Le Temps de lire, nature morte par Éric Belin |
Ces jours-ci, la vie s'envole vite. Oh, on est encore branchés
Sur la langue : dans l'oreille, devant les yeux, dans la bouche,
Oui, trop dans la bouche, et peu, si peu sur la page.
C'est un des tristes inconvénients d'un âge,
Ou l'on a tous devant soi, au bout d'une touche,
Le temps d'un éclair, pour se payer une tranchée
Du monde qui est, qui était, qui sera, qui va être.
Quand nous aurons enfin retrouvé le temps de lire
Tout comme la nature négligée, nos yeux seront morts,
Nos coeurs et nos cerveux aussi et les mots s'envoleront
Enfin en liberté, comme les fantômes des papillons
Qui tenteront d'autres chasseurs, avalant leur remords
De ne jamais avoir pris le temps de saisir
Le sens de cette nature, morte avant de pouvoir naître.
tomber malade ? hum pas trop - la fièvre empêche de lire
RépondreSupprimer???
RépondreSupprimerTomber malade ???