septembre s'en va et octobre devient notre geôlier
OUATE ET VERRE
30.9.20
29.9.20
28.9.20
27.9.20
26.9.20
25.9.20
24.9.20
ce n'est pas un adieu
ce n'est pas un adieu, ces beaux jours sensationnels de la fin de septembre
ce sont des baisers doux, les dernières murmures du soleil qui a fait ses valises
mais qui reviendra lentement à partir du solstice d'hiver
ce n'est pas donc un adieu, c'est un attends-moi, je n'en ai que pour quelques mois
23.9.20
22.9.20
21.9.20
20.9.20
19.9.20
18.9.20
17.9.20
16.9.20
je fuis le cafard
je fuis le cafard
je sais que ce n'est pas Kafka
si c'était lui
je m'arrêterais
pour une causette
mais ce n'est ni l'auteur
ni l'insecte
c'est une noirceur
qui brouille
mon regard
15.9.20
le 15 septembre
c'était l'anniversaire d'une potesse du lycée avec qui j'avais perdu contact, alors il y a trois ou quatre ans, j'ai ré-initié la relation en l'invitant à déjeuner à Noël, et puis l'année suivante re-belote, même si elle s'était conduite comme une garce lors de notre conversation, alors, je suis partie tout de suite après avoir payé et elle ne dit rien depuis et moi non plus -- ce jour est passé sans que je pense une seule fois à elle, et je ne sais pas si je devrais être triste ou soulagée, alors, je choisis soulagée parce qu'il y a déjà trop qui m'attriste
14.9.20
intemporel
née d'un autre siècle
je ne verrai pas le prochain
mes yeux sont déjà lassés
de l'horreur de celui-ci
13.9.20
12.9.20
11.9.20
10.9.20
9.9.20
8.9.20
at last
la pluie est enfin arrivée
on lui avait bien dit juillet
à dix-neuf heures
et la voici enfin
un mois plus tard --
et elle n'a même pas téléphoné...
le dîner est ruiné
mais il reste du champagne
7.9.20
lorsqu'on écrit nous sans moi
j'essaie de ne pas
me sentir blessée
mais c'est plus sympa
de me promener dans un univers
où je suis reconnue :
in et non pas
ex quant aux
clus
6.9.20
Saga estival 2020 pour les Défiants
Épisode premier : Amenez-moi le grisbi que je le touche…
C’était dans le bon vieux temps quand la mafia était encore à nous (la cosa nostra, quoi) et quand les chimistes ne se plaignaient jamais de leur boulot. (Oui, une époque lointaine, je le sais.)
S’ils ne se plaignaient jamais de leur boulot, c’est qu’un chimiste, ça peut faire boum ! s’il pleut ou s’il fait beau. Peu importe, le gaz dans l’eau, ce n’est pas un problème, au moins pour ceux qui savent faire des maths.
Or, Don Walrusleone était un de ces gentlemen-chimistes, autant qu’on pût savoir [exact, c’était aussi le genre de type qui inspirait l’imparfait du subjonctif]. Ce que l’on ne savait pas, c’est que c’était le chef de ce gang notoire des flingueuses.
La plus connue de ces flingueuses était L’Adrienne de Delabelgique. Une linguiste accomplie, l’Adrienne savait lire et écrire parfaitement six mille langues. Quand elle n’était pas occupée à flinguer, elle voyageait beaucoup et elle écrivait comme un rêve. Alors, on n’aurait jamais cru que c'était une flingueuse par excellence, parce que, en principe, les flingueuses n’ont pas la parole facile, c’est pour cela qu’elles flinguent. Pour s’exprimer. Comme son associé, le gentleman chimiste, elle cachait bien son jeu à elle, qui était, bien sûr, le Scrabble.
Un jour, Walrusleone et l’Adrienne devait se rencontrer afin de…non, je ne peux pas vous le dire, c’est un secret et si je le dévoilais, je serais très certainement flinguée... On dirait seulement qu’il fallait qu’ils se rencontrent. Alors, ils se donnèrent rendez-vous au célèbre Warandepark à Bruxelles (belle capitale pour un crime). Non, je ne sais pas ce que le nom Warandepark veut dire, il faudrait demander à l’Adrienne, la linguiste. (et non pas à l’Adrienne la flingueuse).
Oui, vous allez me dire que ce n'est pas ce parc-là sur la photo, et c'est sans doute vrai, mais c'est quoi une saga d'été sans fausses pistes, je vous le demande, hein ?
