On ne
choisit pas ses amours
ni ses haines.
On ne peut
que essayer de les gérer
ou de les vivre
aussi tranquillement
que possible.
C'est un peu comme
se regarder dans le miroir,
peut-être qu'on ne veut pas voir,
donc on ne regarde pas le tout,
juste la partie qu'il faut,
la joue salie à frotter,
du rouge à lèvres qui traîne
où il ne faut pas
traîner.
Peut-être
que c'est comme ça
qu'on vit un amour impossible,
en frottant,
en traînant...
en évitant
les miroirs.
OUATE ET VERRE
OUATE ET VERRE
29.7.06
28.7.06
Austin
Je t'emmènerais bien à Austin, là, tu passes de bar en pub en bar en pub, toutes les portes ouvertes, tu prends ta bouteille de Lone Star avec, et tu écoutes toute sorte de musique sur la planète, et tu peux même aller voir le ballet de Nice si cela te chante...et t'arrêter écouter le mec qui te prêche l'enfer et la damnation au coin de la rue...
La mer
La marée se marre, en a marre, c'est marrant, marrie d'un marronnier, martini, martinet,
C'est marrant, on se marre, se martèle, martingale,
Marmottant, marmottant
Des murmures,
Des histoires
De vagues...
C'est marrant, on se marre, se martèle, martingale,
Marmottant, marmottant
Des murmures,
Des histoires
De vagues...
Abécédaire de la veille
A comme « Tiens, enfin, il revient ».
B comme ma bouche.
C comme moyenne, entre C+ et C-.
D comme ceux que tu jettes contre ton sort.
E comme je ne sais pas, je réfléchis.
F comme effort, oui, tous les jours.
G comme le contraire de je n'ai pas.
H comme cette arme qui ne peut rien contre des mitrailleuses.
I comme Islande, île, idiot, irrésistible.
J comme j'y vais, j'y suis, j'y pense.
K comme t 1 K.
L comme L-vis, le roi.
M comme Ma Sérati la voiture qui ne serait jamais vraiment à moi.
N comme pourquoi tant de ?
O comme Homère, l'auteur de l'Odyssée.
P comme bulletin de. P comme Fiche-la-moi. P comme T comme T comme une lettre à la poste.
Q comme tout le monde en a un, pourquoi est-ce grivois d'en parler ?
R comme libre. Libre comme penseur, et donc Rodin.
S comme Steppenwolf, de quel auteur ? Oui. Erman Esse.
T comme à la menthe.
U comme tous les participes passés des verbes -er.
V comme celle de Samothrace, avec des L.
W comme le plus grand connard de la planète.
X comme la banlieue de Bruxelles avec des ailes.
Y comme la Macédonie. Quand même.
Z comme un roupillon, un joyeux roupillon, un parmi des milliers.
24.7.06
Le pardon
Le pardon,
c'est un défilé dans un petit village
la vierge avant, le curé après,
et tous les petits vieux en noir
qui suivent.
Le pardon,
c'est un jour de fête
où tu déchires ta veste
et tu fais pénitence pour les torts
des autres.
Le pardon,
c'est l'absolution, l'amnistie,
la grâce, l'indulgence, la miséricorde.
Le pardon,
c'est ce qu'on te demande
de donner après t'avoir encore
pris ce qui était à toi.
c'est un défilé dans un petit village
la vierge avant, le curé après,
et tous les petits vieux en noir
qui suivent.
Le pardon,
c'est un jour de fête
où tu déchires ta veste
et tu fais pénitence pour les torts
des autres.
Le pardon,
c'est l'absolution, l'amnistie,
la grâce, l'indulgence, la miséricorde.
Le pardon,
c'est ce qu'on te demande
de donner après t'avoir encore
pris ce qui était à toi.
23.7.06
Il y a l'après-Noël
Il y a l'après-Noël où tu mets tes nouvelles bottines rouges et tu vas jouer dans la neige, tu reviens boire un chocolat chaud, tu lis un bon bouquin sous la couverture et tu dors, et tu rêves, et tu te réveilles, et tu mets ton nouveau maillot rouge et tu vas jouer dans l'eau, tu reviens boire une limonade, tu lis un bon bouquin sous l'arbre dans le jardin, et tu dors, et tu rêves, et tu te réveilles, et tu mets ton nouveau veston rouge et tu vas jouer dans les feuilles, et tu reviens boire un thé à la menthe, tu lis un bon bouquin dans ton fauteuil devant le feu, et tu dors, et tu rêves, et tu te réveilles, et tu mets ton nouveau manteau rouge, et tu sors faire tes courses de Noël, jusqu'au jour où tu ne sors pas, tu dors, tu dors, tu rêves et tu rêves et tu rêves...
