes que même le lourd maquillage du tournage ne cachait pas complètement.
Oui, un accident, ils ont tous été des accidents, se répéta-t-elle.
Mais sa main tremblait pendant qu’elle allumait sa cigarette.
-- Allez, oui, ma chérie, tu peux l’ouvrir, ta boîte. Mets-toi près de moi ici sur le divan, on verra ce que monsieur H. a pu t’offrir pour tes six ans.
Nathalie se versait encore un scotch lorsqu’elle entendit le cri de sa fille qui sauta dans ses bras, la boîte lancée brutalement par terre.
Ce n’était que quelques heures plus tard, quand la petite Mélanie épuisée par ses pleurs dormait un peu dans son lit que sa mère put aller examiner le contenu de la boîte.
Là-dedans se trouvait une poupée qui lui ressemblait tout à fait -- jusqu’à la couleur exacte de ses cheveux blonds – couchée dans un petit cercueil.
SPOILER ICI pour ceux qui n'auront pas tout compris :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tippi_Hedren#La_rencontre_avec_Hitchcock
Mélanie tenait la boîte qui venait d’arriver entre ses deux petites mains.
-- Puis-je, Maman, oh, puis-je ?!?
Nathalie sourit devant l’enthousiasme de sa fille. Elles ne passaient pas beaucoup de temps ensemble. Ses heures sur la scène empêchaient qu’elle parte après le réveil de sa fille et souvent, l’actrice rentrait très tard le soir, après que sa fille était déjà couchée depuis longtemps.
Cette semaine avait été différente. Il y a six jours, Nathalie avait dû passer aux urgences, faire soigner la coupure sur sa paupière. Son visage portait encore des griffes que même le lourd maquillage du tournage ne cachait pas complètement.
Oui, un accident, ils ont tous été des accidents, se répéta-t-elle.
Mais sa main tremblait pendant qu’elle allumait sa cigarette.
-- Allez, oui, ma chérie, tu peux l’ouvrir, ta boîte. Mets-toi près de moi ici sur le divan, on verra ce que monsieur H. a pu t’offrir pour tes six ans.
Nathalie se versait encore un scotch lorsqu’elle entendit le cri de sa fille qui sauta dans ses bras, la boîte lancée brutalement par terre.
Ce n’était que quelques heures plus tard, quand la petite Mélanie épuisée par ses pleurs dormait un peu dans son lit que sa mère put aller examiner le contenu de la boîte.
Là-dedans se trouvait une poupée qui lui ressemblait tout à fait -- jusqu’à la couleur exacte de ses cheveux blonds – couchée dans un petit cercueil.
SPOILER ICI pour ceux qui n'auront pas tout compris :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tippi_Hedren#La_rencontre_avec_Hitchcock
25.6.07
OK, je la mets en veilleuse...
À la veille de ne jamais partir
du moins n'est-il besoin de faire sa valise
ou de jeter des plans sur le papier,
avec tout le cortège involontaire des oublis
pour le départ encore disponible du lendemain.
Le seul travail, c'est de ne rien faire
à la veille de ne jamais partir.
Quel grand repos de n'avoir même pas de quoi avoir à se reposer !
Grande tranquillité, pour qui ne sait même pas hausser les épaules
devant tout cela, d'avoir pensé le tout
et d'avoir de propos délibéré atteint le rien.
Grande joie de n'avoir pas besoin d'être joyeux,
ainsi qu'une occasion retournée à l'envers.
Que de fois il m'advient de vivre
de la vie végétative de la pensée !
Tout les jours, sine linea,
repos, oui repos...
Grande tranquillité...
Quelle paix, après tant de voyages, physiques et psychiques !
Quel plaisir de regarder les bagages comme si l'on fixait le néant !
Sommeille, âme, sommeille !
Profite, sommeille !
Sommeille !
Il est court, le temps qui te reste ! Sommeille !
C'est la veille de ne plus jamais partir !
-- Fernando Pessoa, Poésies d'Alvaro de Campos
du moins n'est-il besoin de faire sa valise
ou de jeter des plans sur le papier,
avec tout le cortège involontaire des oublis
pour le départ encore disponible du lendemain.
Le seul travail, c'est de ne rien faire
à la veille de ne jamais partir.
Quel grand repos de n'avoir même pas de quoi avoir à se reposer !
Grande tranquillité, pour qui ne sait même pas hausser les épaules
devant tout cela, d'avoir pensé le tout
et d'avoir de propos délibéré atteint le rien.
Grande joie de n'avoir pas besoin d'être joyeux,
ainsi qu'une occasion retournée à l'envers.
Que de fois il m'advient de vivre
de la vie végétative de la pensée !
Tout les jours, sine linea,
repos, oui repos...
Grande tranquillité...
