OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

31.12.07

2008

Merveilles
Epanouissements
Sourires

Velours
Occasions
Ententes
Utilité
Xénophilie

Plaisirs
Odysées
Unité
Retrouvailles

Tendresses
Odes
Impétuosités

Câlins
Equanimité
Talismans
Terrasses
Enchantement

Abris
Nénuphars
Noubas
Eclairs
Eclats

27.12.07

Bénazir Bhutto n'est plus

Il est trop facile
D'ignorer le courage
Habillé dans un sari,
Les yeux bordés de kohl.

Il est trop facile
De lui tirer
Une balle dans le cou
Une autre dans la poitrine

Avant de tout faire sauter.

Il est moins facile
De tuer la vérité.

Pour cela, on n'a pas encore
Inventé la bombe
Qui ferait l'affaire.

24.12.07

Une petite laine

Écrit pour Impromptus

Cette année-là, le petit Papa Noël allait mal et malgré tous ses efforts la veille de Noël, il arriva, ce soir-là, que toute personne sur la planète reçut, comme cadeau, une petite laine.

Le jeune couple à Sydney poussa un cri de joie. Ce cadeau voulait sûrement dire qu’ils étaient enfin « enceintes » comme on disait chez eux et que le nouvel an serait rempli d’amour et de joie et d’un tout petit être qui aurait les cheveux roux de son papa et les yeux vert lumineux de sa maman.

Le jeune couple à Pékin se regardait, le malheur tout plein les yeux. Un autre enfant ! Mais c’était strictement défendu de faire un deuxième enfant. Tatie Wang viendrait leur faire visite, et elle ne serait pas contente. Mi-Quang irait à la clinique, dès lundi.

À Mumbai, la petite Juhi, étonnée de voir un paquet mystérieux à coté de son grabat sali, se frotta les yeux. Mais avant qu’elle ait pu toucher la boîte mystérieuse, sa mère la prit dans ses mains tout en criant. Juhi pencha la tête, mieux pour recevoir le coup du bâton qu’elle connaissait si bien, mais sa mère, heureuse d’y découvrir une petite laine si délicatement tricotée, partit tout de suite pour aller la vendre dans la rue. Juhi sourit, jubilante, comme sa mère. Il y aurait peut-être du riz dans leurs bols ce soir-là.

Le grand Mazi, de retour de la pêche, ouvrit rapidement le petit colis curieux laissé devant sa porte. Son grand rire bas dut retentir à travers le Sénégal. C’était une bonne blague, mais il faudrait donc qu’il pense à se venger de ce coquin d’Abdou ! Déjà Mazi pensait à comment emballer un de ses poissons et le cacher dans un coin perdu de la maison d’Abdou.

La señora Albiara, dans sa maison de retraite à Buenos Aires, sortit la petite laine de sa boîte avec des mains tremblantes et la tint contre sa joue sillonnée par tant d’autres joies et tant d’autres tristesses. Déjà les mailles la réchauffaient, et elle se rendormit aussitôt, un rare sourire sur ses lèvres gercées de centenaire.

Et moi, à la prairie toute blanche, gelée, je tins ma petite boîte dans mes mains. Je savais ce qui se trouvait dedans. Comme d’habitude, elle n’était pas à ma taille, ni de ma couleur préférée. Elle ne représentait ni bonheur, ni malheur, ni secours, ni blague, ni souvenir. Juste l’amour.

J’ouvris le paquet, en souriant, en riant, en plaisantant avec ceux autour de moi, et en me rendant compte de ma grande chance d’être la femme la mieux lotie sur la planète.

Et je dis « Oh, Maman, c’est parfait ! »

21.12.07

Personne ne dit mieux



Traduction des paroles écrites par Cyndi Lauper :

Couchée dans mon lit, j’entends tiquer le réveil et je pense à toi. Accrochée dans des cercles de confusion, ce n’est rien de nouveau. Flash-back—des nuits chaudes, presque oubliées, des valises pleines de souvenirs à maintes (reprises)

Parfois, tu m’imagines. Je marche trop en avant. Tu m’appelles, je ne peux pas entendre ce que tu as dit. Puis tu dis « Va doucement ». Je prends du retard. La petite aiguille se ralentit.

Si tu es perdu, tu peux chercher – et tu me trouveras à maintes reprises. Si tu tombes, je t’attraperai. Je t’attendrai à maintes reprises.

