OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

31.5.06

Cachet

Tu es ma vitamine
Tu me rends
Plus forte
Plus saine
Plus performante

Tu es ma vitamine
Je t'avale le matin
Avec du thé

Tu es ma vitamine
Tu m'anti-oxides

29.5.06

Les 400 coups

 Posted by Picasa

Destin

 Posted by Picasa

Concurrence

c'est pour ça que Dieu m'a donné
des coudes

Envie

Il me donne envie d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire et d'écrire de l'envie qu'il me donne de décrire et d'écrire et d'écrire sans qu'on me lise, sans qu'on me réponde, sans qu'on reconnaisse que je vis, que je suis
là avec l'envie

24

coup de colère
coup de feu
coup de lapin :

24 morts
pour un jeu
de cowboy

27.5.06

plage

c'était son péché solitaire, invisible :
quelques grains
de sable
au fond de sa douche

26.5.06

Mon dieu, ce ciel (26.05.06)

 Posted by Picasa

Folledingue

Non, rien.

C'est juste que je reviens de ma première natation de l'été dans l'étang où j'ai maintenant une plage de sable et les graines se collent à moi par jalousie.

Non, rien.

L'eau n'était pas trop froide, elle se souvenait de moi, je me souvenais d'elle, on s'est embrassées chaleureusement et j'ai pu lui glisser quelques mots.

Non, rien.

Je l'ai traversé en regardant les nuages, une sorte de duvet bleu et blanc, et j'avançais comme une loutre, comme une autre, comme une amoureuse.

Non, non, non.
Rien.

24.5.06

Visite

je ne peux pas y aller, je ne peux pas passer devant,
je ne peux pas sonner à la porte qui m'ouvrirait, je sais,
je ne peux pas y aller, je ne peux pas passer devant,
je ne peux pas franchir la grille de l'enclos
je ne peux pas y aller, je ne peux pas passer devant,
je ne peux pas rester devant l'édifice, bouche bée
je ne peux pas y aller, je ne peux pas passer devant,
je ne peux pas grimper les murs qui me séparent de toi
je ne peux pas y aller, je ne peux pas passer devant

Ferlenghetti, 50 ans de ça

5
0
ans
depui-
s que tu no - -
us les bri-
ses
nos chaîîîîîîîneux

5
0
ans
depui-
s que le re --
gard d'un gars
nooooooooooooous libèèèèreux

5ans0
aucoin
de 8-Ashbury
et des
City
Lights

9.5.06

Critique

Il me demande pourquoi je m'enfuis et je lui réponds que c'est normal de chercher la douceur après s'être trop longtemps perchée sur une pierre. Je me lève, je lui montre les marques sur mes cuisses, les bleus et les égratignures et il les baise timidement avec ses yeux avant que je ne rebaisse ma jupe. Et puis, lentement, il enlève sa chemise et je vois des longs coups de griffes sur son ventre, quelques-uns ont l'air infectés. Je lui souris un peu, et lui, encouragé, se retourne afin que je voie les plaies sur son dos. C'est curieux, je ne reconnais pas cette sorte de blessure, je me rends juste compte que ce sont des signes d'une vague torture récente. Il se retourne mais il ne peut pas me regarder dans les yeux, alors, je lui prends la main, je la retourne et j'effleure ses paumes ampoulées de mes lèvres gercées. Il lève sa tête, ses yeux toujours fermés et il me tend son cahier.

7.5.06

Fourniture

Sa grand-mère gardait son coeur dans une boîte rangée au fond du placard dans sa cuisine et quand elle voulait s'en servir, il fallait qu'elle et elle seule monte sur son petit escabeau et qu'elle se mette sur la pointe des pieds comme une ballerine âgée de soixante-quinze ans. L'acte était toujours accompagné d'un son arraché du haut de sa poitrine, un peu comme le grincement d'un vieux portail rouillé radin.

Sa mère gardait son coeur dans une boîte rangée dans son armoire dans sa chambre où l'on était défendus d'entrer sans permission exprès et on devait toujours revenir tout de suite, la boîte à la main, pour qu'elle l'ouvre le temps de sortir ce qu'il lui fallait comme la tasse de farine pour un gâteau ou la cuillérée de beurre qu'elel voulait faire fondre dans une poêle afin de nous faire cuire encore un repas.

Elle, elle garde son coeur ici, au plein jour, où tout le monde peut le voir et le toucher et oui, peut-être le briser, c'est inévitable pour un coeur qu'on ne range pas dans une boîte au fond d'un placard. Elle le prête quand c'est nécessaire et elle résiste courageusement à la tentation de le ranger où il serait un peu plus sauf, un peu moins infaillible, certes. Et pourtant, il bat toujours.

6.5.06

dans un champ de blé

je te retrouve dans un champ de blé
mûr et alors la couleur d'or, les brins
qui flottent selon les brises qui les font
remuer et le vent qui les fait plier de
rire

je te retrouve dans un champ de blé
où la couleur jaune, celle de l'or prend
le dessus sur le vert des mauvaises her-
bes même si c'est la couleur des amou-
reux

je te retrouve dans un champ de blé
prêt à la récolte mais qui cache dans
une joyeuse conspiration un couple
qui se couche par terre pour y faire
l'amour

Stéphane sous les cocotiers

[coucou Stéphane, où que tu sois]

Là, entouré de bleu,
De sable,
De bikinis,

Stéphane sous les cocotiers
Boira de leur lait reposant.

Là, dans les sons de vagues
Bruyants,
Calmants,

Stéphane sous les cocotiers
Se laissera bercer.

