Lorsque mes quelques amis vinrent chez moi pour fêter la publication de mon premier livre, je m’avouai que ce serait la première et la dernière fois.
Tout allait plutôt bien jusqu’à ce que Bettina s’excuse pour aller se laver les mains. Trois minutes après, un cri terrible perça les doux murmures des autres convives au salon.
Je la retrouvai adossée contre la porte refermée de mon bureau, sa grosse poitrine recouverte de coton piqué joliment de petites violettes soulevait lourdement.
- Mais Bettina, ma chère, qu’est-ce qui t’arrive ? lui fis-je. Je savais pourtant très bien ce qui s’était produit, je voulais juste qu’elle me l’avoue.
Elle me fit des yeux ronds.
- Ma Fifine, haleta-t-elle, tu ne vas pas croire ce que j’ai vu dans ton bureau !
- Dans mon bureau, Bettina ? Je cachai à peine ma surprise. Mais que faisais-tu dans mon bureau, je pensais que tu allais te laver les mains ?
- J’y ai vu…un…une…un grand animal !!!
- Un animal, Bettina ?
- Oui, une grosse créature, énorme, tout marron, avec une ramure gigantesque !!! Bettina secoua la tête. Ce n’est pas possible, j’ai dû trop prendre de champs’ tout à l’heure !
Je ris.
- Mais non, Bettina, tu as très bien vu.
- Quoi ? j’ai bien vu ? Mais j’ai pas bien vu !!! Ce monstre était assis devant ton ordi. Il tapait sur le clavier !!! Avec ses sabots !!! Bettina hocha la tête comme si elle essayait de se convaincre.
- Ben oui, ma chère. Tu ne penses pas que j’aie pu écrire mon livre toute seule, hmm ?
Bettina resta muette, alors je lui pris la main pour la ramener doucement au salon.
- Oui, ma chère, c’est de ma faute, lui murmurai-je pendant que nous descendions l’escalier. J’aurais dû vous le présenter dès votre arrivée, mais il ne voulait pas tellement, et tu sais que c’est vraiment mal vu parmi les écrivains de contrarier leur élan créatif.
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