Après que ma photo se décolorit et l’obscurité est devenue grise, regardant par les fenêtres tu te demandes si je vais bien. Des secrets volés d’une profondeur dedans, on bat le tambour à mauvais temps.

Si tu es perdu, tu peux chercher – et tu me trouveras à maintes reprises. Si tu tombes, je t’attraperai. Je t’attendrai à maintes reprises.

À maintes reprises à maintes reprises à maintes reprises à maintes reprises

18.12.07

Je te jure que je viens de lire ceci dans le New York Times...

Laisse-toi vouloir des choses, quel que soit le risque d'en être déçu. Le désir n'est jamais une erreur. -- Paula McLain

17.12.07

Bob

Invraisembablement, improbablement, impossiblement, il faisait beau, un ciel de bleu pur, du soleil, et des étincelles partout dans la neige et le verglas. Ce matin, le monde a brillé de tristesse.

diamants




traces

12.12.07

Fire and ice


Le feu et la glace (ma traduction de "Fire and Ice" par Robert Frost)

Il y en a qui disent que le monde finira en feu
Il y en a qui disent en glace
De ce que j'ai pu goûter au désir
Je suis du côté fougace
Mais s'il me fallait deux fois mourir
Je pense connaître assez bien la haine
Afin de savoir que, pour ruiner,
La glace est bonne
Et suffirait.

11.12.07

daniel

daniel, c'est ta fête,
rentre donc, bois un coup
chuis passé chez toi, pas de lumière,
j'ai fait toc-toc
il me semble que les rideaux
ont doucement flotté

y avait un tas de prospectus
étalés comme des bestioles mortes
devant ta porte
leurs images jaunies sous
un soleil désormais disparu

dis, tes géraniums ont gelé
personne ne les a rentrés
même ton vieux matou
a dû chercher de la chaleur
ailleurs, sans prévenir

dis, on t'a cassé un carreau
t'as pas froid quand le vent passe, hurlant
sa solitude ?

dis, daniel, c'est ta fête,
rentre donc

9.12.07

5.12.07

Trajet (2004)

Elle prenait la route blanche, toute blanche, nageant dans la poudre, et
ne voyait ni centre ni bord, ni devant, ni derrière.

(Si ça glissait, si ça glissait, un petit dérapage qui pouvait toutterminer.)

Sans limites à dépasser, sans bornes à témoigner, sans lumière et sans
obscurité, juste le blanc, le blanc, le blanc, encore plus blanc.

(Si ça glissait, si ça glissait, un petit dérapage qui pouvait toutterminer.)

Une courbe, une pente, encore une courbe à naviguer, des congères à
défoncer, comme les filles à défoncer par les tombeurs, sans hésitation,
et sans remords.

(Si ça glissait, si ça glissait, un petit dérapage qui pouvait toutterminer.)

Accroupie sur son volant, le nez collé au devant, ses yeux brûlés par le
blanc, par le bleu, par la peur, par un néant chuchotant :

Laisse ça glisser, laisse ça glisser, laisse ça déraper, terminer, ma
beauté, ma joie.

Tu sais bien qu'un jour tu seras à moi.

Météo

Ici, il neige, des flocons secs et avares.

4.12.07

Mindlessness

C'est bon de te savoir là, comme l'arbre dans le jardin qu'on ne regarde jamais vraiment jusqu'au jour où le vent l'abat et son ombre rafraîchissante ne nous abrite plus.

C'est bon de te savoir là, comme une force invisible, la gravité, ou les rayons-x, ou encore juste toutes les molécules de l'univers qui poursuivent chaque jour leur destin.

C'est bon de te savoir là, comme les respirations, comme un coeur qui bat comme il faut, comme le pouls de ton bien-aimé qui fait qu'il reste en vie et qu'il reviendra prochainement.

C'est bon de te savoir là.
C'est bon de le savoir.
C'est bon.

3.12.07

Échanges

Je te dis jardin et tu me dis fleur
Et je te dis lumière et tu me dis étincelle
Et je te dis amour et tu me dis rien.

1.12.07

Evel Knievel

Tu peux casser
Six mille fois ton corps
Et finir
Quand même doucement
Une nuit au lit
Quand ton coeur décide
De lâcher.