Quelle paix, après tant de voyages, physiques et psychiques !
Quel plaisir de regarder les bagages comme si l'on fixait le néant !
Sommeille, âme, sommeille !
Profite, sommeille !
Sommeille !
Il est court, le temps qui te reste ! Sommeille !
C'est la veille de ne plus jamais partir !
-- Fernando Pessoa, Poésies d'Alvaro de Campos
24.6.07
Carte noire
Je mouds
Les toutes dernières
Graines.
Dehors, il tombe
Un crachin digne
de Douarnanez ou Plouganec.
Je verse
De l'eau bouillante
Dans la cafetière
À piston
Et je hume
Cette vapeur,
Tout en me murmurant
Merci au génie
Qui a su mettre
Le Paradis
Dans une tasse
Et sur la terre
Lors d'un doux dimanche
De juin.
Les toutes dernières
Graines.
Dehors, il tombe
Un crachin digne
de Douarnanez ou Plouganec.
Je verse
De l'eau bouillante
Dans la cafetière
À piston
Et je hume
Cette vapeur,
Tout en me murmurant
Merci au génie
Qui a su mettre
Le Paradis
Dans une tasse
Et sur la terre
Lors d'un doux dimanche
De juin.
22.6.07
Si l'on ne se risque pas...
Il ne suffit pas d'ouvrir la fenêtre
pour voir les champs et la rivière.
Il ne suffit pas de n'être pas aveugle
pur voir les arbres et les fleurs.
Il faut également n'avoir aucune philosophie.
Avec la philosophie il n'y a pas d'arbres : il n'y a que des idées.
Il n'y a que chacun d'entre nous, telle une cave.
Il n'y a qu'une fenêtre fermée, et tout l'univers à l'extérieur :
et le rêve de ce qu'on pourrait voir si la fenêtre s'ouvrait,
et qui jamais n'est ce qu'on pourrait voir quand la fenêtre s'ouvre.
-- Fernando Pessoa, Poèmes désassemblés
pour voir les champs et la rivière.
Il ne suffit pas de n'être pas aveugle
pur voir les arbres et les fleurs.
Il faut également n'avoir aucune philosophie.
Avec la philosophie il n'y a pas d'arbres : il n'y a que des idées.
Il n'y a que chacun d'entre nous, telle une cave.
Il n'y a qu'une fenêtre fermée, et tout l'univers à l'extérieur :
et le rêve de ce qu'on pourrait voir si la fenêtre s'ouvrait,
et qui jamais n'est ce qu'on pourrait voir quand la fenêtre s'ouvre.
-- Fernando Pessoa, Poèmes désassemblés
21.6.07
Ah, toi aussi, Fernando ?
[...]
Mon coeur tribunal, mon coeur marché, mon coeur salle de Bourse, mon coeur comptoir de banque,
mon coeur rendez-vous de toute l'humanité,
Mon coeur banc de jardin public, auberge, hôtellerie, cachot numéroté
(Aquí estuvo el Manolo en visperas de ir ao patibulo)
mon coeur club, salon, parterre, paillasson, guichet, coupée,
point, grille, excursion, marche, voyage, vente aux enchères, foire, kermesse,
mon coeur oeil-de-boeuf,
mon coeur colis,
mon coeur papier, bagage, satisfaction, livraison,
mon coeur marge, limite, abrégé, index,
eh là, eh là, eh là, mon coeur bazar.
[...]
-- Fernando Pessoa, Passage des heures
Mon coeur tribunal, mon coeur marché, mon coeur salle de Bourse, mon coeur comptoir de banque,
mon coeur rendez-vous de toute l'humanité,
Mon coeur banc de jardin public, auberge, hôtellerie, cachot numéroté
(Aquí estuvo el Manolo en visperas de ir ao patibulo)
mon coeur club, salon, parterre, paillasson, guichet, coupée,
point, grille, excursion, marche, voyage, vente aux enchères, foire, kermesse,
mon coeur oeil-de-boeuf,
mon coeur colis,
mon coeur papier, bagage, satisfaction, livraison,
mon coeur marge, limite, abrégé, index,
eh là, eh là, eh là, mon coeur bazar.
[...]
-- Fernando Pessoa, Passage des heures
20.6.07
Lire de la poésie
Lire de la poésie,
C'est se faire des idées.
C'est regarder le lance-flammes
Droit dans la bouche
Du canon.
Lire de la poésie,
C'est somnoler,
Le doigt sur
La gâchette.
Lire de la poésie,
C'est foutre le feu
Partout
En tirant.
C'est se faire des idées.
C'est regarder le lance-flammes
Droit dans la bouche
Du canon.
Lire de la poésie,
C'est somnoler,
Le doigt sur
La gâchette.