Parce qu’ils ne s’étaient pas encore rencontrés dans la vraie vie, comme on dit sur l’Internet, Walrusleone décida d’amener deux chiens afin qu’elle le reconnaisse tout de suite. Alors, non, les deux chiens sur la photo ne sont pas des flingueuses. Ce sont des chiens. Les chiens ne flinguent pas. C’était alors le meilleur des ruses pour un chef de mafia notoire et dangereux, quoi.
L’Adrienne s’approcha du banc où se trouvait son complice.
- J’ai connu une Polonaise…aborda-t-elle le monsieur.
- …qui en prenait au petit déjeuner…répondit celui-ci.
- Ouah ! disait le premier toutou.
- Ouah Ouah ! disait l’autre. (l'autre chien, pas la flingueuse, hein ?)
Et puis, tous les quatres souriaient…néfastement.
Bref, c’était comme ça que commença l’aventure de cet été 2020.
À suivre…
5.9.20
Saga estivale : épi 2
La saga jusqu’ici ici et maintenant...
Épisode 2: Non, mais, t'as déjà vu ça ?
Don Walrusleone s’apprêta à partir, mais sans passer quoi que ce soit à L’Adrienne.
- Mais, attendez [NB : on tutoyera la mort dans cette histoire, non pas les morses] !
- Oui ? Faites vite, Demoiselle, j’ai des courses à faire !
- Mes ordres ?
- Ah, vos ordres !
- Oui, mes ordres…
- Ouah ! fit l’une des toutous, elle avait faim et puis elle était sûre qu’elle allait louper l'excellent goûter que madame Walrusleone préparait à la maison.
- Ouah bis ! fit l’autre. [NB : l’autre chien, pas la Tatie flingueuse qui attendait ses ordres].
- Eh ben, dit le grand mafioso belgican, tenez.
Et Don Walrusleone mit dans la main de L’Adrienne, linguiste extraordinaire et guet-à-penser sans pareil, une photo. Celle-ci [NB : L’Adrienne, pas la photo] la regarda.
- Et ?
- Et quoi ? grommela le Chef, car lui aussi commençait à penser qu’il allait louper son goûter.
- Et je fais quoi avec ?
- Vous allez la voir.
- Allez voir la mer ? La femme ?
- Oui, fit Walrusleone, déjà en train de quitter le parc.
- Mais quelle mer ? Quelle femme ? Ou les retrouverai-je ? cria-t-elle.
Walrusleone se retourna, fatigué et l’estomac dans les talons.
- Vous n’y reconnaissez pas la Nordzee ?
- Nordzee ? Le vrai nom de Marion Cotillard est Marion Nordzee ?
- Noooooooooon ! dit-il d’un ton brusque. La Mer du Nord ! Pas l'Amère d'Honor ! Je pensais que vous parliez 6.000 langues ! Et puis d’ailleurs, la femme, là-dessus, c’est elle aussi une flingueuse !
L’Adrienne connut une envie féroce de sortir sa flingue, mais se retint.
- Comment vouliez-vous que je reconnaisse le visage sur la photo ?? Est-ce bien la flingueuse TOKYO ?
- Voilà, dit-il. Mais vous me décevez là, pour la première fois de tout jamais.
- Pourquoi ça ? demanda L’Adrienne, regrettant encore sa flingue.
- Passe que…
- Oui ?
- Passe que…elle est des vôtres...une Tatie flingueuse, ça ose tout.
- Oui, et ?
- …et c’est même à ça qu’on les reconnaît !
Sur ce, le mafioso affamé et affairé repartit avec ses deux cleb’s aux clop’s garde-du-corps, et L’Adrienne, Tatie flingueuse quatre étoiles dans le Guide Flinguelin, savait [NB : au contraire de moi] ce qu’elle devait faire la semaine prochaine…
À suivre.
4.9.20
saga estivale epi 3
La saga jusqu’ici ici et maintenant...
Épisode 3 : Et pourquoi pas de la quinine et un passe-montagne ?
L’Adrienne s’assit sur le banc. [C’est beau le verbe s’asseoir au passé simple, n’est-ce pas ?]
Elle réfléchit. [Le verbe réfléchir est bien moins beau, hein ? c’est tout à fait le présent au passé simple, et c’est là que les histoires deviennent compliquées]
Bon, elle réfléchissait parce que les Taties flingueuses ne se laissent jamais faire !
Celle-ci sortit son smartfaune. Du coup, elle googla [oké, là, le mot est carrément moche, je vous le conviens] TOKYO.
Malheureusement, Google lui faisait la tête et lui montra un tas de renseignements inutiles sur la capitale japonaise.