20.7.06
Calypso
Calypso,
j'entends ta voix,
je vois briller des diamants salés
dans tes yeux,
sur tes cils.
Calypso,
j'entends cette douce musique
d'une femme en manque
de son Ulysse.
De loin,
sur une mer quelque part
il pense à toi et il sourit
et il dit qu'il ne regrette pas
la beauté de ton île, là
où tu le gardais dans tes bras.
Calypso,
j'entends,
j'entends.
j'entends ta voix,
je vois briller des diamants salés
dans tes yeux,
sur tes cils.
Calypso,
j'entends cette douce musique
d'une femme en manque
de son Ulysse.
De loin,
sur une mer quelque part
il pense à toi et il sourit
et il dit qu'il ne regrette pas
la beauté de ton île, là
où tu le gardais dans tes bras.
Calypso,
j'entends,
j'entends.
L'arbre de Josué
Dans le désert
Elle soumet, se met
Sous un arbre de Josué,
Et elle attend
Qu'arrive la lune
Pour hurler...
Elle attend
Qu'arrive la lune
Pour se jeter contre le cactus,
Trébucher contre les mesquite,
Se coucher sous la mauvaise étoile,
En vivant d'elle-même
Et de l'eau salée
Qui reste dans les creux cristallins.
Sous ce soleil indifférent
Elle se brûle des empreintes
De celui qui ne la touchera plus
Jamais.
Sa peau irrégulière, brûlée,
Carrée, pélée
Par un chaleur méprisant,
Sa sueur s'évapore
Et sent le rejet.
Et le vin qu'elle porte à ses lèvres gercées
Est chaud, empoisonné comme un puits
De convoitise.
Elle casse la bouteille,
Prend la plus grosse écharde,
Et grave le nom de
Cet amour manqué,
Pressant fort
À travers son poignet
Qui ne portera plus jamais
Les traces de ses doigts
Qui la retenaient.
Le rouge s'en sort jusqu'à
La dernière goutte.
Une arraignée veuve-noire
S'y abreuve
Avant de venir lui chuchoter
À l'oreille ampoulée :
Tiens-toi tranquille
Et je te tisserai un cocon
Pour te bercer
Lorsque le vent chaud du désert
Réapparaîtra.
Et tu arriveras enfin à cacher ton coeur,
Demi-sec,
Du prochain coyote qui viendra
Hurler à cette lune,
Cette lune, qui,
Auparavant,
Était toute à toi,
Toute seule.
Elle soumet, se met
Sous un arbre de Josué,
Et elle attend
Qu'arrive la lune
Pour hurler...
Elle attend
Qu'arrive la lune
Pour se jeter contre le cactus,
Trébucher contre les mesquite,
Se coucher sous la mauvaise étoile,
En vivant d'elle-même
Et de l'eau salée
Qui reste dans les creux cristallins.
Sous ce soleil indifférent
Elle se brûle des empreintes
De celui qui ne la touchera plus
Jamais.
Sa peau irrégulière, brûlée,
Carrée, pélée
Par un chaleur méprisant,
Sa sueur s'évapore
Et sent le rejet.
Et le vin qu'elle porte à ses lèvres gercées
Est chaud, empoisonné comme un puits
De convoitise.
Elle casse la bouteille,
Prend la plus grosse écharde,
Et grave le nom de
Cet amour manqué,
Pressant fort
À travers son poignet
Qui ne portera plus jamais
Les traces de ses doigts
Qui la retenaient.
Le rouge s'en sort jusqu'à
La dernière goutte.
Une arraignée veuve-noire
S'y abreuve
Avant de venir lui chuchoter
À l'oreille ampoulée :
Tiens-toi tranquille
Et je te tisserai un cocon
Pour te bercer
Lorsque le vent chaud du désert
Réapparaîtra.