Lire de la poésie,
C'est foutre le feu
Partout
En tirant.
19.6.07
Une femme de tête !
18.6.07
Fluff for brains
sHèRE Nicole,
IsSi tOn aMie ParIs. Je t’ékRi de mA selle-luLLe.
Je N’aimE pô la pRisOOn, jE mE ceNt kom’ danZunE KaGe ! (**)
Je T’aurÉ envoyAiS un SmS, mé oN m’A priS moN Celle-U-lère.
S’iL teu pLé, enVoiE-mWa du sHaam-poux-iNgënGue, mA gOinphr’ dE KaMaRaDe m’A TOU piKé.
É vA vWar meS paREnts, ah Mômman, dé bizu, et stP, di KeuH la PriZon, c’Est de La BaaaaaaaRbe á PoppA.
Jtkiff’ gRavE,
PaRiss
IsSi tOn aMie ParIs. Je t’ékRi de mA selle-luLLe.
Je N’aimE pô la pRisOOn, jE mE ceNt kom’ danZunE KaGe ! (**)
Je T’aurÉ envoyAiS un SmS, mé oN m’A priS moN Celle-U-lère.
S’iL teu pLé, enVoiE-mWa du sHaam-poux-iNgënGue, mA gOinphr’ dE KaMaRaDe m’A TOU piKé.
É vA vWar meS paREnts, ah Mômman, dé bizu, et stP, di KeuH la PriZon, c’Est de La BaaaaaaaRbe á PoppA.
Jtkiff’ gRavE,
PaRiss
14.6.07
11.6.07
10.6.07
Encore une pour les poubelles...
[pour Impromptus littéraires]
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis le jour où le fleuve Wapsipinicon a eu son nom.
Il y a longtemps, aux jours et aux nuits des grands-pères de nos grand-pères, la tribu Chickasaw vivait aux bords de ce grand fleuve qui tranche la prairie ondoyante. Il coulait rapidement, ce fleuve, riche en poissons, et bordé de grands ormes dont l’ombre rafraîchissait toute âme souhaitant se reposer devant ses courants.
Là, dans cette tribu vivait la demoiselle Wapsie, la plus belle fille qu’on ait jamais vue. Jusqu’aujourd’hui, aucune femme n’a encore pu rivaliser sa perfection.
Ses tresses brillaient comme les ailes du corbeau, ses dents étaient comme les petites perles de maïs qu’on trouve sur les jeunes épis.
Le soir dans la lumière du feu, sa peau luisait comme des tisons pendant qu’elle s’occupait à faire cuire les pains sur la vieille pierre aplatie par des générations.
Cette Wapsie était la fille chérie du vieux chef, Shoteka, la dernière vivante de tous ses enfants, celle de sa dernière femme, Ashukuma, morte lors de son travail pour mettre la petite Wapsie au monde. Wapsie avait la beauté du sang de sa mère et la dignité du sang de son père. Shoteka la chérissait et la gardait comme la plume de l’aigle, près de son cœur.
Bien sûr que tous les jeunes hommes de la tribu auraient été ravis de prendre Wapsie pour la leur, mais il n’y avait que Preste-Pas, le fils de Napissa, qui avait vraiment des chances de l’avoir à lui. Toutefois, le vieux Shoteka ne répondait pas à ses demandes. Ce n’était pas le moment, il fallait attendre encore un printemps si Preste-Pas demandait en automne ou encore un hiver si Preste-Pas demandait en été.
Un jour vers l’automne, quand le soleil se cachait de plus en plus tôt sur l’horizon, une petite bande de Sioux venait de l’ouest. Ils arrivaient aux bords du fleuve dans la crépuscule rougeâtre, et ont reçu l’accord du vieux chef pour y rester la nuit. Connu pour sa générosité, le vieux Shoteka a demandé à sa fille de leur apporter quelques lapins et des fraises sauvages cueillies ce matin-là par les petites filles de la tribu.
Dans ce petit groupe de Sioux était un jeune homme qu’on appelait Pinicon. Ses yeux noirs pétillaient d’intelligence et de courage, mais c’était un Sioux et, donc, un homme assez taciturne. Déjà, plein de demoiselles de sa tribu lui avaient offert des ceintures et des mocassins faits par leurs mains dans l’espoir de l’attirer ; déjà, plein de demoiselles avaient soupiré éperdument devant son silence. Mais du moment où la jeune déesse rouge est entrée dans son monde, Pinicon a oublié toute autre femme. Il le savait à l’instant : un jour, il faudrait que Wapsie soit à lui.
