retro-rattrape

je revisite octobre
ce fut un mois
de travail par moi
de voyage et de visite
des loisirs et du boulot
parmi les feuilles
qui se sont coloriées
écarlates et jaunes
avant de se laisser emporter
par le vent

great expectations

la loyauté
l'honnêteté
la compassion
le courage
la générosité
et une présence

devant et contre
tout

le vin neuf

le vin neuf
c'est
la maljolais

all-call

la famille, c'est comme l'absinthe :
si l'on prend de petites gorgées
c'est encore buvable

encore 26 pensées à creuser

majeure et vaccinée
pour une cause mineure
je prends ma pelle
et je me mets au boulot

qui sait ce que je trouverai :

un diamant parmi le charbon
ou le charbon autour d'un diamant

mois d'abandon

pauvre octobre

toujours quasi-orphelin

sur le mi-seuil

bédée

suis partie
en safari
pour chercher
des entrées
suis revenue
le 10 octobre
sans rimes
tintin
(ten-ten)

voyons, voyons

voyons, voyons
que faisais-je
le 9 octobre

je ne sais plus

cette journée-là
est à toujours
oubliée

et cachée
dans les brûmes

même cette borne
commemorative
est faussée

j'm'répète, sans doute, mais tant pis...

si je mettais des calomnies
si je les enterrais ici
en octobre
est-ce qu'on y répondrait ?

mesdames et messieurs
faites vos jeux

seven, comme eleven

aux jeux des craps
je serai la table
lisse et verte
et feutrée

et tu seras les dés
cubés et sculptés
dans l'ivoire
ou l'ivraie

y'adore

ça fait mal

mélodromadaire

les sanglots longs des violons
font fuire les archets
avec des galops

ce que j'ai fait de mon octobre

j'ai passé le mois d'octobre
à transcrire les lettres que
mon regretté beau-père a écrites
lors de son service militaire
pendant la guerre

pendant quatre ans, je voyageais
avec lui dans les montagnes du Colorado,
et dans les vastes étendues du Texas,
avant de repartir vers l'Italie

c'est pour cela que j'ai dû abandonner
les silences du présent :
pour mieux suivre la mélodie de
sa voix de jeune homme inconnu

le toutou qui va à l'attrape

le toutou qui va à l'attrape m'ennuie
j'aimerais le voir se défendre
en mordant la cheville de celle qui se croit
sa maîtresse

questions existientielles et linguistiques n° 1

qui pousse la poussière ?