The Cafeteria, Edward Hopper, 1958 Pour Kaléïdoplumes :Lui [à lui-même] : Elle me zieute, je sais qu’elle me zieute…je l’attire, je le sais, elle me trouve bien.
Elle [à elle-même] : Comme le disait Kant, l’impératif assertorique représente une action comme nécessaire pour arriver au bonheur…
Lui : Ah oui, elle me lorgne, je sais qu’elle veut de moi, la petite vicieuse habillée comme une pute…
Elle : Et pourtant, il est impossible de juger moralement les actes d’autrui puisqu’il est impossible de connaître la motivation de ces actes…
Lui : Mais c’est encore une de ces allumeuses, celle-là, regarde-moi ça, elle fait semblant de ne pas me voir, mais je sais qu’elle me zieute…
Elle : Et si la maxime n’est pas conforme à l’inconditionnel…
Lui : Ça y est, je sais qu’elle me désire, elle meurt d’envie, qu’est-ce que j’attends pour la baiser là sur la table…
Elle : Après tout, le bonheur n’est qu’une conception empirique et irrationnelle…
Lui [ne pouvant plus, il l'aborde] : Mademoiselle !
Elle [perdue dans sa réflexion] : Et dans la tripartition, qui se décline…
Lui [plus fort] : Mademoiselle !
Elle [qui n’entend toujours pas] : Par contre, Leibniz serait sans doute…
Lui [insistant] : Mademoiselle ! [son courage s'évaporant] Z’auriez pas du feu ?
[Cette fois-ci, elle entend sa voix mais n’a pas compris ce qu’il a dit. Elle reste alors silencieuse et sans le regarder.]
Lui : Bah, qu’est-ce que t’as, t’es sourd-dingue ou quoi , espèce de garce de petite salope ! Pour qui te prends-tu ?!?
[Furieux de dépit, il s’en va.]
Elle [perplexe, mais pas trop, après tout, elle en a l’habitude] : Curieux, celui-là. Un eudémoniste, sans doute aucun.
NDLR : Merci à Wikipedia pour son aide catégorique et impérative en ce qui concerne les répliques de Sophie...