Je suis souvent triste
Pour la dernière feuille
Qui se tient, solitaire,
Sur la branche.
D'autres passants ont déjà
Noté toute la beauté
D'un automne colorié
Sans prendre le temps d'attendre
Le courage
De la toute dernière feuille.
OUATE ET VERRE
OUATE ET VERRE
29.1.07
28.1.07
On écrit par...
(en empruntant sérieusement à Balzac et sa Physiologie du mariage) :
On écrit par...
Ambition...cela est bien connu ;
Bonté, pour arracher les autres de leur torpeur ;
Colère, pour se débarrasser d'une rage ;
Dédain, d'un monde infidèle ;
Ennui, des textes des autres ;
Folie, c'en est toujours une ;
Gageure, lorsqu'on te dit chiche ;
Honneur, si c'est ce qu'on s'est promis ;
Intérêt, mais c'est presque toujours ainsi ;
Jeunesse, au sortir du collège, en étourdi ;
Laideur, en essayant de créer une beauté qui manque ;
Machiavélisme, pour dominer le monde ;
Nécessité, pour donner un lieu pour ses dires ;
Obligation, on se le doit ;
Passion, pour s'en guérir le plus sûrement ;
Querelle, pour prouver sa raison ;
Reconnaissance, donnant plus qu'on n'a reçu ;
Sagesse, oui, cela peut encore arriver ;
Testament, lorsqu'on nous a légué une histoire ;
Usage, à l'imitation de ses aïeux ;
Vieillesse, pour y mettre une fin.
(Le X manque, et peut-être est-ce à cause de son peut d'emploi comme tête de mot qu'on l'a pris pour signe de l' /inconnu/ )
/Yatidi/, qui est l'heure de se coucher et en signifie tous les besoins chez les Turcs ;
Zèle, comme tout auteur qui ne veut pas commettre de péchés.
On écrit par...
Ambition...cela est bien connu ;
Bonté, pour arracher les autres de leur torpeur ;
Colère, pour se débarrasser d'une rage ;
Dédain, d'un monde infidèle ;
Ennui, des textes des autres ;
Folie, c'en est toujours une ;
Gageure, lorsqu'on te dit chiche ;
Honneur, si c'est ce qu'on s'est promis ;
Intérêt, mais c'est presque toujours ainsi ;
Jeunesse, au sortir du collège, en étourdi ;
Laideur, en essayant de créer une beauté qui manque ;
Machiavélisme, pour dominer le monde ;
Nécessité, pour donner un lieu pour ses dires ;
Obligation, on se le doit ;
Passion, pour s'en guérir le plus sûrement ;
Querelle, pour prouver sa raison ;
Reconnaissance, donnant plus qu'on n'a reçu ;
Sagesse, oui, cela peut encore arriver ;
Testament, lorsqu'on nous a légué une histoire ;
Usage, à l'imitation de ses aïeux ;
Vieillesse, pour y mettre une fin.
(Le X manque, et peut-être est-ce à cause de son peut d'emploi comme tête de mot qu'on l'a pris pour signe de l' /inconnu/ )
/Yatidi/, qui est l'heure de se coucher et en signifie tous les besoins chez les Turcs ;
Zèle, comme tout auteur qui ne veut pas commettre de péchés.
26.1.07
En cachette, elle arrive...
En cachette, elle arrive à la clairière
Et retire de sa poche profonde le corps
Qu'elle tient en coupe une dernière fois.
Et sentant battre ce petit coeur qui réchauffe
Ses doigts gelés au point de ne plus pouvoir
Bouger, elle laisse partir l'oiseau.
Celui-ci s'envole, ébloui après sa captivité.
Les ailes vacillent juste imperceptiblement
Avant de pouvoir partir dans la joie.
Aucune importance pour elle si c'était moineau
Ou colombe. Tâtant le grand vide dans sa poche,
Elle se retourne pour rentrer chez elle.
(2002)
Et retire de sa poche profonde le corps
Qu'elle tient en coupe une dernière fois.
Et sentant battre ce petit coeur qui réchauffe
Ses doigts gelés au point de ne plus pouvoir
Bouger, elle laisse partir l'oiseau.
Celui-ci s'envole, ébloui après sa captivité.
Les ailes vacillent juste imperceptiblement
Avant de pouvoir partir dans la joie.