Pinicon a obtenu la permission du leader de sa bande, et surtout celle du vieux Shoteka de rester dans le camp des Chickasaw pendant l’hiver qui s’approchait. Vieux Shoteka savait pourquoi et s’est félicité. Si sa Wapsie devait un jour s’avouer à un homme, il voulait que cela soit Pinicon. Ils feraient beaucoup fils forts comme lui et des filles belles comme elle. Cela ferait aussi un nœud de paix entre les deux tribus, une union importante pour l’une comme pour l’autre.
Tout le monde trouvait cela tout naturel, sauf Preste-Pas. Un ver jaloux rongeait son cœur. Il ne pouvait pas croire que Wapsie, qui lui appartenait, s’intéresse à cet intrus-là. La nuit, dans sa tente, Preste-Pas s’imaginait avec Wapsie à ses côtés, et il s’est promis que ce serait un jour la vérité.
Six lunes après son arrivée, Pinicon est entré dans la tente du vieux Shoteka. Il portait avec lui plusieurs peaux de renards, et il amenait sa plus belle poney, celle dite La Fougace. Le soir tombé, sous la lune pleine, Pinicon est sorti de la tente du vieux chef, un rare sourire sur ses lèvres.
Le lendemain, il a invité Wapsie à faire un petit parcours dans la canoë que le Vieux Shoteka, en signe d’amitié, lui avait offert la veille.
Wapsie, timide mais joyeuse, a accepté. Car pour elle aussi, depuis six lunes, son esprit avait cherché le sien, et l’avait patiemment attendu.
Le fleuve était beau ce jour du jeune printemps. Le soleil dansait sur l’eau, laissant des diamants sur sa surface, et le canoë glissait dans l’eau suivant le rhythme des rames maniées par les bras musclés de Pinicon. Quelques minutes après, il s’est arrêté et a prononcé le mot qu’il avait si longtemps voulu prononcer, celui qu’elle avait si longtemps voulu entendre. Doucement, Pinicon a pris la main à Wapsie et l’a portée à ses lèvres.
À ce moment-là, une flèche envieuse a quitté l’arc de Preste-Pas qui s’était caché aux bords du fleuve. Elle a percé le cœur de Pinicon, mais avant qu’il ne tombe, Wapsie a sauté à son secours. Son mouvement rapide a fait basculer le canoë, et les deux amants se sont noyés dans l’eau agitée, le jeune Sioux dans les bras de sa Chickasaw bien-aimée.
Voilà pourquoi, si tu passes sur le pont du fleuve Wapsipinicon dans le comté de Chickasaw, en Iowa, au nord, jusqu’aujourd’hui, tu entendras les voix de deux jeunes amoureux, l’un chuchotant le nom de l’autre.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ce jour-là, le jour où le fleuve Wapsipinicon a eu son nom.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis le jour où le fleuve Wapsipinicon a eu son nom.
Il y a longtemps, aux jours et aux nuits des grands-pères de nos grand-pères, la tribu Chickasaw vivait aux bords de ce grand fleuve qui tranche la prairie ondoyante. Il coulait rapidement, ce fleuve, riche en poissons, et bordé de grands ormes dont l’ombre rafraîchissait toute âme souhaitant se reposer devant ses courants.
Là, dans cette tribu vivait la demoiselle Wapsie, la plus belle fille qu’on ait jamais vue. Jusqu’aujourd’hui, aucune femme n’a encore pu rivaliser sa perfection.
Ses tresses brillaient comme les ailes du corbeau, ses dents étaient comme les petites perles de maïs qu’on trouve sur les jeunes épis.
Le soir dans la lumière du feu, sa peau luisait comme des tisons pendant qu’elle s’occupait à faire cuire les pains sur la vieille pierre aplatie par des générations.
Cette Wapsie était la fille chérie du vieux chef, Shoteka, la dernière vivante de tous ses enfants, celle de sa dernière femme, Ashukuma, morte lors de son travail pour mettre la petite Wapsie au monde. Wapsie avait la beauté du sang de sa mère et la dignité du sang de son père. Shoteka la chérissait et la gardait comme la plume de l’aigle, près de son cœur.
Bien sûr que tous les jeunes hommes de la tribu auraient été ravis de prendre Wapsie pour la leur, mais il n’y avait que Preste-Pas, le fils de Napissa, qui avait vraiment des chances de l’avoir à lui. Toutefois, le vieux Shoteka ne répondait pas à ses demandes. Ce n’était pas le moment, il fallait attendre encore un printemps si Preste-Pas demandait en automne ou encore un hiver si Preste-Pas demandait en été.
Un jour vers l’automne, quand le soleil se cachait de plus en plus tôt sur l’horizon, une petite bande de Sioux venait de l’ouest. Ils arrivaient aux bords du fleuve dans la crépuscule rougeâtre, et ont reçu l’accord du vieux chef pour y rester la nuit. Connu pour sa générosité, le vieux Shoteka a demandé à sa fille de leur apporter quelques lapins et des fraises sauvages cueillies ce matin-là par les petites filles de la tribu.
