Mauna

ici c'est

le couvent-monastaire

je suis bonne soeur

entourée de mauvais frères

qui se font prier

cold war

le pays a froid au ventre
il s'enrage, mais sans chaleur
il s'agite, mais délibérément

quand l'incendie arrivera
il apportera un nouvel âge
de glace et nous serions tous

figés, solidifiés par le gel
haineux

le destin passant par la fenêtre de ma cuisine

laisse-toi faire

le jour arrivera

que tu le veuilles

ou non

 

generation me

ils ont eu la prétendue génie

(moi, je dis l'outrecuidance)

de se localiser au centre 

de l'univers

leurs poèmes 

m'ont déprimée

depuis quand

est-ce que les jeunes

ne voient plus loin

que le bout de leur 

petit nez retroussé

leurs poèmes

m'ont déprimée

tellement que j'avais

envie de me précipiter

sur le dias, devant ce pauvre micro

et les dénoncer

tout en criant

je vais vous raconter un secret :

it's not all about you

les sons que j'aime

- le reveil-matin des oiseaux d'été

- la pluie frappant à la porte de la fenêtre

- le "moteur" en marche de mon chat

- le cri des palombes grises

- la voix de mon mari quand il prononce mon nom

- le silence absolu de la neige

doggerel

mon chien veut faire du théâtre

là, il joue son "Toutou tristounet"

verbes défectifs

j'observe
tu votes
elle Marine
on s'abstient
nous passons
vous Macron
ils s'Elyséèrent

philo du dimanche

en dépit de sa beauté
une étoile qui chute
ne pourra pas se relever

c'est pour cela que les hommes
ne devraient jamais se mettre
au centre de l'univers

ses pulsions sont trop fortes
et l'univers est négligeant
devant les phénomènes
quotidiens

colère

une curieuse bestiole
qui se reproduit
dans l'esprit
de celle  - ou celui -
qui n'en a pas

je nie ma colère
afin qu'elle s'en aille

ne parlons plus d'elle

snobbons-la

comme font les femmes
qui ne répondent qu'aux hommes

à partir de désormais,
mettons-la au pluriel
pour cacher son genre

qibla

la qibla est inutile quand on est déboussolé

à table

entre quatre z'yeux

trois heures

deux esprits

une expérience

(h)auteur

j'aime ce que tu vends
les fruits de tes pensées
tes primeurs spirituels
tes goûteuses idées
dans ce tout grand marché
en plein air, j'erre
j'aime ce que tu vends
et aussi ce que tu offres, gratuit

au bout du boulot

dans une vie antérieure
j'étais  blanchisseuse
et maintenant
dans cette vie postérieure
deux grands pots de lavande
montent la garde
devant mon garage

ils me souhaitent bon courage
quand je pars le matin
et m'acceuillent gracieusement
le soir quand je rentre
le panier vidé

attitré

remplir les vides, combler les lacunes

mettre un os 
dans une fosse

pour qu'elle ne soit plus un ____

permis

quand j'avais seize ans
et le droit de conduire seule
je roulais dans la nuit
dans ma Satellite bleue
et toute la route devant moi
m'a emmenée loin
de mes seize ans

such a beautiful day

ce jour est trop beau

pour lire des vers

et  encore plus beau

pour ne pas en écrire

ménage

jeter
balayer
aspirer
faire la poussière

regarder 
une dernière fois
le passé

avant de faire 
de la place pour
l'avenir

C'est cool

J'ai autant de réponses
Quand je ne dis rien
Que quand je dis quelque chose

On appelle ça
Une résussite totale

conseils

il ne faut pas permettre 

aux autres de te définir

ni par leurs mots

ni par leurs silences
ni par leurs gifles
ni par leurs caresses
il ne faut pas permettre
aux autres de te définir
ça, c'est ton devoir
à toi

Aesthétique

est-ce blessant
de dire
« tu m'as manqué  »
à celui
qui n'a pas été
absent ?

Y a vraiment rien à faire

Oubli

de la veille de mon mariage
je n'ai aucun souvenir

oublie-t-on toujours
les derniers moments
avant un jour de chance ?

Minute, papillon

Oui, je veux changer le monde,

Mais d'abord, je prendrai bien

Encore une tasse de café.

je rentre

je rentre

traînant mes pantoufles

remplies des sables

d'ailleurs

Maman, c'est toi, la plus belle du monde

Chère madame,

Je reste émue par votre portrait en pierre
Mais surtout par votre petit nez
Parfaitement imparfait.

Moi, soussignée,

Admiratrice

Photo prise aux "Cahokia Mounds", World Heritage Site, Illinois

 

Feu le recours

La misogynie vit encore sur l'Internet.

Où est Castor maintenant qu'on a besoin d'elle ?

Coïncidence ?

rataplan et rattrapage
commencent tous deux
par le moment où quelqu'un
rata
au passé simple

le clown

le

clown

se 

regarde

dans 

la 

flaque

d'eau

laissée

par

sa

boutonnière

et

il

y

voit

la 

fleur

aujourdhui, rien

curieux sentiment de liberté
couplé d'une grande dose
de vatefairevoyeurisme

c'est beau un dimanche
vidé de dévis
et de sermons

Ça me plaît beaucoup

le snobisme
l'égoïsme
la drague inepte et publique

la cuisse de Jupiter et tout
qui croit en sortir

et
pendant que j'y suis

le kim chee
aussi
c'est délicieux