Et tu arriveras enfin à cacher ton coeur,
Demi-sec,
Du prochain coyote qui viendra
Hurler à cette lune,
Cette lune, qui,
Auparavant,
Était toute à toi,
Toute seule.
19.7.06
Peintures
Je me dis que tu ne connais pas le bois, toi qui vis dans le béton. Tu ne connais donc pas la peinture, le toucher de la brosse qui caresse, la peinture qui s'étale, liquide, sur les planches assoiffées. Tu ne connais pas les petites éclaboussures qui restent des jours, des semaines, parfois jusqu'à ce que la prochaine fois que tu peindras, car il y aura certainement une prochaine fois. Tu ne penserais pas à changer de lunettes, à te munir d'une casquette, des gants et de vieilles fringues. Tu ne sais pas que le bleu pardonne plus que le blanc, qu'il s'étend, léger, mais qu'il s'approfondit en séchant. Je me dis que tu ne connais pas le bois, ni ce que c'est de changer de couleur.
13.7.06
l'amie qui peine
que dire lorsqu'on essaie
d'éteindre une lumière
à laquelle je tiens
comment me faire entendre
au bout d'un long tunnel
sous l'eau
comment répondre aux échos
réverbérant du loin qui semblent
juste à mes côtés
au bord de ta falaise,
je crie,
mais personne ne peut
m'entendre
d'éteindre une lumière
à laquelle je tiens
comment me faire entendre
au bout d'un long tunnel
sous l'eau
comment répondre aux échos
réverbérant du loin qui semblent
juste à mes côtés
au bord de ta falaise,
je crie,
mais personne ne peut
m'entendre
7.7.06
Guerrier
Dans ce monde impossible
Ce n'est pas tout assassin
Qui porte des flingues.
Certains sont armés de
Leur langue de vipère,
Certains par leur suffisance,
D'autres par ce regard qui
Commence dans leurs petits yeux
Et termine au bout de leur nez
Pointu.
Dans ce monde impossible
Tous les assassins n'attendent pas
En guet-à-penser...
Parfois arrive un guerrier
Un Lancelot
Pour percer les ténébreux,
Parfois il vient guérir,
Il panse, et donc, tu suis,
Et tu vis pour survivre
À une autre embuscade.
Ce n'est pas tout assassin
Qui porte des flingues.
Certains sont armés de
Leur langue de vipère,
Certains par leur suffisance,
D'autres par ce regard qui
Commence dans leurs petits yeux
Et termine au bout de leur nez
Pointu.
Dans ce monde impossible
Tous les assassins n'attendent pas
En guet-à-penser...
Parfois arrive un guerrier
Un Lancelot
Pour percer les ténébreux,
Parfois il vient guérir,
Il panse, et donc, tu suis,
Et tu vis pour survivre
À une autre embuscade.
Près des plages en Normandie
J'ai vu ces cimetières pour la première fois lorsque j'étais déjà adulte.
Je ne sais pas ce que cela serait de les voir enfant.
Je ne sais pas si c'est compréhensible pour un enfant.
Je ne sais pas si c'est compréhensible pour un adulte.
Je ne sais pas comment on fait pour penser à la mort.
Je ne sais pas comment on fait pour penser à rien.
Mon père n'est pas mort dans la guerre, mais longtemps après.
Je ne peux jamais me souvenir de l'année, mais je sais que c'était le jour des élections et qu'il avait voté et en était fier.
Je n'arrive non plus à visiter le cimetière, où les noms de ses enfants et de ma mère, toujours vivants, figurent aussi sur la stèle.
Non, je ne sais pas comment on fait pour penser à la mort.
Mais aux morts, si.
Tous les jours.
Je ne sais pas ce que cela serait de les voir enfant.
Je ne sais pas si c'est compréhensible pour un enfant.
Je ne sais pas si c'est compréhensible pour un adulte.
Je ne sais pas comment on fait pour penser à la mort.
Je ne sais pas comment on fait pour penser à rien.
Mon père n'est pas mort dans la guerre, mais longtemps après.
Je ne peux jamais me souvenir de l'année, mais je sais que c'était le jour des élections et qu'il avait voté et en était fier.
Je n'arrive non plus à visiter le cimetière, où les noms de ses enfants et de ma mère, toujours vivants, figurent aussi sur la stèle.
Non, je ne sais pas comment on fait pour penser à la mort.
Mais aux morts, si.
Tous les jours.
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