OUATE ET VERRE
20.8.19
5.8.19
4.8.19
c'était un dimanche
endormi par le soleil
où les bourdons grommelaient
leurs prières
comme de gros curés habillés
de jaune et de noir
dans l'autel du jardin
3.8.19
2.8.19
Traduc
Je peux voir de tes yeux que tu pleures depuis toujours
Et les étoiles au ciel ne veulent rien te dire ; ce sont un miroir
Je ne veux pas en parler
Comment tu m'as brisé le coeur
Si je reste ici encore un peu
Si je reste ici, n'écouteras-tu pas mon coeur ?
Si je reste encore toute seule,
Est-ce que l'ombre cachera la couleur de mon coeur ?
Bleu pour les larmes
Noir pour les peurs dans la nuit
Et les étoiles au ciel ne veulent rien te dire ; ce sont un miroir
Je ne veux pas en parler
Comment tu m'as brisé le coeur
1.8.19
Roman d'apprentissage : Épisode un
Mon premier amant était artiste-performeur et s’appelait Titus Lepérilleux. Non, je ne mens pas.
Je l’ai rencontré à la Foire aux Lumas, où il faisait son one-man show, « Gerbant-la-Gerbe », un commentaire retro-avant-gardiste (son mot, pas le mien) sur la politique de Greenpeace. Hélas, oui, c’était avant que Tonton n’envoie ses agents pour couler le guerrier multicolore. Non, non, ne le nions pas, le président en était eau courante, sinon à La Nouvelle Zélande.
Mais bon, revenons à mon agneau… À cette époque-là, à cette foire, il n’y avait rien de glamour comme aujourd’hui, pas de vols en montgolfière à gagner, non, seulement des vendeurs de machines à coudre, quelques tristes manèges, et des plats et des plats et des plats en papier alu des escargots à déguster. Oh, pardon, non, des lumas, pas des escargots, il faut préciser – et aussi des téméraires comme mon Titus, qui aurait reçu plus d’un luma en plein gueule lors de son spectacle, craché par des petites garnitures haineuses qui s'y ennuyaient comme des ratons morts.
Comme quoi, vous voyez déjà sa gueule d’atmosphère.
Tomber alors sur Titus, qui savait se transformer en bonhomme crachant des feuilles sur les pierres, était comme une trouvaille. C’était le fou de coudre (bah oui, son stand était juste à côté de celui des Singer, c’était le destin, voyez-vous !)
Je savais que Titus m’emmènerait, moi, sa petite Romane, loin de Vauchrétien (béni soit son nom) pour nous installer dans une grande ville – comme Angers, par exemple, ou encore, Saumur - et où, parmi des gens un tantinet plus mondains que nous, je me voyais déjà, sur son bras, vivant ma vie de jetsetteuse commençant enfin, fricotant avec Mick et Bianca, trinquant avec des coupes de champagne, grignotant de vrais escargots…
Hélas, tout n’est pas bien qui commence bien. Tout de suite après notre mariage à la mairie, seulement quelques petites semaines d'extase conjugale où je lavais ses soquettes crades dans le ruisseau derrière notre vieille caravane rouillée mais toujours glamour où il ronflait tous les jours, Titus est décédé lors d’un accident tragique, attaqué par une bande de chiens sauvages qui se nourrissait des lumas.
Non, non, je vous le jure c’est l’histoire officielle, vérifiée et tamponnée par un petit inspecteur drôlement meugnon à la gendarmerie locale.
Je ne sais pas qui a lancé les rumeurs affreux à propos d’un malfrat quelconque qui aurait un jour échangé les feuilles de son costume pour des orties auxquelles mon homme était fatalement allergique. Ça, c'est un MENSONGE, je vous dis.
Parole de jeune veuve tragique !