Dans ce petit groupe de Sioux était un jeune homme qu’on appelait Pinicon. Ses yeux noirs pétillaient d’intelligence et de courage, mais c’était un Sioux et, donc, un homme assez taciturne. Déjà, plein de demoiselles de sa tribu lui avaient offert des ceintures et des mocassins faits par leurs mains dans l’espoir de l’attirer ; déjà, plein de demoiselles avaient soupiré éperdument devant son silence. Mais du moment où la jeune déesse rouge est entrée dans son monde, Pinicon a oublié toute autre femme. Il le savait à l’instant : un jour, il faudrait que Wapsie soit à lui.
Pinicon a obtenu la permission du leader de sa bande, et surtout celle du vieux Shoteka de rester dans le camp des Chickasaw pendant l’hiver qui s’approchait. Vieux Shoteka savait pourquoi et s’est félicité. Si sa Wapsie devait un jour s’avouer à un homme, il voulait que cela soit Pinicon. Ils feraient beaucoup fils forts comme lui et des filles belles comme elle. Cela ferait aussi un nœud de paix entre les deux tribus, une union importante pour l’une comme pour l’autre.
Tout le monde trouvait cela tout naturel, sauf Preste-Pas. Un ver jaloux rongeait son cœur. Il ne pouvait pas croire que Wapsie, qui lui appartenait, s’intéresse à cet intrus-là. La nuit, dans sa tente, Preste-Pas s’imaginait avec Wapsie à ses côtés, et il s’est promis que ce serait un jour la vérité.
Six lunes après son arrivée, Pinicon est entré dans la tente du vieux Shoteka. Il portait avec lui plusieurs peaux de renards, et il amenait sa plus belle poney, celle dite La Fougace. Le soir tombé, sous la lune pleine, Pinicon est sorti de la tente du vieux chef, un rare sourire sur ses lèvres.
Le lendemain, il a invité Wapsie à faire un petit parcours dans la canoë que le Vieux Shoteka, en signe d’amitié, lui avait offert la veille.
Wapsie, timide mais joyeuse, a accepté. Car pour elle aussi, depuis six lunes, son esprit avait cherché le sien, et l’avait patiemment attendu.
Le fleuve était beau ce jour du jeune printemps. Le soleil dansait sur l’eau, laissant des diamants sur sa surface, et le canoë glissait dans l’eau suivant le rhythme des rames maniées par les bras musclés de Pinicon. Quelques minutes après, il s’est arrêté et a prononcé le mot qu’il avait si longtemps voulu prononcer, celui qu’elle avait si longtemps voulu entendre. Doucement, Pinicon a pris la main à Wapsie et l’a portée à ses lèvres.
À ce moment-là, une flèche envieuse a quitté l’arc de Preste-Pas qui s’était caché aux bords du fleuve. Elle a percé le cœur de Pinicon, mais avant qu’il ne tombe, Wapsie a sauté à son secours. Son mouvement rapide a fait basculer le canoë, et les deux amants se sont noyés dans l’eau agitée, le jeune Sioux dans les bras de sa Chickasaw bien-aimée.
Voilà pourquoi, si tu passes sur le pont du fleuve Wapsipinicon dans le comté de Chickasaw, en Iowa, au nord, jusqu’aujourd’hui, tu entendras les voix de deux jeunes amoureux, l’un chuchotant le nom de l’autre.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ce jour-là, le jour où le fleuve Wapsipinicon a eu son nom.
Un morceau de perfection perdue vers la fin d'un poème
[...]
Et qu'il faut compter les mailles de la pluie
Assise sur une malle attendre et coudre entendre
Sourdre dans les tiens ce désespoir à demeurer
Là quand il pleut
Attendre et coudre coudre coudre quand il pleut
Quand il pleut et que la pluie chante
Sur les toits un air d'opéra
[...]
-- Aragon, Le voyage d'Italie (Les Poètes)
Et qu'il faut compter les mailles de la pluie
Assise sur une malle attendre et coudre entendre
Sourdre dans les tiens ce désespoir à demeurer
Là quand il pleut
Attendre et coudre coudre coudre quand il pleut
Quand il pleut et que la pluie chante
Sur les toits un air d'opéra
[...]
-- Aragon, Le voyage d'Italie (Les Poètes)
8.6.07
Bon, mais j'attends que la sagesse vienne
Lui : T'es triste ?
Elle : Oui.
Lui : Pourquoi ?
Elle : J'ai écrit un truc à ravir et je n'ai eu que quatre commentaires.
Lui : Quatre, c'est bien, non ?
Elle : Non. Les autres en ont eu des tas.
