OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

3.12.06

dentelles

Nolwenn, ma belle, ma dame, ma princesse,
Tu viens moins souvent te promener aux plages de Fouesnant,
Fixant les îles Glénan de tes yeux bleus,
Bleus comme la mer houleuse, comme le ciel d’acier,
Comme cette robe de velours
Brodée des fleurs d’or qui serrent ton cœur.

Nolween, doux ange, petite sainte,
Tu t’es mariée dans cette robe bleu-noir.

Tu sais depuis décembre que ton Maël ne reviendra pas,
Que les mâts de son voilier ne surviendront plus
Sur l’horizon rouge.

Tu sais qu’il prend son plaisir
Dans les bras d’une autre.

Ce sera donc moi,
Fredonnant un air délicat de désir
Qui effacerai d’un doigt fébrile
La dernière larme qui repose
Sur cette douceur de peau
Chaude et laiteuse, opaline.

Ce sera moi qui dénouerai
Ce ruban noir autour de ton cou blanc,
Conquis par ton parfum, mélange délirant
De sel et de houx et de froment.

C’est moi qui mettrai mes lèvres
Contre les tiennes, brûlantes d’abandon,
Pour faire fondre et siroter
Ta dernière hésitation.

Et ce sera donc toi,
Nolwenn, ma belle, ma dame, ma princesse,
Qui feras enfin libérer ces masses de cheveux,
Tes rivières de miel soyeux
Vêtues de quelques grammes de dentelles.

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