Là, sous un soleil de franchise
Brûlante,
Bronzant,

Stéphane sous les cocotiers
S'abritera à l'ombre.

4.5.06

Je suis passée devant

Je suis passée devant
Un joli poème
Et je l'admirais
De l'autre côté
De sa belle vitrine,
Sans être trop tentée.

Je suis passée devant
Un autre, sans vitrine,
La porte fermée à clé,
Verrouillée,
Et je me suis jetée
Contre sa porte,
Tapant dessus,
Hurlant,
"Laisse-moi entrer !"
"Laisse-moi entrer !"

La porte n'a pas bougé
Mais j'étais figée devant,
La porte fermée,
Mes mains en sang.

La Même situation

[Traduite de "The Same Situation" par Joni Mitchell]

Encore et encore la même situation
Pour tant d'années
Liée à un téléphone qui sonne
Dans une pièce pleine de miroirs
Une fille jolie dans ta salle de bains
Examinant son sex-appeal
Je me suis demandé quand tu as dit que tu m'aimais
Crois-tu que cela soit réel ?

Quand même j'ai livré ma prière
En me demandant où elle devait aller
Le Ciel plein d'astronautes
Et le Seigneur condamné à la mort
Pendant que les millions de ses perdus solitaires
Crient et hurlent afin qu'on les retrouve
Coincés dans leurs luttes pour l'avancement
Et leur quête d'un amour qui dure

Tu as eu plein de belles femmes
Et maintenant, tu me fixes
Tu pèses la beauté et l'imperfection
Pour voir si je vaux

Comme l'Église
Comme un flic
Comme une mère
Tu veux que je sois sincère

Parfois tu me le braques
Et j'ai besoin de tes applaudissements
Mais encore je livre ma prière
En me demandant qui est là pour entendre

J'ai dit "Envoie-moi quelqu'un
Qui est fort et assez sincère"
Avec les millions des perdus solitaires
J'ai crié qu'on me lâche
Coincée dans ma lutte pour l'avancement
Et dans ma recherche d'un amour
Qui dure

3.5.06

Ben oui, elle est rentrée

Ben oui,
elle est rentrée :
partout on voit
ses traces... Posted by Picasa

Chambre d'invités

 Posted by Picasa

Bonne soirée...

 Posted by Picasa

Sintra

1. Descends du train.

2. Monte.

3. Monte.

4. Monte.

5. Monte.

6. Oui, tu vises ces deux tours blanches.

7. Monte.

8. Monte.

9. Monte.

10. Monte.

11. Respire le vert et le chant des oiseaux.

12. Monte.

13. Monte encore un peu.

14. Attention, tu te feras écraser ! ! !

15. Achète ton billet et entre dans le Palais.

16. Essaie de reprendre ton souffle en voyant la grande salle bleue de blazons.

17. Souris lorsque tu comprends que les deux tours blanches n'étaient pas des clochers mais les cheminées de la cuisine.

18. Sors.

19. Assieds-toi dans le soleil et prends tes repères.

20. Monte, monte, monte.

21. Monte dans le bus qui vient miséricordieusement à ta rescousse.

22. Monte, monte, monte dans le bus.

23. Descends du bus.

24. Achète ton billet pour entrer à l'autre Palais.

25. Rentre aux jardins du Palais.

26. Achète un ticket pour le tram.

27. Monte, monte, monte.

28. Descends du tram.

29. Monte, monte, monte, à pied et étonne-toi de toutes ces couleurs et cette architecture disneyesque, conçue longtemps avant les rêves de l'Oncle Walt.

30. Mets-toi sur les parapètes, ressens le vent qui emmêle tes cheveux et regarde, regarde, regarde.

31. Visite les salles.

32. Étonne-toi du cabinet de bain.

33. Pense que tu es contente de ne pas avoir vécu dans ce palais où il y avait au moins trois cent meubles pour chaque habitant, au moins.

34. Rends-toi compte que de toute manière tu y aurais été, au mieux, une servante.

35. Finis dans la cuisine.

36. Sors.

37. Descends, descends, descends.

38. Monte dans le tram.

39. Descends, descends, descends.

40. Descends du tram.

41. Monte dans le bus, et explique au monsieur que tu as perdu ton billet aller-retour et offre-lui encore un billet de dix euros et souris-lui lorsqu'il te dit de prendre ta place parce qu'il se souvient de toi car c'était lui le chauffeur qui a pris ton argent plus tôt dans la journée.

42. Descends, descends, descends, descends, descends, descends, descends et rends-toi compte que dans le bus, tu n'entends plus les oiseaux.

42. Monte dans le train.

43. Rentre.

Le ciel de chez moi tout à l'heure 030506

 Posted by Picasa

2.5.06

Exercice de style

[pour voir si tu t'y reconnais]

Je rêve qu'il est en train de mourir. Il me sourit. En prenant du thé le lendemain, je note que ma main porte deux petits bleus qui n'étaient pas là hier et je me souviens que c'est la main qu'il tenait dans la sienne juste avant de succomber. Dans le jardin, on sent de moins en moins les lilas, mais ils sont toujours beaux, surtout ceux qui sont violets. Les chats demandent encore un peu de nourriture, et je m'aperçois que les roitelets sont de retour, le monsieur chante haut et fort dans le sapin à côté de la maison.

Comme une photographie

Comme une photographie que j'ai trop regardée, trop touchée, trop pressée contre mes lèvres, le souvenir de toi commence à se flouer, se faner, se froisser. Ses coins sont détournés, sa surface tâchée de trop d'émotions qui refusent de se disperser, telles qu'une marée noire, épaisse et dévastatrice, onctueuse.