Lui : Mais toi, tu sais que ton écrit à toi est bon ?
Elle : Oui.
Lui : Ben alors, c'est tout ce qui compte.
Elle : Oui.
Lui : Pourquoi ?
Elle : J'ai écrit un truc à ravir et je n'ai eu que quatre commentaires.
Lui : Quatre, c'est bien, non ?
Elle : Non. Les autres en ont eu des tas.
Lui : Mais toi, tu sais que ton écrit à toi est bon ?
Elle : Oui.
Lui : Ben alors, c'est tout ce qui compte.
7.6.07
It's the time of the season (tous en choeur)
It's the time of the season
When the love runs high
In this time, give it to me easy
And let me try
With pleasured hands
To take you and the sun to
Promised lands
To show you every one
It's the time of the season for loving
What's your name?
(What's your name?)
Who's your daddy?
(Who's your daddy? He rich?)
Is he rich like me?
Has he taken
(Has he taken)
Any time
(Any time to show)
To show you what you need to live?
Tell it to me slowly
Tell you what?
I really want to know
It's the time of the season for loving
What's your name?
(What's your name?)
Who's your daddy?
(Who's your daddy? He rich?)
Is he rich like me?
Has he taken
(Has he taken)
Any time
(Any time to show)
To show you what you need to live?
Tell it to me slowly
Tell you what?
I really want to know
It's the time of the season for loving
6.6.07
À condition que tu m'en donnes
[pour Impromptus littéraires]
Quand les enfants sont morts deux semaines après l’attentat, Raphaël quitta le bunker et ne revint pas. Il partit dans la nuit ; je somnolais dans l’obscurité, perdue dans une brume de deuil et d’horreur suite à cette dernière insulte.
Je ne sais pas pourquoi je ne fis pas pareil. Quelques haillons de survie me retinrent, je suppose. Mon cœur, comme mon corps, refusa de lâcher.
Je ne sais pas combien de temps passa, mais un jour, les vivres épuisés et mon estomac en révolte, moi aussi, je décidai de tenter mes chances à l’extérieur. Je fourrai ce qui restait de mes nécessaires dans la petite sacoche, et j’enfonçai vers l’inconnu.
Le soleil m’éblouit, et me brûla ; je reconnus des sensations étranges et lointaines. J’eus l’impression de me promener dans un musée abandonné, quasi-mort, quasi-vivant.
Le silence abasourdissant m’accompagna, j’entendis battre mon cœur fort dans mes tempes, mes pas résonnaient sur les cailloux. Je me dirigeai vers la ville, il y restait sûrement quelque chose, quelqu’un…
J’y arrivai vers le soir, ayant dû m’arrêter plusieurs fois afin de reposer mes muscles diminués par je ne sais pas combien de jours sans exercice. Mes pieds portaient des ampoules globuleuses, ma gorge se plaignait de la soif qui l’assommait sous ce soleil qui ignorait tout mon dépit.
Pas très loin du bunker, j’avais retrouvé la montre de Raphaël, au beau milieu de la route comme si l’on avait jetée furieusement par terre. Bien sûr qu’elle ne marchait plus. Comme Raphaël.
Je resserrai la sacoche autour de mon cou et je continuai parce que, au contraire de cette montre, et Raphaël, et nos enfants, et le reste de la planète, je ne savais pas m’arrêter.
En m’approchant de la ville, mon nez a reconnu la fumée de bois avant que mes yeux purent la voir dans la crépuscule violacée. Comment se faisait-il que l’homme put tout tuer, sauf la beauté du ciel ? Mon cerveau fêlé refusa de nouveau à comprendre, mes tempes battaient toujours, lentement, douleureusement.
Je m’approchai. La fatigue et la faim me poussèrent. Quelque part, vaguement, dans ma tête sonna encore une petite voix précautionneuse, son trémolo chétif à peine discernable.
--Et si l’on te tuait ?
--Et si l’on me tuait, répondis-je à la voix, ce serait peut-être un acte de compassion.
Mais bon, rien de tout cela, les cinq ou six personnes qui se retrouvaient autour du feu semblaient ne pas remarquer mon arrivée, à part me faire une place. Quelqu’un mit une tasse dans ma main, je bus le contenu sans m’inquiéter.
Il n’y eut pas de conversation. Les quelques gens qui restaient, comme la nature, avaient perdu leur voix.
La nuit tomba complètement, personne ne bougeait sauf pour jeter encore des morceaux sur le feu : du bois, du papier, des ordures. Le feu répondait par des crépitements. Comme cela.
Le matin revenu, je me retrouvai couchée par terre, ma sacoche sous la tête. Je vis deux pieds devant moi et en me levant les yeux, je vis la tête d’un ancien camarade de classe.
