OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

30.4.07

J'ai embrassé l'aube d'été...

(pour Impromptus Littéraires)

J’ai embrassé l’aube d’été.

Elle m’a giflé pour mon impertinence. « Allez, viens, ma belle, ne fais pas la fière ! » Sûr de moi, je l’ai prise dans mes bras, et elle m’a brûlé dans son impatience de repartir.

Depuis, je suis aveugle. Je réapprends à voir avec les oreilles, le nez, et ces mains qui portent toujours les cicatrices de notre briève rencontre fougueuse.

Parfois, je la ressens, illuminant mon visage, frôlant encore mes lèvres gercées, rappel cruel qu’elle ne sera jamais à moi. Mes vieilles brûlures me piquent.

Le reste du temps, j’attends, mes yeux inutiles et fermés, le corps encore en feu, tancé par le désir.

Ma peau vibre : dix mille nerfs gâtés se mettent à hurler, intenses, rayonnants, dix mille soleils qui manquent tristement de son éclat.

Un nuage passe, je lui fais appel.

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