Aucune importance pour elle si c'était moineau
Ou colombe. Tâtant le grand vide dans sa poche,
Elle se retourne pour rentrer chez elle.
(2002)
Je te vois volontiers
C'est drôlement vrai ce que tu dis,
dji vô vwè voltî.
En d'autres lieux, pas juste au lit,
dji vô vwè voltî.
Cuisine, salon, et véranda,
Dans le jardin, dans l'agora,
Comme les experts, comme apprenti :
dji vô vwè voltî.
dji vô vwè voltî.
En d'autres lieux, pas juste au lit,
dji vô vwè voltî.
Cuisine, salon, et véranda,
Dans le jardin, dans l'agora,
Comme les experts, comme apprenti :
dji vô vwè voltî.
21.1.07
19.1.07
Le grand saut
[a true story]
Térèse, mon élève,
Apprenait à parachuter
Et, en même temps,
À manier le subjonctif,
Me racontant ses sauts,
Leur charme,
Ses erreurs, ses réussites,
La liberté qu’elle sentait lors
De ces huit petites secondes
De descente
Au-dessus de la terre.
Térèse, mon élève,
A un jour loupé le cours.
Un message gribouillé
Hâtivement me disait
Qu’elle m’expliquerait le tout
Plus tard.
Moi, je pensais qu’elle profitait
D’un beau jour clair sans vent
Pour aller tutoyer l’horizon.
Térèse, mon élève,
Je l’ai serrée dans mes bras,
Et on a pleuré ensemble
Pendant qu’elle cherchait
À m’expliquer
Que le cancer de son mari
Était revenu et qu’elle allait
Devoir apprendre à ses deux enfants
Comment vivre sans leur papa.
Térèse, mon élève,
Pour toi, mon cœur a fait
Un grand saut.
Térèse, mon élève,
Apprenait à parachuter
Et, en même temps,
À manier le subjonctif,
Me racontant ses sauts,
Leur charme,
Ses erreurs, ses réussites,
La liberté qu’elle sentait lors
De ces huit petites secondes
De descente
Au-dessus de la terre.
Térèse, mon élève,
A un jour loupé le cours.
Un message gribouillé
Hâtivement me disait
Qu’elle m’expliquerait le tout
Plus tard.
Moi, je pensais qu’elle profitait
D’un beau jour clair sans vent
Pour aller tutoyer l’horizon.
Térèse, mon élève,
Je l’ai serrée dans mes bras,
Et on a pleuré ensemble
Pendant qu’elle cherchait
À m’expliquer
Que le cancer de son mari
Était revenu et qu’elle allait
Devoir apprendre à ses deux enfants
Comment vivre sans leur papa.
Térèse, mon élève,
Pour toi, mon cœur a fait
Un grand saut.
17.1.07
16.1.07
Kabuki
Il faut des rites.
Il y a trop de drames
Qui se déroulent dans le silence.
Si j'avais appris
Les pas et les cris...
Vertus parasites,
On s'accroche aux rames,
On avance comme on peut en cadence.
Si j'avais appris
Les pas et les cris...
L'insolite
entame,
Rideau.
Il y a trop de drames
Qui se déroulent dans le silence.
Si j'avais appris
Les pas et les cris...
Vertus parasites,
On s'accroche aux rames,
On avance comme on peut en cadence.
Si j'avais appris
Les pas et les cris...
L'insolite
entame,
Rideau.
15.1.07
13.1.07
petit creux
tu es le petit creux, là,
au-dessus de ma clavicule
si tu regardes de près
tu y verras battre mon pouls
tu es le petit creux, là,
dans les fossettes à chaque côté
de ma bouche, regarde de près,
tu y verras jouer mes espoirs
tu es le petit creux, là,
dans mon coeur
reviens le combler
afin que mon sang
recommence à battre
dans mes veines
tu es le petit creux, là,
juste là,
au milieu de moi
au-dessus de ma clavicule
si tu regardes de près
tu y verras battre mon pouls
tu es le petit creux, là,
dans les fossettes à chaque côté
de ma bouche, regarde de près,
tu y verras jouer mes espoirs
tu es le petit creux, là,
dans mon coeur
reviens le combler
afin que mon sang
recommence à battre
dans mes veines
tu es le petit creux, là,
juste là,
au milieu de moi
11.1.07
Si tu tenais à savoir pourquoi...