-- Vincent, c’est toi ? coassai-je. Ma voix semblait absurde. Elle n’avait pas sa place dans cet univers.
-- Oui, Marie.
Il ne demanda pas pour Raphaël ou les enfants. Je compris qu’il savait que ce serait du temps perdu. On n’échangea pas de banalités, ce n’était plus la peine. C’était assez de nous regarder dans les yeux et nous raconter des vérités maccabres, sans utiliser inutilement nos voix.
Il n’y avait même pas de larmes pour désaltérer nos joues sèches. Il n’y en avait plus.
Vincent remarqua ma sacoche. Tout le monde en avait eu une dans les derniers jours avant l’assaut.
-- Ah oui, merde, j’ai perdu la mienne ! Tu ne l’as pas utilisée ?
-- À ton avis ? lui répondai-je. Il resta silencieux, je continuai donc. Oui, je pense qu’il est temps. Mais jusqu’ici, je n’ai pas eu le courage.
Un vague reflet étincellait dans ses yeux.
-- Moi, dit-il enfin, j’en ai. Du courage. Assez pour deux…
Je hochai ma tête même sans attendre la fin de ses mots…ils retintissaient en rythme avec mes tempes, je les entendais cogner comme le sang désemparé dans mes veines fatiguées.
-- …à condition que tu m’en donnes.
Quand les enfants sont morts deux semaines après l’attentat, Raphaël quitta le bunker et ne revint pas. Il partit dans la nuit ; je somnolais dans l’obscurité, perdue dans une brume de deuil et d’horreur suite à cette dernière insulte.
Je ne sais pas pourquoi je ne fis pas pareil. Quelques haillons de survie me retinrent, je suppose. Mon cœur, comme mon corps, refusa de lâcher.
Je ne sais pas combien de temps passa, mais un jour, les vivres épuisés et mon estomac en révolte, moi aussi, je décidai de tenter mes chances à l’extérieur. Je fourrai ce qui restait de mes nécessaires dans la petite sacoche, et j’enfonçai vers l’inconnu.
Le soleil m’éblouit, et me brûla ; je reconnus des sensations étranges et lointaines. J’eus l’impression de me promener dans un musée abandonné, quasi-mort, quasi-vivant.
Le silence abasourdissant m’accompagna, j’entendis battre mon cœur fort dans mes tempes, mes pas résonnaient sur les cailloux. Je me dirigeai vers la ville, il y restait sûrement quelque chose, quelqu’un…
J’y arrivai vers le soir, ayant dû m’arrêter plusieurs fois afin de reposer mes muscles diminués par je ne sais pas combien de jours sans exercice. Mes pieds portaient des ampoules globuleuses, ma gorge se plaignait de la soif qui l’assommait sous ce soleil qui ignorait tout mon dépit.
Pas très loin du bunker, j’avais retrouvé la montre de Raphaël, au beau milieu de la route comme si l’on avait jetée furieusement par terre. Bien sûr qu’elle ne marchait plus. Comme Raphaël.
Je resserrai la sacoche autour de mon cou et je continuai parce que, au contraire de cette montre, et Raphaël, et nos enfants, et le reste de la planète, je ne savais pas m’arrêter.
En m’approchant de la ville, mon nez a reconnu la fumée de bois avant que mes yeux purent la voir dans la crépuscule violacée. Comment se faisait-il que l’homme put tout tuer, sauf la beauté du ciel ? Mon cerveau fêlé refusa de nouveau à comprendre, mes tempes battaient toujours, lentement, douleureusement.
Je m’approchai. La fatigue et la faim me poussèrent. Quelque part, vaguement, dans ma tête sonna encore une petite voix précautionneuse, son trémolo chétif à peine discernable.
--Et si l’on te tuait ?
--Et si l’on me tuait, répondis-je à la voix, ce serait peut-être un acte de compassion.
Mais bon, rien de tout cela, les cinq ou six personnes qui se retrouvaient autour du feu semblaient ne pas remarquer mon arrivée, à part me faire une place. Quelqu’un mit une tasse dans ma main, je bus le contenu sans m’inquiéter.
Il n’y eut pas de conversation. Les quelques gens qui restaient, comme la nature, avaient perdu leur voix.
La nuit tomba complètement, personne ne bougeait sauf pour jeter encore des morceaux sur le feu : du bois, du papier, des ordures. Le feu répondait par des crépitements. Comme cela.
Le matin revenu, je me retrouvai couchée par terre, ma sacoche sous la tête. Je vis deux pieds devant moi et en me levant les yeux, je vis la tête d’un ancien camarade de classe.
-- Vincent, c’est toi ? coassai-je. Ma voix semblait absurde. Elle n’avait pas sa place dans cet univers.
