OUATE ET VERRE
OUATE ET VERRE
30.9.07
27.9.07
24.9.07
Inspiration quand tu nous tiens...
--Ouais, Médor, ça marche ?-- Yep, Max, ça marche canin !-- Tu veux lui mordre un peu le talon à c'mec ?-- Bin, c'était moi le premier la dernière fois, alors, je t'en prie.-- Okay, tu me suis, hein ?-- Entendu !-- Allez, un...deux...-- Attends ! Attends -- Quoi, Max ?-- Bin, y a un mec qui nous photographie, là, t'as pas vu ?-- Ah ça alors ! On lui apprendra à nous espionner comme ça ! Alors, toi, la cheville gauche, et moi la droite, d'ac ?-- D'ac !!!-- [Les deux] Grrrrrrrrrrr ! Grrrrrrrrrrrr !
[Fade to black]
Image par Jean Louis Gendrot, son blog se trouve ici
23.9.07
Oh la vache !
Shortcake, ze toute petite vachette miniscule !
Pas plus grand qu'un toutou !
Petite mais efficace, quand même !!!
Eh oh ! On vous a pourtant dit, pas de photo !!!
22.9.07
500
Si tu écris, tu meurs. Si tu n'écris pas tu meurs. Alors, écris.
C'est une adaptation d'une citation de Tahar Djaout, assassiné en 1993, qui lui, courageux, a dit :
« Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, parle. »
Sans le courage de Djaout,
j'écris quand même,
mon défi au silence assassin.
C'est une adaptation d'une citation de Tahar Djaout, assassiné en 1993, qui lui, courageux, a dit :
« Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, parle. »
Sans le courage de Djaout,
j'écris quand même,
mon défi au silence assassin.
21.9.07
Pour le dernier beau jour de septembre...
Comment rester fidèle à la certitude dont l'acte d'amour nous éblouit : jouir et connaître ne se distinguent pas. -- Annie Leclerc, Eloge de la Nage
18.9.07
15.9.07
13.9.07
Tu ne veux plus écrire des poèmes par Karel Logist
Tu ne veux plus écrire des poèmes
Tu ne veux pas montrer non plus ton coeur à nu
Tu n'as plus envie qu'on te touche
ni qu'on te prenne par la main, ni qu'on te montre les chemins
Tu ne veux pas de montre-spaghetti
Brève, ta vie écorche ce que tu as aimé.
Il t'a poussé des dents. Tu voudrais autre chose
que la vie en dedans et ces désirs qui n'osent
Tu comprends peu aux mots et au monde à peine plus
Tu uses des uns par jeu et de l'autre sans goût
Pour paraître vivant, tu te traînes debout
Tu ne tolères plus l'idée
que pour certains c'est plus facile
que pour d'autres le temps d'aimer
est plus heureux et dure davantage
Déjà tu ne sors plus
les portes sont blessées
ta bouche mord des mots
des baisers, de la viande
Bientôt tu apprendras
à déguiser ta voix
à masquer ton angoisse
à déglutir des larmes
destinées à la nuit
Comment savent-ils ceux qui savent
combien de ces larmes vaut ta vie ?
(Si tu me disais viens et d'autres poèmes, Éditions Ercée, 2007)
Tu ne veux pas montrer non plus ton coeur à nu
Tu n'as plus envie qu'on te touche
ni qu'on te prenne par la main, ni qu'on te montre les chemins
Tu ne veux pas de montre-spaghetti
Brève, ta vie écorche ce que tu as aimé.
Il t'a poussé des dents. Tu voudrais autre chose
que la vie en dedans et ces désirs qui n'osent
Tu comprends peu aux mots et au monde à peine plus
Tu uses des uns par jeu et de l'autre sans goût
Pour paraître vivant, tu te traînes debout
Tu ne tolères plus l'idée
que pour certains c'est plus facile
que pour d'autres le temps d'aimer
est plus heureux et dure davantage
Déjà tu ne sors plus
les portes sont blessées
ta bouche mord des mots
des baisers, de la viande
Bientôt tu apprendras
à déguiser ta voix
à masquer ton angoisse
à déglutir des larmes
destinées à la nuit
Comment savent-ils ceux qui savent
combien de ces larmes vaut ta vie ?
