Tu ne veux plus écrire des poèmes
Tu ne veux pas montrer non plus ton coeur à nu
Tu n'as plus envie qu'on te touche
ni qu'on te prenne par la main, ni qu'on te montre les chemins
Tu ne veux pas de montre-spaghetti
Brève, ta vie écorche ce que tu as aimé.
Il t'a poussé des dents. Tu voudrais autre chose
que la vie en dedans et ces désirs qui n'osent
Tu comprends peu aux mots et au monde à peine plus
Tu uses des uns par jeu et de l'autre sans goût
Pour paraître vivant, tu te traînes debout
Tu ne tolères plus l'idée
que pour certains c'est plus facile
que pour d'autres le temps d'aimer
est plus heureux et dure davantage
Déjà tu ne sors plus
les portes sont blessées
ta bouche mord des mots
des baisers, de la viande
Bientôt tu apprendras
à déguiser ta voix
à masquer ton angoisse
à déglutir des larmes
destinées à la nuit
Comment savent-ils ceux qui savent
combien de ces larmes vaut ta vie ?
(Si tu me disais viens et d'autres poèmes, Éditions Ercée, 2007)
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