Même en scrollant, elle ne trouvait rien d’utile. [oui, un peu comme cet épisode, mais je vous jure que je le fais EXPRÈS]. [Nah !]
D'un coup, elle reçut un texto de djaki, l’assistante canine de Don Walrusleone. [djaki étant son codename flingueuse, tu vois ?]
- Aha ! murmura L’Adrienne. Pas besoin ni d’aller au Nordzee, ni de voir TOKYO [une autre Tatie flingueuse experte qui écrit comme un rêve, fait connu par tous les Défiants samediens fidèles].
Alors, elle rangea ses affaires, vérifiant que sa smartflingue était prête pour la semaine prochaine. Elle l’était.
À suivre…
3.9.20
saga estivale épi 4
La saga jusqu’ici ici et maintenant...
Épisode 4 : On ne devrait jamais quitter Montauban
Bon, que faire ?
L’Adrienne se leva et se mit à marcher. [parce que c’est quoi une saga d’été sans un peu d’action ?]
Elle passait devant le petit étang près de la sortie lorsqu’une voix rauque l’aborda.
- Kwa !
L’Adrienne se mit à marcher plus vite. Elle n’avait pas le temps de s’occuper d’un clodo.
- KWAAAA ! la voix devint plus fort.
Notre Tatie marcha un peu plus vite. Non, vraiment pas le temps de s’en occuper, il fallait qu’elle retrouve…
- KWAAAAAAAAAAAAAAAA !
L'Adrienne s’irrita. [Rappel: ce n’est jamais une bonne idée d’irriter une Tatie flingueuse.] Elle se retourna.
Mais il n’y avait personne derrière elle sur le chemin.
Et puis, elle le vit. Une grenouille énorme qui la regardait mystérieusement du bord de l’étang. [Vous vous attendiez à Don Walrusleone ? Mais je vous l’avais bien dit, il est rentré manger il y a deux épisodes et peut-être qu’il faisait des courses ou la sieste ensuite, c’est un homme de plusieurs talents et occupations. Faut suivre.] [Et puis d'ailleurs, Walrusleone n'est pas une grenouille. C'est un Belge.]
Pendant deux secondes, L’Adrienne pensait à flingueur la grenouille. [parce que c’est quoi une saga de Flingueuses sans qu’on se fasse flinguer au mi-temps, je vous le demande]
Mais, écologiste fidèle, elle décida de l’épargner et de se satisfaire d’un commentaire légèrement dérogatoire.
- Hein ta gueule, grosse grenouille ! cria-t-elle.
- T’a fallu un moment, répondit la grenouille. T’es fatiguée. T'as besoin des vacances.
- À qui le dis-tu ? murmura L’Adrienne, j’ai failli te flinguer !
- Je me le disais bien. Alors, bon, il est temps de mettre une autre Flingueuse en jeu.
- En jeu ?
- Oui, en jeu. T’es sourde, ou kwaaaaaaaaaa ? Et sur cela, la grenouille disparut dans l’eau.
Une autre flingueuse. En jeu.
- Mais QUI ? dit-elle à haute voix.
La grenouille réapparut [hein, je viens de vérifier le passé simple des verbes en -aître, vous pensiez bien que je le laisserais tomber tout de suite ?]
- En jeu, du Shakespeare, elle qui connaît la musique…
- Ah ! sourit L’Adrienne. Tu veux dire… ?
- Bah oui ! L’incroyable Tatie Flingueuse…KAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAATE !
Soulagée de savoir enfin qui elle devait contacter, L’Adrienne embrassa la grosse grenouille de reconnaissance.
À suivre…
2.9.20
saga estivale épi 5
L’histoire jusqu’ici ici et maintenant…
Épisode 5 : Des nuits blanches, des migraines, des nervousses brékdones
Eh oui, L’Adrienne, Tatie flingueuse extraordinaire, embrassa la grenouille qui tenait de Lino Ventura, et s’en alla vivre en Italie avec lui, [je dis cela en résumé parce que certains parmi vous ne semblez pas avoir le courage de lire les résumés que je mets en lien chaque semaine, je dis ça, je dis rien, hein ?] ayant servi de personnage principal dans cette saga pendant tout le mois de juillet.
Ce fut bien normal alors qu’elle s’offre un peu de vacances bien méritées pour son aimable participation…et aussi qu’elle prenne, à partir du désormais, le thé tard. [Non, même pas honte !]
Quand Don Walrusleone apprit qu’elle partit avec son prince, il ne s’affola pas. Il prit son pistolet…et en fit un sandwich pour prendre dans le Thalys en allant chercher autre flingueuse pour devenir le personnage central dans cette saga.