(Si tu me disais viens et d'autres poèmes, Éditions Ercée, 2007)
L'eau me refuse
L'eau me refuse.
Elle est froide, elle résiste.
J'essaie de lui rappeler
Qui je suis.
Elle insiste :
On ne s'était pas vraiment connues.
On est quittes.
Je ne te dois plus rien.
Je ressaie :
Mais si, tu te souviens.
Elle réplique :
Pour qui te prends-tu ?
Je ne t'acceptais pas,
C'est toi qui t'imposais.
Moi, je n'ai fait
Que te supporter.
Mais ce temps-là est passé.
L'automne est venu.
Je ne te dois plus rien.
Elle est froide, elle résiste.
J'essaie de lui rappeler
Qui je suis.
Elle insiste :
On ne s'était pas vraiment connues.
On est quittes.
Je ne te dois plus rien.
Je ressaie :
Mais si, tu te souviens.
Elle réplique :
Pour qui te prends-tu ?
Je ne t'acceptais pas,
C'est toi qui t'imposais.
Moi, je n'ai fait
Que te supporter.
Mais ce temps-là est passé.
L'automne est venu.
Je ne te dois plus rien.
« Si tu me disais viens » par Karel Logist
Je viens de recevoir son livre de poésie, Éditions Ercée, 2007, un ravissant cadeau...
Si tu me disais viens
pour arriver ponctu-
el à ton rendez-vous
à l'heure que tu veux
je prendrais un avion
un navire trois trains
puis un taxi de brousse
un chameau un pousse-pousse
le métropolitain
le 10 prioritaire en quittant son arrêt
l'ascenseur hydraulique
le vélo de ma soeur
ou son aéronef
je prendrais le ferry
un ballon dirigeable
un hydravion bancal
un tapis volant perse
un escalier roulant
pour arriver à toi
Si tu me disais viens
pour mieux te retrouver
je prendrais je prendrais
le temps de me faire beau
le temps de faire vite
Pour arriver ponctu-
el à ton rendez-vous
à l'heure que tu me dis
si tu me disais viens
et que je m'en revienne
je prendrais, je prendrais
je prendrais ça très bien
que ce soit aujourd'hui
que tu me le proposes
Le site officiel de Karel Logist se trouve ici : http://start5g.ovh.net/~lefram/karellogist/
Si tu me disais viens
pour arriver ponctu-
el à ton rendez-vous
à l'heure que tu veux
je prendrais un avion
un navire trois trains
puis un taxi de brousse
un chameau un pousse-pousse
le métropolitain
le 10 prioritaire en quittant son arrêt
l'ascenseur hydraulique
le vélo de ma soeur
ou son aéronef
je prendrais le ferry
un ballon dirigeable
un hydravion bancal
un tapis volant perse
un escalier roulant
pour arriver à toi
Si tu me disais viens
pour mieux te retrouver
je prendrais je prendrais
le temps de me faire beau
le temps de faire vite
Pour arriver ponctu-
el à ton rendez-vous
à l'heure que tu me dis
si tu me disais viens
et que je m'en revienne
je prendrais, je prendrais
je prendrais ça très bien
que ce soit aujourd'hui
que tu me le proposes
Le site officiel de Karel Logist se trouve ici : http://start5g.ovh.net/~lefram/karellogist/
12.9.07
Le viellard et la lanterne rouge
[pour Impromptus Littéraires]
Le temps sert à soulager la douleur, il finit aussi par effacer tous nos souvenirs, mais l’image du vieillard et sa lanterne rouge reste brillante dans mon imagination. Elle me revient de plus en plus souvent ces jours-ci, toujours aussi vivide.
C’est celui-là le plus précoce de tous mes souvenirs. Je n’avais pas encore l’âge de parler beaucoup, mais je savais marcher et je me rendais compte que la dame qui me portait lorsque mes jambes ne pouvaient plus n’était pas ma mère. Je tremblais d’une émotion qui m’était jusqu’alors inconnue, plus tard j’appris que les autres l’appelaient Peur.
