Le Beffroi par Martine Richard |
Tenir le haut du pavé
un jour de marché
n’est pas une
évidence :
les jeunes ne
viennent plus,
ils sont tendance
superette.
Ces jours-ci,
Ce sont les vieux qui
viennent
Trébucher contre
Les pavés
Qu’on ne pense plus à
jeter
Comme un regard.
Ils pincent mes
tomates.
Ils serrent mes
oranges.
Ils repassent juste
avant la fermeture
Pour me faire
chanter,
Signalant les traces
sur les fruits
Laissées par d'autres
doigts
Ruinés par l’arthrose,
Et puis ils grommèlent
encore
Que je rançonne leurs
vivres.
Parfois, j’ai comme
une envie féroce
De m’enfuir.
Mais c’est là où je
suis né
C’est là où je
mourrai
C’est là où j’ai
aimé, haï,
Gagné, perdu,
Travaillé, vécu mon
vécu.
Dans la rue du
Beffroi,
Dans une autre vie,
Lointaine,
J’avais la pêche.
Faire le poireau pour vendre sa salade à des clients qui ramènent leur fraise alors qu'ils n'ont même pas un radis...
RépondreSupprimerElle a parfois l'impression de travailler pour des prunes ;-)
Bravo, c'est la fooorme !
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