...parce que cela ne me regarde pas,
parce que cela ne me regarde plus,
parce que cela ne m'a jamais regardée.
parce que cela ne me regarde plus,
parce que cela ne m'a jamais regardée.
jeunesse
Il est des poètes que tu lis
Sans voir cogner les mots.
Lorsqu'elle bâillait
Devant Whitman,
C'était pas pour lui montrer ses belles quenottes.
Un homme qui parle des yawps
Ne sait rien de la vie,
Évidemment.
Il est des poètes que tu lis
Sans voir caresser les mots.
Sans voir cogner les mots.
Lorsqu'elle bâillait
Devant Whitman,
C'était pas pour lui montrer ses belles quenottes.
Un homme qui parle des yawps
Ne sait rien de la vie,
Évidemment.
Il est des poètes que tu lis
Sans voir caresser les mots.
10.1.07
8.1.07
Le chien de mon dentiste
[texte pour les Impromptus]
C’était un beau dimanche de printemps et je me promenais au parc lorsque je croisai mon dentiste assis sur un banc, au soleil, en train de regarder jouer son chien.
-- Tiens, le Docteur Park dans le parc ! lui souris-je.
-- Ah, bonjour madame Smith, comment allez-vous ? me répondit-il.
-- Très bien, docteur, puis-je m’asseoir ?
-- Certainement ! dit-il, en faisant de la place pour moi. Je remarquai d’un coup que son chien, un ravissant Newfoundland, gros et noir, n’avait que trois pattes.
-- Ah, le beau toutou ! Comment s’appelle-t-il ?
-- Il s’appelle Cho Bae. Cela veut dire « belle inspiration ».
-- Ah oui, dis-je. Il est certainement cela. Mais dites-moi, Docteur, votre chien, il a perdu une patte ?
-- Effectivement, Madame. Mais comme vous voyez, cela ne l’empêche pas de courir, hein ?
-- Oui, je le vois bien, dis-je, en hochant la tête.
-- Oui, ce chien est remarquable ! exclama le dentiste. Un jour, quand il n’était qu’un chiot, j’ai eu un accident de voiture. C’est mon petit Cho Bae qui a quitté la véhicule, et qui a couru dix miles en dépit de ses blessures pour faire ramener du secours.
-- Waouh ! quel chien ! Alors, c’est comme cela qu’il a perdu cette pa-patte ? demandai-je en caressant la grosse tête du chien qui était venu nous rejoindre.
-- Oh, non. Mais vous savez, lorsque ma fille Soo-Sook avait six ans, elle a failli noyer dans un lac où la couche de glace avait cassé sous son poids. C’est notre Cho Bae qui a sauté dans cette eau froide pour aller attraper ma fille par le col de son manteau et la ramener à la terre.
-- Impressionnant ! dis-je, en admiration. Mais ce n’est pas comme cela qu’il a…
-- Oh, non, interrompit mon dentiste qui semblait très heureux pour l’occasion de raconter toutes ces histoires extraordinaires. Je ne vous ai pas raconté comme mon petit Cho Bae nous a fait l’alerte la semaine dernière lorsque la maison a pris feu !
-- Cela ne m’étonne pas, c’est vraiment incroyable, toutes ces histoires ! Mais dites-moi, Docteur, et excusez-moi si ma question est indiscrète, mais comment est-ce que votre chien a perdu sa patte ?
-- Mais vous savez, madame Smith, au pays d’où je viens, on a un maxime.
-- Ah bon, Dr. Park ? C’est quoi ?
-- Ben, dans la Corée, vous savez, on dit qu’un bon chien comme celui-ci, on n’en mange pas le tout lors d’un seul repas.
Sur ce, le bon docteur, se tapant les cuisses et riant comme un fou, regarda ma bouche béante, pleine de son boulot, et me rappela qu’il était temps que je revienne le voir au cabinet
C’était un beau dimanche de printemps et je me promenais au parc lorsque je croisai mon dentiste assis sur un banc, au soleil, en train de regarder jouer son chien.
-- Tiens, le Docteur Park dans le parc ! lui souris-je.
-- Ah, bonjour madame Smith, comment allez-vous ? me répondit-il.
-- Très bien, docteur, puis-je m’asseoir ?
-- Certainement ! dit-il, en faisant de la place pour moi. Je remarquai d’un coup que son chien, un ravissant Newfoundland, gros et noir, n’avait que trois pattes.
