Chez le père Thuille, Edouard Manet, 1879. |
Emma sourit.
Depuis le temps que ce jeune gaillard lui contait fleurette…
Au début, elle croyait qu’il se moquait d’elle. Impossible
qu’un beau gars de son âge s’intéresse à une vieille fille…mais Emma avait admis
la vérité, que ce jeune homme était éperdument amoureux d’elle.
Et enfin, il était
bien là, devant elle, ses yeux grand-ouvert, son bras caressant sa chaise…
Elle savait que ce jeune Pierrot allait enfin lui poser la
question, la question qu’elle attendait depuis l’âge de douze ou treize ans, ce
moment rêvé où l’homme de sa vie lui demande de l’épouser…Emma avait presque
oublié ce sentiment d’espoir.
Certes, elle n’avait pas pensé qu’il faudrait tant d’années,
mais le moment était enfin venu…
Elle le sentait crisper devant elle. Le jeune homme ouvrit
sa bouche…
-
M-m-mademoiselle…commença-t-il. Il bégayait un peu. L’émotion, sans doute.
-
Oui ? murmura-t-elle, déjà indulgente.
-
M-m-mademoiselle, p-puis-je… ?
-
Pouvez-vous quoi, Pierrot ? Emma ressentit comme un nœud d’excitation qui
montait derrière son jabot de dentelles.
-
M-m-mademoiselle, p-puis-je vous appeler…
-
Oui, Pierrot ?
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M-m-mademoiselle, p-puis-je vous appeler… « M-m-maman » ?
Ah, vous dirai-je maman?...!
RépondreSupprimerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Ah_!_vous_dirai-je,_maman
Et la version musicale
http://www.youtube.com/watch?v=VMdCHNh7If0
Belle fin de soirée.
Je connaissais la chanson.
RépondreSupprimerUn beau texte bien écrit et qui tient en haleine. Captivé par la scène, je ressentais le même nœud d'excitation qui montait, montait...
RépondreSupprimerPauvre Emma, quelle douche froide pour elle !
Perso, je ne suis pas triste pour Emma.
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