Quelqu’un avait volé le jour et la lumière et la chaleur, mon petit monde à présent n’était que noir et froid. Je m’étais endormie ou évanouie, et en revenant vers la conscience, j’entendais de longs hurlements. Des bras me tenaient contre un manteau que je ne reconnaissais pas. J’avais envie de faire pipi, mais il n’y avait personne pour trouver le pot, et, finalement, au fond de mon cerveau enfantin, quelque chose me disait qu’il n’y avait pas de pot non plus.
Tout était silence sauf un clak-clak constant et je resombrais dans l’étourderie jusqu’à ce que des voix furieuses me réveillent. Je ne sais pas ce qu’elles disaient, mais en m’ouvrant les yeux contre une lumière de petit jour qui passait par des fentes, je vis un vieillard qui tirait sur un objet. C’était une vieille lanterne rouge.
Je reconnus l’action d’autres mains qui tiraient, elles aussi, sur la lanterne. Des mains m’avaient récemment tirée comme ça de mon lit, un petit garçon avait tiré comme ça sur mon ballon bleu au parc un jour. Je savais que j’avais fini par tomber, là, dans le parc, et d’un coup, je braillais, parce que je m’étais tombée, cette fois-là, et je me suis brûlé les genoux sur les petits caillous. Certains étaient restés dans ma peau, ils piquaient alors comme tout me piquait présentement.
Je hurlai.
Une main couvrit immédiatement ma bouche, une autre pinçait mon bras. Je vis par-dessus des doigts que le vieillard, son visage fondu comme la cire des chandelles sur la table le vendredi soir, encore plié dans un demi-sourire triomphal. Il avait réussi à reprendre sa lanterne.
Tout d’un coup, une grande porte s’ouvrit. Les voix dans la pièce se turent immédiatement et d’autres, rauques, venant d’ailleurs, grattaient mes oreilles. Une voix près de moi s’éléva et puis une autre, et aussitôt, je vis des mains et des pieds qui poussaient mon vieillard vers la lumière.
-- Ma lanterne ! cria le vieillard, déjà disparu dans la lumière.
Je la vis à mes pieds et dans les secondes qui suivaient, je vis le bras d’un gros monsieur qui lança la lanterne vers la lumière.
J’entendis alors, dans le silence choqué, un son que je n’avais jamais entendu et que je n’ai jamais entendu depuis, un peu comme le son d’une pastèque qui s’ouvre sous le couteau, un peu comme un œuf qu’on craque contre le bol afin de déverser son contenu dedans et jeter la coquille.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’allai moi aussi vers la lumière, un peu bousculée par les jambes des adultes et, arrivés aux bords, moi et les autres vîmes le vieillard, allongé sur le quai dans une flaque de pipi rouge qui arrivait jusqu’aux bords de la lanterne, cassée en morceaux à côté de lui.
Et puis, on referma la porte.
Le temps sert à soulager la douleur, il finit aussi par effacer tous nos souvenirs, mais l’image du vieillard et sa lanterne rouge reste brillante dans mon imagination. Elle me revient de plus en plus souvent ces jours-ci, toujours aussi vivide.
C’est celui-là le plus précoce de tous mes souvenirs. Je n’avais pas encore l’âge de parler beaucoup, mais je savais marcher et je me rendais compte que la dame qui me portait lorsque mes jambes ne pouvaient plus n’était pas ma mère. Je tremblais d’une émotion qui m’était jusqu’alors inconnue, plus tard j’appris que les autres l’appelaient Peur.
Quelqu’un avait volé le jour et la lumière et la chaleur, mon petit monde à présent n’était que noir et froid. Je m’étais endormie ou évanouie, et en revenant vers la conscience, j’entendais de longs hurlements. Des bras me tenaient contre un manteau que je ne reconnaissais pas. J’avais envie de faire pipi, mais il n’y avait personne pour trouver le pot, et, finalement, au fond de mon cerveau enfantin, quelque chose me disait qu’il n’y avait pas de pot non plus.
