nevroptère, j'écris ton nom

elle est venue

se réfugier

dans ma maison

je ne sais pas

comment elle

y est entrée

silencieusement

sournoisement

car les battements d'ailes

en dentelles

ne font pas trop

de bruit

elle aime la lumière

elle aime se sentir libre

elle doit avoir faim

mais je ne sais pas

ce qu'elle mange

des laines ?

d'autres insectes

microscopiques ?

invisibles pour les yeux ?

on ne voit bien

qu'avec les antennes

je ne sais pas

comment elle

y est entrée

mais

je crains qu'elle soit

venue pour y 

mourir

de solitude

je n'oserais jamais

la faire mourir

de chimiques

de chasse-mouche

ou

de froid

en la mettant 

dehors

jeudi gris et dûment saint

j'aimerais revoir le soleil

il pourrait me laver
la figure de lumière
et les pieds
de chaleur

je me passerais même
du parfum

(ce qui est toujours une bonne idée
lorsqu'on veut parler des miracles,

quoi)

de saison

l'hiver devrait s'en aller
mais il traîne, en sirotant
encore sa tasse de brumes

l'histore bizarre de mon Ford F250

le pauvre camion est à l'hosto

il a bien servi depuis tant d'années
au moins vingt-cinq
et il a même été trucknapé
et criblé de balles une fois
dans la nuit

son kidnapeur est mort
dans l'échange avec la police
(non pas pour un vol, non -
mais pour avoir tiré sur eux)

et toussa
pendant
que nous dormions
tranquillos
à la maison

marexit

mars s'enfuit
goutte à goutte,
nous laissant
froids

ratapla

les invités
sont repartis
en prenant
toute mon énergie

#MarchForOurLives

Ne me flingue pas

Il faut les jeter

Ça peut se jeter

Qu'on l'arrête déjà

Oublie la colère

Des malades aux flingues

À savoir comment

Casser gâchettes si dingues

Qui tuent toujours les innocents

Des balles de colère

Ne me flingue pas

Ne me flingue pas

Ne me flingue pas

Ne me flingue pas

Et merci, monsieur, pour votre courage généreux.

Shockley, le toutou merveilleux

Pour mes amies, Mrs. Hat et Jacks de Bruxelles

the rash rash

l'éruption

téméraire

fera

parler 

d'elle

chez 

le

toubib

si

elle

n'arrête pas

son

impétuosité

sous

mon

bras

la grimace forcée

la grimace forcée
de la secrétaire pro tempore
lors d'une réunion où personne
ne propose jamais rien
et l'on gribouille les notes

entre commentaires à propos
de son dos en compôte, son genou endiablé,
et puis, pour changer, des enfants, des petits-enfants,
et la guerre du Viet-Nam

mon rôle à moi (que j'ai choisi) est animatrice
je fais parler des gens des voyages, des activités,
de la pluie et du beau temps qui s'annonce
sans jamais qu'ils m'en posent à leur tour

oui, bon, je sais, ils sont comme ça, les gens

peu après, je propose un vote payant
à la fête foraine cet été
afin de renforcer la cagnotte

Monsieur ou Madame Citoyenne
on votera avec sa ferraille

« T'as pas l'air d'aimer ça » ai-je souri
à la faiseuse de grimace forcée

et pour deux bons moments
elle a oublié son genou
qui la fait pleurer la nuit
quand elle est toute seule
chez elle

l'exquinoxe

liberté

d'aller voir 

l'égalité
dans

toute sa splendeur

requiescat

le soleil ce matin
était un oeil rouge

l'hiver a dû pleurer
son décès imminent

toute la nuit
de la veille

grisant

gris, gris
le ciel est gris
le ciel est gris
quand l'hiver s'en va

gris, gris
l'amour est gris
pour le printemps
qui fait sa diva

siester

si ce n'est pas un verbe,
il devrait en être un
j'ai toute intention
de le conjuguer
plus tard
à l'indicatif
et encore
jusqu'au
plus-que-parfaitement
inconditionnel

Pendant qu'il fait 1,1°C au dehors

linda

masseuse qui connaît mes muscles
qui les amadoue, les apprivoise
qui parcourt les vallons et les plaines
qui invite des larmes de plaisir
à se reposer aux bords de mes paupières

des orteils aux doigts
en passant par les mollets
et les cuisses
les bras
la nuque
mon front déridé
dans l'obscurité

c'est coton

la neige est repartie

la neige est repartie
déjà
venue sans invitation
elle s'est rendu compte
de son erreur,
a cherché ses affaires,
et
elle est repartie
par l'entrée des
artistes

hier, au matin, à mon réveil

en effet

médias antisociaux

moimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoi

et toi ? qu'est-ce que tu penses de

moi ?

parfois on a les moulins qu'on peut

parfois on a les moulins qu'on peut, mon cher Quichotte
et parfois son baudet est fabriqué chez Ford
et parfois on se trouve près de New Sharon
au lieu de l'Espagne

mais souvent l'éducation rend fou
et l'on erre sans cesse dans la pluie
et le froid de l'ignorance

et l'on attaque les moulins
pour protéger les vastes exploitations
des escrocs du pétrole

casino n'est qu'un tas de pierres

la vie tu peux pas la faire

mais tu peux aller nager dans sa piscine
et gagner $31 d'une machine à sous

acrimonie majeure

messieurs-dames
les commissaires
je souhaite porter plainte

hier, au matin,
j'ai été agressée
par une mauvaise
humeur

elle m'a fait des menaces
et puis elle m'a prise
en otage pendant au moins
trois heures

querrelleurs

l'hiver s'est encore disputé
avec le printemps -
et celui-là lui défend
de sortir

ses larmes blessées
tombent du ciel
en flocons

lundi sur les plaines

le vent
n'est pas content :

il hurle, il crie, il siffle
comme un haineux

il gémit et renifle
et fait tout claquer
comme une gifle

islande

si je vivais à Rekjavik

je serais une renne

c'est bientôt fini

c'est bientôt fini, 

cette peine de prison

cette saison en enfer

cet hiver

je lui tournerai le dos

sans même dire

adieu

pomme pomme pomme pomme

oenophile

quand tu laisses raconter le sommelier tout en sachant que tu vas finir par le laisser choisir