Aux portes de l'Enfer
Le gardien quittait son service,
Rentrait voir sa femme,
Embrasser ses enfants,
Boire un petit coup,
Avant d'aller au lit
Où il comptait enfin rêver.
L'avant-aube
L'accompagnait,
Serré contre sa poitrine
Plate et froide
Où battait encore
Calmement son coeur.
La nuit avait été chargée
De nouvelles arrivées,
Des voleurs, des assassins,
Des victimes peu innocentes,
Des gens qui ont vécu leur vie
Sans penser aux autres
Même pas une seule fois.
Il leur avait montré leurs chambres
Sans fenêtres
Mais pleines de sons
Et lumières :
Des scènes d'horreur
Où l'on caressait des agneaux,
Et dansaient avec des colibris.
Ceux qui n'étaient pas encore fous
Le seraient bientôt.
Il avait bien rempli
Les brasiers des encens
Puissants, surtout ceux qui sentaient
La liberté et
Le monde qu'ils venaient de perdre,
Gavait les maigres,
Affamait les gros,
Passant avec la serpillère
Pour essuyer les urines, les sueurs, le pus,
Parfois une larme.
Cela avait été une bonne nuit.
Aux portes d'enfer
Le gardien quittait son service,
Satisfait de son boulot.
tous les gardiens ont une âme de fonctionnaire
RépondreSupprimerTon texte me fait penser au livre de Robert Merle " La mort est mon métier."
RépondreSupprimerHumm ! J'espère ne pas le rencontrer, même (enfin, surtout) si c'est un bon gardien.
RépondreSupprimerJoli texte.