-- Oui, Marie.
Il ne demanda pas pour Raphaël ou les enfants. Je compris qu’il savait que ce serait du temps perdu. On n’échangea pas de banalités, ce n’était plus la peine. C’était assez de nous regarder dans les yeux et nous raconter des vérités maccabres, sans utiliser inutilement nos voix.
Il n’y avait même pas de larmes pour désaltérer nos joues sèches. Il n’y en avait plus.
Vincent remarqua ma sacoche. Tout le monde en avait eu une dans les derniers jours avant l’assaut.
-- Ah oui, merde, j’ai perdu la mienne ! Tu ne l’as pas utilisée ?
-- À ton avis ? lui répondai-je. Il resta silencieux, je continuai donc. Oui, je pense qu’il est temps. Mais jusqu’ici, je n’ai pas eu le courage.
Un vague reflet étincellait dans ses yeux.
-- Moi, dit-il enfin, j’en ai. Du courage. Assez pour deux…
Je hochai ma tête même sans attendre la fin de ses mots…ils retintissaient en rythme avec mes tempes, je les entendais cogner comme le sang désemparé dans mes veines fatiguées.
-- …à condition que tu m’en donnes.
5.6.07
Qui est ce gars qui regarde par-dessus de mon épaule ?
À chacune de nos rencontres, c'est la même fête, la même joie de se revoir et de partager. Chaque fois est pourtant si différente de la précédente. C'est comme un renouveau dans la continuité. Mais une chose reste identique : le plaisir d'être ensemble.
Je pense que passer du temps entre amis, ne serait-ce que quelques heures, une soirée ici et là, une journée de temps à autre, c'est comme se brancher à une source d'énergie pure pour recharger ses batteries. Ensuite, on repart plus léger, plus serein, sans même s'inquiéter de la prochaine rencontre. Car on sait qu'elle aura lieu. Quand ? Où ? Comment ? Aucune importance ; ce sera une fois de plus un plaisir renouvelé. -- Hervé Desbois, L'amitié, un jour à la fois
Je pense que passer du temps entre amis, ne serait-ce que quelques heures, une soirée ici et là, une journée de temps à autre, c'est comme se brancher à une source d'énergie pure pour recharger ses batteries. Ensuite, on repart plus léger, plus serein, sans même s'inquiéter de la prochaine rencontre. Car on sait qu'elle aura lieu. Quand ? Où ? Comment ? Aucune importance ; ce sera une fois de plus un plaisir renouvelé. -- Hervé Desbois, L'amitié, un jour à la fois
4.6.07
Entraves
« Avant d'exiger la liberté, je dois me libérer de mes propres entraves. »
Les barreaux patientent devant ta porte
Et ton regard qui ne rencontrera pas le mien.
Le soleil haut dans le ciel
Ne laisse pas d'ombre ni d'ombrage.
Tu t'entoures de tes chaînes,
Tu fais d'elles un beau manteau de fer
D'enfer.
Les gouttes de pluie qui arrivent à ton seuil
Repartent en vapeur, sifflant du contact.
Et pourtant, tu cries,
Piteusement,
« Qu'on me libère ! Qu'on me libère ! »
Les barreaux patientent devant ta porte
Et ton regard qui ne rencontrera pas le mien.
Le soleil haut dans le ciel
Ne laisse pas d'ombre ni d'ombrage.
Tu t'entoures de tes chaînes,
Tu fais d'elles un beau manteau de fer
D'enfer.
Les gouttes de pluie qui arrivent à ton seuil
Repartent en vapeur, sifflant du contact.
Et pourtant, tu cries,
Piteusement,
« Qu'on me libère ! Qu'on me libère ! »
2.6.07
Higelin
Tu arrives en douceur.
À l'autre bout du fil
Une ange divine t'annonce
Que tu témoigneras
Plus tard
Dans le rouge et le noir
Et le verre et le velours
D'une voix
Qui te grattera bas
Dans le dos
Qui te chatouillera
Les tripes
D'un air que tu ne connais pas
Mais que tu as toujours connu
Et trois heures
Plus tard
Dans le rouge et le noir
Et la fumée
Tu y seras enfin :
Repue
Et comblée
Comme cette salle
Debout à hurler
« BIS ! »
À l'autre bout du fil
Une ange divine t'annonce
Que tu témoigneras
Plus tard
Dans le rouge et le noir
Et le verre et le velours
D'une voix
Qui te grattera bas
Dans le dos
Qui te chatouillera
Les tripes
D'un air que tu ne connais pas
Mais que tu as toujours connu
Et trois heures
Plus tard
Dans le rouge et le noir
Et la fumée
Tu y seras enfin :
Repue
Et comblée
Comme cette salle
Debout à hurler
« BIS ! »
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