OUATE ET VERRE
OUATE ET VERRE
31.8.05
27.8.05
décalages
je déteste ces décalages qui me privent de toi, ces sept heures de différence, ces quelques 420 minutes qui nous séparent, les 25 200 secondes qui font que toi, tu déjeunes lorsque moi, je prends mon thé, et que tu dînes lorsque je déjeune, et que tu vois le magnifique coucher de soleil pendant ma sieste --
je déteste ces décalages qui font plus gouffre qu'une petite question de temps
et donc, quand le monde arrivera à sa fin et que toi, tu es toujours là, et moi toujours aussi loin, et que tu sauras dans la lumière tandis que moi, j'ignorerai dans l'obscurité --
que tu me fasses un petit signe, ton visage dans les nuages, ta voix dans l'air du temps, que ton haleine sucrée comme des violettes se fasse sentir sur ma nuque, comme avant,
j'irai allumer les votifs, je soupirai ma dernière prière
et contre ta peau lumineuse et lisse
je me blottirai
enfin
je déteste ces décalages qui font plus gouffre qu'une petite question de temps
et donc, quand le monde arrivera à sa fin et que toi, tu es toujours là, et moi toujours aussi loin, et que tu sauras dans la lumière tandis que moi, j'ignorerai dans l'obscurité --
que tu me fasses un petit signe, ton visage dans les nuages, ta voix dans l'air du temps, que ton haleine sucrée comme des violettes se fasse sentir sur ma nuque, comme avant,
j'irai allumer les votifs, je soupirai ma dernière prière
et contre ta peau lumineuse et lisse
je me blottirai
enfin
25.8.05
Étang
ta surface, un miroir
que je brise avec les mains
et les bras, tendus,
l'une après l'autre
je glisse, entourée de toi
et je vois les ronds
que font mon passage
toi qui me reçois
qui te fais coussin
sous moi afin que je glisse
que je m'y insinue
que je coule
en ta fraîcheur
dans ton volume
sous ta surface
sur ton flot
et sous le bois chaud
à tes bords
où s'abritent
les petits poissons
microscopiques
je pousse des pieds
et me relance
dans la course
à travers
tes reflets
que je brise avec les mains
et les bras, tendus,
l'une après l'autre
je glisse, entourée de toi
et je vois les ronds
que font mon passage
toi qui me reçois
qui te fais coussin
sous moi afin que je glisse
que je m'y insinue
que je coule
en ta fraîcheur
dans ton volume
sous ta surface
sur ton flot
et sous le bois chaud
à tes bords
où s'abritent
les petits poissons
microscopiques
je pousse des pieds
et me relance
dans la course
à travers
tes reflets
24.8.05
Ode avec une plainte (traduit de Neruda)
O, Fille, entre les roses, ô pression des colombes,
ô forteresse de poissons et de rosiers,
ton âme est une bouteille remplie des sels séchés
et ta peau est une cloche remplie de raisins.
Comme une disgrâce, je n'ai rien à te donner sinon
des ongles ou des cils, ou des pianos qui fondent
ou des rêves qui sortent de mon coeur comme des bulles,
des rêves poudreux qui courent comme des cavaliers noirs
des rêves remplis des vitesses et des disgrâces.
Seulement avec des baisers et des coquelicots puis-je t'aimer
avec des guirlandes trempées dans la pluie
en regardant des cendres des chevaux et des chiens jaunes.
Seulement avec les ondes dans mon dos puis-je t'aimer
entre les ondes frappées de souffre et des eaux préoccupées,
nageant contre le courant des cimetières qui courent dans ces fleuves certains,
dans des prés mouillés qui grandissent sous les tristes tombeaux de craie :
je nage à travers des coeurs submergés,
et les dates des naissances des enfants morts sans enterrement.
Il y a beaucoup de mort, beaucoup d'histoires funèbres,
dans mes passions décontenancées et mes baisers désolés,
il y a de l'eau qui reste dans ma tête,
pendant que ma peau se répand,
une eau comme le temps, une eau noire et déchaînée,
comme une voix dans la nuit, comme un cri
d'oiseau dans la pluie, avec une interminable
ombre des ailes mouillées qui protègent mes os
pendant que je m'habille, pendant que
je me regarde interminablement dans les miroirs et les vitres,
j'entends quelqu'un qui me suit, sanglotant, qui crie mon nom
dans une triste voix pourrie par le temps.
Toi, tu te tiens debout sur la terre, remplie
de dents et de foudre.
Tu propages les baisers et tu tues les fourmis.
Tu cries de santé, de l'oignon, de l'abeille,
de ton abécédaire, tu prends feu.
Tu es comme une lame d'épée, bleue et verte
et tu ondules au toucher, comme une rivière.
Viens dans mon âme habillée de blanc, comme une branche
de roses sanglantes, comme une coupe de cendres.
viens avec une pomme et un cheval,
parce que là, il se trouve une chambre obscure et un candélabre brisé
quelques chaises cassées qui attendent l'hiver,
et une colombe morte, qui porte un numéro.
ô forteresse de poissons et de rosiers,
ton âme est une bouteille remplie des sels séchés
et ta peau est une cloche remplie de raisins.
Comme une disgrâce, je n'ai rien à te donner sinon
des ongles ou des cils, ou des pianos qui fondent
ou des rêves qui sortent de mon coeur comme des bulles,
des rêves poudreux qui courent comme des cavaliers noirs
des rêves remplis des vitesses et des disgrâces.
Seulement avec des baisers et des coquelicots puis-je t'aimer
avec des guirlandes trempées dans la pluie
en regardant des cendres des chevaux et des chiens jaunes.
