Dans le désert
Elle soumet, se met
Sous un arbre de Josué,
Et elle attend
Qu'arrive la lune
Pour hurler...
Elle attend
Qu'arrive la lune
Pour se jeter contre le cactus,
Trébucher contre les mesquite,
Se coucher sous la mauvaise étoile,
En vivant d'elle-même
Et de l'eau salée
Qui reste dans les creux cristallins.
Sous ce soleil indifférent
Elle se brûle des empreintes
De celui qui ne la touchera plus
Jamais.
Sa peau irrégulière, brûlée,
Carrée, pélée
Par un chaleur méprisant,
Sa sueur s'évapore
Et sent le rejet.
Et le vin qu'elle porte à ses lèvres gercées
Est chaud, empoisonné comme un puits
De convoitise.
Elle casse la bouteille,
Prend la plus grosse écharde,
Et grave le nom de
Cet amour manqué,
Pressant fort
À travers son poignet
Qui ne portera plus jamais
Les traces de ses doigts
Qui la retenaient.
Le rouge s'en sort jusqu'à
La dernière goutte.
Une arraignée veuve-noire
S'y abreuve
Avant de venir lui chuchoter
À l'oreille ampoulée :
Tiens-toi tranquille
Et je te tisserai un cocon
Pour te bercer
Lorsque le vent chaud du désert
Réapparaîtra.
Et tu arriveras enfin à cacher ton coeur,
Demi-sec,
Du prochain coyote qui viendra
Hurler à cette lune,
Cette lune, qui,
Auparavant,
Était toute à toi,
Toute seule.
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