Malheureusement, à la gare du Midi [Brussel-Zuid pour les flinguophones...oups, pardon, je veux dire flamandophones], on annonça une irruption de service à cause du Covid – pas moyen d’aller en France afin de donner des ordres à la Flingueuse Kate, et tant pis, parce qu’elle était en ce moment dans l’Eurostar, allant à Londres pour son rôle de Hippolyte dans « Le Songe d’une nuit d’été [On est déjà après tout, le premier août, hein ? Mais ne nous affolons pas, il y aura encore quatre samedis ce mois…eh oui !].
Évidemment, la frontière belgo-albionne n'était pas fermée ! [Depuis le Brexit, ils se croient tous permis, ces perfides]
Mince ! Que faire ?
En sortant de la gare, il vit le fleuriste [À savoir Katia & Vonny, non, oui, vraiment Googlez-le si vous ne me croyez pas] et il eut une idée !
En même temps, dans un petit jardin fleuri en Normandie, la belle Tatie flingueuse Bongopinot s’occupa des vers…non, pas ceux qui mangeaient ses plantes, mais des vers poétiques qu’elle couvait avec soin afin de confectionner de jolis poèmes. Elle venait tout juste de terminer quand elle entendit sonner sa flinguefleur [okay, non, vous n’avez pas loupé un épisode, mais la flinguefleur est une sorte de télécommunication où le microphone est déguisé comme un hibiscus. Et non, vous n’avez jamais entendu parler d’une telle chose, parce que je viens de l’inventer, voilà pourquoi…]
- Flingueflingue ! Flingueflingue ! sonna la flinguefleur . [ben non, elle ne fit pas drin, drin, non, quelle idée !]
- Allô, coucou, que puis-je pour vous ? rimait la Tatiepoète.
- Bongo, c’est moi, Don Walrusleone, j’ai besoin de votre aide !
- Oui, chef, à la gare SNCF ? [oui, elle l’appelle « chef » et non pas « don », vous avez une petite idée de ce qui rime avec « don » ? Hein ? et vous pensez que la belle Tatie flingueuse bongo s’en servirait ? Alors, non, pardi !]
- Oui, c’est ça. Je vous attends.
- À bientôt en stilettos ! répondit-elle. [ben quoi ? baskets ne rime pas]
Soulagé, Don Walrusleone décida d’attaquer son pistolet-sandwich. [mais oui, il a oublié que si lui ne pouvait pas prendre le Thalys, elle non plus, mais tout cela sera à résoudre la semaine prochaine !]
À suivre…
1.9.20
saga estivale : épi 6
L’histoire jusqu’ici ici et maintenant…
Épisode 6 : Bougez pas !
Non, en effet, Bongo, la célèbre Tatie flingueuse normande, ne pouvait pas prendre la SNCF à cause du Covid. Et pire, sa flinguemobile [une superbe Peugeot Proxima rouge] était chez le mécano [eh oui, encore c't' histoire des défauts du concept du design, quoi], alors, pas moyen de griller l’A29 jusqu’à Bruxelles [en tout cas, il y avait des travaux sur le tunnel Léopold et le détour en passant par Lille, pas question, Lille, c’est toujours le cirque, toutes directions, on finit toujours à Roubaix] !
Elle ne pouvait même pas flinguephoner au patron, le flinguecombiné étant tout fané. Oh !
Que faire ? Que faire ?
Juste à l’instant, le petit facteur passa. [mais non, il n’était pas mort, vous écoutez trop de Moustaki, vous]
Bongo alla vérifier son flinguecourrier : une pub Carrefour, une carte postale de Tatie Kate à Londres, une lettre de remerciement de la part de Tatie L’Adrienne la nouvelle mariée en Italie, [non, non, rien de Tatie Tokyo, elle boudait parce que son rôle n’était pas très grand dans l’autre épisode] et une enveloppe mystérieuse.
Bongo saisit l’enveloppe et l’examina soigneusement. Le papier vert-bleu sentait les algues et le cachet de la poste était délavé. Elle l’ouvrit d’un doigt élégant [ou sans les gants, c'est selon] et parfaitement manucuré [eh oui, hein, une pandémie n’est pas une raison de se laisser aller, hein, surtout lorsqu’on est Flingueuse].
Ses beaux yeux grandirent d’horreur en regardant le contenu de ladite enveloppe :
- Prudence ? cria Tatie Bongo, furieuse. Je ne m’appelle pas Prudence !!!
À suivre…