Tout était silence sauf un clak-clak constant et je resombrais dans l’étourderie jusqu’à ce que des voix furieuses me réveillent. Je ne sais pas ce qu’elles disaient, mais en m’ouvrant les yeux contre une lumière de petit jour qui passait par des fentes, je vis un vieillard qui tirait sur un objet. C’était une vieille lanterne rouge.
Je reconnus l’action d’autres mains qui tiraient, elles aussi, sur la lanterne. Des mains m’avaient récemment tirée comme ça de mon lit, un petit garçon avait tiré comme ça sur mon ballon bleu au parc un jour. Je savais que j’avais fini par tomber, là, dans le parc, et d’un coup, je braillais, parce que je m’étais tombée, cette fois-là, et je me suis brûlé les genoux sur les petits caillous. Certains étaient restés dans ma peau, ils piquaient alors comme tout me piquait présentement.
Je hurlai.
Une main couvrit immédiatement ma bouche, une autre pinçait mon bras. Je vis par-dessus des doigts que le vieillard, son visage fondu comme la cire des chandelles sur la table le vendredi soir, encore plié dans un demi-sourire triomphal. Il avait réussi à reprendre sa lanterne.
De nouveau, je perdis conscience et me réveillai encore lorsqu’un poids lourd tomba sur moi. Cela sentait le tabac. Je crus reconnaître le manteau du vieillard. Il y avait encore des voix aiguës, il y avait encore la voix pipante et cassée du vieux.
Tout d’un coup, une grande porte s’ouvrit. Les voix dans la pièce se turent immédiatement et d’autres, rauques, venant d’ailleurs, grattaient mes oreilles. Une voix près de moi s’éléva et puis une autre, et aussitôt, je vis des mains et des pieds qui poussaient mon vieillard vers la lumière.
-- Ma lanterne ! cria le vieillard, déjà disparu dans la lumière.
Je la vis à mes pieds et dans les secondes qui suivaient, je vis le bras d’un gros monsieur qui lança la lanterne vers la lumière.
J’entendis alors, dans le silence choqué, un son que je n’avais jamais entendu et que je n’ai jamais entendu depuis, un peu comme le son d’une pastèque qui s’ouvre sous le couteau, un peu comme un œuf qu’on craque contre le bol afin de déverser son contenu dedans et jeter la coquille.
Le son était suivi par des rires, grands et forts au dehors, petits et étouffés à l’intérieur.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’allai moi aussi vers la lumière, un peu bousculée par les jambes des adultes et, arrivés aux bords, moi et les autres vîmes le vieillard, allongé sur le quai dans une flaque de pipi rouge qui arrivait jusqu’aux bords de la lanterne, cassée en morceaux à côté de lui.
Et puis, on referma la porte.
6.9.07
Addio Luciano
4.9.07
Morning Sun by Edmond Hopper, 1952.
Les choses évoluent.
Un jour, elle se retrouvera devant cette fenêtre ouverte.
Le soleil du matin ne la jugera pas, il ne fera que briller sur elle.
Elle aura droit à son ombre derrière et devant.
Il fera comme un écran sur le mur derrière elle, un écran qui attend son dénouement.
Dehors, il attendra qu'elle complète sa mise-en-scène,
La tête relevée, pour une fois.
Nuit blanche, jour jaune, habillées en rose,
Les choses évoluent.
Hotel Room by Edmond Hopper, 1931.
Le lit étroit, le livre épais, toute cette lumière qui éclaire le vide du lit,
Les épaules vaincues, la tête baissée, du rouge qui passe pour une bouche.
Elle attend, patiemment. Le fauteuil, fermé comme un poing, la menace.
Elle gardera sa distance, elle ne tentera pas ses chances. Elle restera là,
Sachant qu'on oubliera bien son visage, son corps, cette valise déjà rebouclée.
Automat par Edmond Hopper, 1927.
sous cette lumière
l'ombre des ses yeux
se creuse et les cils
font des croissantes
noires et lourdes,
veillant sur ses joues
encore assez honteuses
pour rougir des fois
quand il le lui faut...
elle réchauffe la tasse
avec ses mains,
cela a toujours été ainsi :
que le noir derrière sa tête
qui devrait représenter la nuit
ne fait que remettre
des auréoles là,
où il faut.
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