-- Ah, le beau toutou ! Comment s’appelle-t-il ?
-- Il s’appelle Cho Bae. Cela veut dire « belle inspiration ».
-- Ah oui, dis-je. Il est certainement cela. Mais dites-moi, Docteur, votre chien, il a perdu une patte ?
-- Effectivement, Madame. Mais comme vous voyez, cela ne l’empêche pas de courir, hein ?
-- Oui, je le vois bien, dis-je, en hochant la tête.
-- Oui, ce chien est remarquable ! exclama le dentiste. Un jour, quand il n’était qu’un chiot, j’ai eu un accident de voiture. C’est mon petit Cho Bae qui a quitté la véhicule, et qui a couru dix miles en dépit de ses blessures pour faire ramener du secours.
-- Waouh ! quel chien ! Alors, c’est comme cela qu’il a perdu cette pa-patte ? demandai-je en caressant la grosse tête du chien qui était venu nous rejoindre.
-- Oh, non. Mais vous savez, lorsque ma fille Soo-Sook avait six ans, elle a failli noyer dans un lac où la couche de glace avait cassé sous son poids. C’est notre Cho Bae qui a sauté dans cette eau froide pour aller attraper ma fille par le col de son manteau et la ramener à la terre.
-- Impressionnant ! dis-je, en admiration. Mais ce n’est pas comme cela qu’il a…
-- Oh, non, interrompit mon dentiste qui semblait très heureux pour l’occasion de raconter toutes ces histoires extraordinaires. Je ne vous ai pas raconté comme mon petit Cho Bae nous a fait l’alerte la semaine dernière lorsque la maison a pris feu !
-- Cela ne m’étonne pas, c’est vraiment incroyable, toutes ces histoires ! Mais dites-moi, Docteur, et excusez-moi si ma question est indiscrète, mais comment est-ce que votre chien a perdu sa patte ?
-- Mais vous savez, madame Smith, au pays d’où je viens, on a un maxime.
-- Ah bon, Dr. Park ? C’est quoi ?
-- Ben, dans la Corée, vous savez, on dit qu’un bon chien comme celui-ci, on n’en mange pas le tout lors d’un seul repas.
Sur ce, le bon docteur, se tapant les cuisses et riant comme un fou, regarda ma bouche béante, pleine de son boulot, et me rappela qu’il était temps que je revienne le voir au cabinet
5.1.07
là
ma fenêtre
donne sur l'est
je m'approche
de la surface
embuée
et j'y écris grand
et à l'envers
afin que tu le voies
donne sur l'est
je m'approche
de la surface
embuée
et j'y écris grand
et à l'envers
afin que tu le voies
4.1.07
Funambule
Ta liberté, funambule,
c’est l’absence du filet au-dessous de la corde que tu traverses pieds nus, les yeux fermés, non pas de peur, mais de laisser-aller, aux hauteurs vertigineuses.
Ton respect, funambule,
c’est le savoir qu’à tout moment, ton pied pourra glisser, ton équilibre troublé pourra se perdre définitivement, tout ton corps pourra chuter du haut vers ce fond de béton, là, où les spectateurs avides attendent des preuves de ta mortalité.
Ton écoute, funambule,
c’est la vibration de la corde, l’échec qui te guette, silencieux ; tu es trop loin de la foule pour entendre leurs soupirs d’admiration, mais juste assez près pour entendre le vacarme si, pour une nano-seconde, tu oublies …
Ta chance, funambule,
c’est un an de plus à avancer sur la corde raide.
c’est l’absence du filet au-dessous de la corde que tu traverses pieds nus, les yeux fermés, non pas de peur, mais de laisser-aller, aux hauteurs vertigineuses.
Ton respect, funambule,
c’est le savoir qu’à tout moment, ton pied pourra glisser, ton équilibre troublé pourra se perdre définitivement, tout ton corps pourra chuter du haut vers ce fond de béton, là, où les spectateurs avides attendent des preuves de ta mortalité.
Ton écoute, funambule,
c’est la vibration de la corde, l’échec qui te guette, silencieux ; tu es trop loin de la foule pour entendre leurs soupirs d’admiration, mais juste assez près pour entendre le vacarme si, pour une nano-seconde, tu oublies …
Ta chance, funambule,
c’est un an de plus à avancer sur la corde raide.
3.1.07
1.1.07
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