Seulement avec les ondes dans mon dos puis-je t'aimer
entre les ondes frappées de souffre et des eaux préoccupées,
nageant contre le courant des cimetières qui courent dans ces fleuves certains,
dans des prés mouillés qui grandissent sous les tristes tombeaux de craie :
je nage à travers des coeurs submergés,
et les dates des naissances des enfants morts sans enterrement.
Il y a beaucoup de mort, beaucoup d'histoires funèbres,
dans mes passions décontenancées et mes baisers désolés,
il y a de l'eau qui reste dans ma tête,
pendant que ma peau se répand,
une eau comme le temps, une eau noire et déchaînée,
comme une voix dans la nuit, comme un cri
d'oiseau dans la pluie, avec une interminable
ombre des ailes mouillées qui protègent mes os
pendant que je m'habille, pendant que
je me regarde interminablement dans les miroirs et les vitres,
j'entends quelqu'un qui me suit, sanglotant, qui crie mon nom
dans une triste voix pourrie par le temps.
Toi, tu te tiens debout sur la terre, remplie
de dents et de foudre.
Tu propages les baisers et tu tues les fourmis.
Tu cries de santé, de l'oignon, de l'abeille,
de ton abécédaire, tu prends feu.
Tu es comme une lame d'épée, bleue et verte
et tu ondules au toucher, comme une rivière.
Viens dans mon âme habillée de blanc, comme une branche
de roses sanglantes, comme une coupe de cendres.
viens avec une pomme et un cheval,
parce que là, il se trouve une chambre obscure et un candélabre brisé
quelques chaises cassées qui attendent l'hiver,
et une colombe morte, qui porte un numéro.
22.8.05
20.8.05
19.8.05
Il y a
Un mois, une semaine, un jour
Il y a
Il y a
Il y a
Un mois
Un mois déjà
Déjà un mois
Il y a
Il y a
Il y a
Un mois, une semaine
Un mois, une semaine déjà
Déjà un mois, une semaine
Il y a
Un mois, une semaine, un jour
Un mois, une semaine, un jour déjà
Déjà, déjà
Déjà, déjà
Déjà un grand
Déjà
Déjà une moi, un toi
Il y a
Un mois, une semaine, un jour
Depuis
Depuis
Depuis
Depuis, depuis, depuis
Un nous
Il y a
Il y a
Il y a
Un mois
Un mois déjà
Déjà un mois
Il y a
Il y a
Il y a
Un mois, une semaine
Un mois, une semaine déjà
Déjà un mois, une semaine
Il y a
Un mois, une semaine, un jour
Un mois, une semaine, un jour déjà
Déjà, déjà
Déjà, déjà
Déjà un grand
Déjà
Déjà une moi, un toi
Il y a
Un mois, une semaine, un jour
Depuis
Depuis
Depuis
Depuis, depuis, depuis
Un nous
6.8.05
2.8.05
Ton rire (traduit de Neruda)
Ton rire -- Pablo Neruda
Prive-moi de pain, si tu veux,
prive-moi d'air, mais
ne me prive pas de ton rire.
Ne me prive pas de la rose,
la lance que tu cueilles,
l'eau qui, soudain,
jaillit de ta joie,
la vague subite
d'argent qui naît en toi.
Ma lutte est dure et j'en reviens
avec les yeux fatigués
parfois d'avoir vu
la terre qui ne change pas,
mais à l'entrée de ton rire
il monte au ciel en me recherchant
et ouvre pour moi toutes
les portes de la vie.
Mon amour, à l'heure
la plus sombre s'entrouvre
ton rire, et si d'un coup
tu vois mon sang qui tache
les pavés de la rue,
ris, parce que ton rire
sera pour mes mains
comme une nouvelle épée.
Au bord de la mer en automne,
ton rire doit lever
sa cascade écumeuse,
et au printemps, mon amour,
je voudrais ton rire comme
la fleur que j'attendais,
la fleur bleue, la rose
de mon pays résonant.
Ris de la nuit,
du jour, de la lune,
ris des rues
tordues de l'île,
ris de ce gars lourd
qui t'aime,
mais quand j'ouvre
les yeux et les ferme,
quand mes pas s'en vont,
quand mes pas reviennent,
prive-moi de pain, d'air,
de lumière, de printemps,
mais de ton rire jamais
parce que je mourrais.
Prive-moi de pain, si tu veux,
prive-moi d'air, mais
ne me prive pas de ton rire.
Ne me prive pas de la rose,
la lance que tu cueilles,
l'eau qui, soudain,
jaillit de ta joie,
la vague subite
d'argent qui naît en toi.
Ma lutte est dure et j'en reviens
avec les yeux fatigués
parfois d'avoir vu
la terre qui ne change pas,
mais à l'entrée de ton rire
il monte au ciel en me recherchant
et ouvre pour moi toutes
les portes de la vie.
Mon amour, à l'heure
la plus sombre s'entrouvre
ton rire, et si d'un coup
tu vois mon sang qui tache
les pavés de la rue,
ris, parce que ton rire
sera pour mes mains
comme une nouvelle épée.
Au bord de la mer en automne,
ton rire doit lever
sa cascade écumeuse,
et au printemps, mon amour,
je voudrais ton rire comme
la fleur que j'attendais,
la fleur bleue, la rose
de mon pays résonant.
Ris de la nuit,
du jour, de la lune,
ris des rues
tordues de l'île,
ris de ce gars lourd
qui t'aime,
mais quand j'ouvre
les yeux et les ferme,
quand mes pas s'en vont,
quand mes pas reviennent,
prive-moi de pain, d'air,
de lumière, de printemps,
mais de ton rire jamais
parce que je mourrais.
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