OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

15.2.13

LE SUJET PARLE À CELLE QUI FERAIT SON PORTRAIT

Pour Un mot. Une image. Une citation.

Elle ne sait pas tout à fait pourquoi mon regard l'interpelle.

Suis-je un mendiant ou un simple homme pauvre qui vit en pêchant ses rares repas ?
Suis-je un escroc ou un rejet de la société ?

Mes cheveux et ma barbe sont blancs, mais peut-être que mon coeur est noir, on ne sait jamais et ces jours-ci on ne peut pas être trop prudent.

Suis-je poète, ou suis-je sourd-muet ?

Ai-je commis le grand crime de faire du mal aux autres, ou le petit crime de vouloir vivre ma vie en paix, loin des yeux qui jugent ?

Ai-je parcouru le monde à pied, ou suis-je juste un figurant dans sa grande imagination ?

Elle ne le saura jamais, qui j'étais ou quel fantôme du passé que je suis maintenant.

Le noir et le blanc m'ont blanchi, la photographie me garde encore en vie.

Je la hèle, tout comme je hèle les autres,
 d'une époque et d'un lieu il y a longtemps oubliés.

Mais elle ne sentira pas ma sueur, ma saleté, mes joies et mes désespoirs.

Elle ne peut que deviner mes ampoules et mes cors, mes cicatrices que je porte cachées.

Sans doute que j'étais comme elle...
que je suis né au moins d'une femme dans la douleur, 
que j'ai grandi, et que la vie
n'a pas toujours été mon amie.

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